La villa de Brachaud, 

Limoges (Haute-Vienne)

Exploré pour vous par Cécile, le 22 septembre 2023 - temps de lecture : 5 mn

Temps de visite : entre 15 mn et 30mn. Entrée libre et gratuite. Visites guidées possibles (voir à l'office de tourisme de Limoges).

Niveau de difficulté : facile

Voir quoi ? 

Un site archéologique très complet, dans un environnement plutôt inattendu : la villa gallo-romaine de Brachaud, dans la banlieue nord de Limoges, se trouve à la sortie de l’une de ces grandes zones commerciales périurbaines dont la France a le secret, entre l’aire de jeu du lac artificiel d’Uzurat et un camping. On est très loin du paysage dans lequel cette riche demeure rurale a été construite ! La visite de cette jolie villa prend cependant, grâce à cela, une petite touche d’insolite qui épice la visite. Et puis, ne soyons pas de mauvaise foi : les berges du lac sont agréables et le couvert forestier cache bien la proximité du supermarché géant d’à-côté.  

 Vue générale des vestiges - © Poudou99 / CC BY-SA
  Les berges du lac d'Uzurat - © Ville de Limoges, cliché A. Bernardet /J. Dodinet / L. Lagarde / T. Laporte 

Qu'est-ce que c'est ? 

Les ruines sont protégées et régulièrement nettoyées, ce qui rend leur compréhension très facile. On ne peut pas circuler directement sur le site, sauf à l’occasion de visites guidées. Le fait d’être cantonné à des vues périphériques ne pose cependant pas de problème, car on peut faire intégralement le tour des vestiges et les panneaux explicatifs sont très clairs.

Restitution de l'aile thermale au IIe siècle, avec salles numérotées - © J.-P. Loustaud - cliché et DAO : ArchéOdyssée - panneau d'explication sur site

Ce que l’on voit, c’est l’aile thermale d’une gigantesque villa construite vers 60-80 de notre ère et abandonnée vers 350. 

La succession des pièces est habituelle : vestiaire, gymnase, salle froide, salle tiède aux sols et murs chauffé par hypocauste et belle piscine circulaire, salle chaude avec bassin chauffé, sauna. 

Une dernière piscine froide a été rajoutée  au IIIe siècle, après l'effondrement de la piscine circulaire, vers 150.

  Plan général des thermes vers 260-330 de notre ère, avec toutes les salles visibles de nos jours : 1. vestiaire, 2. salle d'exercice, 3. salle d'entrée (froide), 4. salle tiède, 5. salle chaude et à gauche de la salle, son praefurnium, 6. baignoire hémisphérique chauffée, 7. piscine circulaire froide, 8. praefurnium du vestiaire, 9. mur contrefort, 10-11. salles annexes, 12. latrines, 13. maison : salle équipée d'un grand escalier de bois- © J.P. Loustaud -cliché ArchéOdyssée - panneau d'explication sur site
 Le conduit permettant à l'air chaud de passer en sous-sol du praefurnium, la salle technique où l'on faisait le feu (1er plan) à la salle chaude (n°5 sur le plan précédent) - © ArchéOdyssée 
  premier plan à droite : la baignoire semi-circulaire ; centre de l'image : la piscine circulaire d'eau froide - © Poudou99 / CC BY-SA
  L'enfilade des salles chauffées. Les empreintes au sol sont celles laissées par les dalles de terre cuite dans le mortier du sol. Au premier plan : la piscine froide du IIIe siècle- © ArchéOdyssée 

Les thermes, de 570 m², sont la seule partie visible, le reste des bâtiments disparaissant sous l’épais couvert forestier. Les fouilles menées dans les années 1970-1980 ont cependant révélé que la maison prenait la forme d’un grand rectangle de 150 m de long, à galerie de façade, suivant un plan commun en Gaule. 

  Plan général de la villa, sans les dépendances agricoles - © J.P. Loustaud -cliché ArchéOdyssée - panneau d'explication sur site

L’ensemble de la maison, avec l’aile thermale, devait s’étendre sur plus de 5 000 m². Pour donner une vague idée de ce que cela peut représenter, il s’agit de dimensions (approximativement) similaires à quelques-unes des grandes villas clinquantes des stars hollywoodiennes.

  Que peut représenter une telle surface ? Un exemple contemporain : the manor house, à Los Angeles, une maison de 5 250 m². Le plan est évidemment très différent - © Atwater Village Newbie / CC BY

A défaut d’aller à Los Angeles, vous pouvez aussi mesurer l’emprise que pouvait prendre un tel palais rural, en faisant 25 mn de voiture vers le sud de Limoges, pour vous rendre sur la commune de Pierre-Buffière. 

Vous y visiterez les ruines très bucoliques de l’immense villa d’Antone. Les deux sites sont bien complémentaires.

Cliquez sur l'image pour voir notre visite coup de cœur

Pourquoi y aller ? 

Pour l’association entre la visite culturelle et la promenade autour du lac, par exemple, mais aussi en complément de la visite des vestiges antiques de Limoges… car il en reste quelques-uns ! Discrètes mais bien présentes, vous pouvez commencer par les ruines de l’amphithéâtre de l’antique Augustoritum, dans le parc des Arènes. 

Tronçon d'un mur de soutènement des gradins de l'amphithéâtre d'Augustoritum, parc des Arènes - © ArchéOdyssée

A la BFM (bibliothèque francophone multimédia), admirez la beauté de la grande mosaïque de 65 m² installée dans le hall, provenant du triclinium (la salle à manger) d’une maison des Ier-IIe siècles. Elle a été mise au jour lors des fouilles préalables à la construction de la médiathèque, qui ont révélé un riche quartier d’habitation du centre de la ville antique. 

Mosaïque du triclinium de la domus de l'ancien hôpital - © ArchéOdyssée

Enfin, comprenez tout du plan et de l’évolution de la capitale des Lémovices au musée des Beaux-Arts, qui possède une remarquable collection d’antiquités gallo-romaines (entre autres), dont de très beaux enduits peints et une série de grandes maquettes, très didactiques.

Vue rapprochée de la maquette du couloir peint du jardin à péristyle de la grande domus (maison urbaine) de la rue Vigne de Fer, orné de fresques magnifiques présentées au musée - © ArchéOdyssée

Un dernier site conservé dans un endroit bien incongru ? 

Les sous-sols du lycée Auguste Renoir abritent les vestiges des thermes d’une grande maison romaine, la villa Sainte-Claire. 

Le site n’est pas accessible au grand public, mais, parfois, aux élèves (accompagnés) de l’établissement scolaire et, pour tout le monde, aux Journées du Patrimoine.

Vestiges de la villa Sainte-Claire, dans les sous-sols du lycée Auguste Renoir - © Ministère de la Culture