Le Trophée de Pompée, Le Perthus (66)

Accès libre. Temps estimé : 30 mn – l’endroit est très agréable, et vous pouvez prolonger la visite par de petites excursions ou de belles randonnées, à cheval sur la frontière avec l’Espagne.Accès par la rue du Fort depuis Le Perthus.

Voir quoi ?

Au premier abord, on voit une église ... ou plutôt un prieuré médiéval, abandonné par les moines au XVIIe siècle. Accolées à la petite église, on reconnaît de petites pièces organisées autour d’un cloître.

Mais surtout, ce lieu est celui du Trophée de Pompée : un colossal monument édifié en 71 av. J.-C. par le général romain Pompée, pour célébrer la conquête de la péninsule ibérique.

Comme tout monument somptueux, ce trophée a été démantelé et les matériaux remployés dans divers monuments voisins. Ainsi, il n’en reste que peu de vestiges, sinon d’imposants soubassements en gros blocs soigneusement assemblés, et une portion de la voie taillée dans le rocher.


Qu'est-ce que c'est ?

Un trophée, c’est un monument dédié à un général victorieux. Son rôle est de commémorer une conquête et de marquer le paysage de l'empreinte des vainqueurs. C'est pourquoi celui de Pompée se trouve à un endroit stratégique, sur la frontière entre la Gaule et l'Hispanie.

Il faut imaginer un édifice de plus de 30 m de côté, et d'au moins 30 m de haut, sous lequel passait la voie, à la manière d'un arc de triomphe ! Il était surplombé par des inscriptions rappelant les villes conquises et, probablement couronné par une statue de Pompée lui-même. Son architecture et sa monumentalité devait être proche du Trophée de la Turbie, édifié 50 années plus tard, par Auguste, au-dessus de Monaco. Ce dernier édifice est très bien conservé, et permet d'imaginer ce à quoi pouvait ressembler ce monument extraordinaire : un énorme bloc de marbre blanc, éblouissant au soleil, impossible à manquer à des kilomètres à la ronde.

L’enjeu était, bien sûr, de rappeler aux vaincus qui les avait soumis. En même temps, le trophée était l’occasion pour le général victorieux de se mettre en scène, en général au bord d’une route importante (ici la Via Domitia, qui reliait l’Espagne à l’Italie).

A une époque de concurrence féroce entre grands chefs militaires, une belle occasion d’en mettre plein la vue et de rappeler à ses concurrents qui était le vrai patron !

Pourquoi y aller ?

Le site lui-même est exceptionnel, car le petit prieuré (fondé au XIe s.) mérite le détour à lui seul. On vous conseille fortement l’accès par la pittoresque rue du Fort (depuis le Perthus), et de passer visiter le Fort de Bellegarde, où une petite exposition rappelle l’histoire du col.

De Perthus, la RD 900 vous emmène à Cluses, où des fortifications de la fin de l’époque romaine dominaient et contrôlaient les communications, de part et d’autre de la vallée.

En fond de vallée, on reconnaît les murs d'un bâtiment, sans doute un dispositif de péage sur la voie romaine. On n'a rien inventé !

De ce côté (dit Château des Maures), l’accès est réservé aux randonneurs. La forteresse de la Cluse Haute est pour sa part accessible par la route.