Dans les pas de Vercingétorix, Corent et Gergovie (63)

Exploré pour vous par Maxence, le 6 août 2020 - temps de lecture : 4 mn + 13 mn de vidéos

Durée de la visite : 45 mn-1h00 mn pour le Musée de Gergovie - 30-45 mn pour les vestiges de Corent, sans compter toutes les promenades sur les deux plateaux !

Accès libre aux sites de Corent et GergovieMusée de Gergovie : entrée payante

Voir quoi ?

Gergovie, c'est la légende, c'est un moment de notre histoire que tout le monde connaît. Montez sur le plateau, et au fil de vos promenades vous découvrirez des portions du rempart gaulois, devant lequel César a renoncé à attaquer ! Pour mieux comprendre comment le plateau était occupé et défendu, rien de mieux que le musée : présentation des découvertes faites lors des fouilles, organisation interne, reconstitution de la bataille, et tout ça de façon ludique !

Si vous allez à Gergovie, vous devez aussi aller sur le site presque voisin de Corent (25 mn en voiture) : autre plateau, autre site fortifié de la fin de l'époque gauloise. Ici encore, c'est une véritable petite ville qui est sous vos pieds. Vous en verrez un grand sanctuaire, mais aussi... toute la ville grâce aux panneaux explicatifs et aux spectaculaires reconstitutions en 3D.

Qu'est ce que c'est ?

Ces deux sites nous rappellent que les Gaulois savaient construire des villes organisées et vastes. A Gergovie comme à Corent, l'oppidum (ville fortifiée gauloise) couvrait une partie importante du plateau. Les deux agglomérations témoignent d'une densité d'occupation assez exceptionnelle au Ier s. av. J.-C., d'autant plus si on y ajoute l'oppidum voisin de Gondole. Tout cela nous ramène, bien sûr, à la Guerre des Gaules : c'est au pied de Gergovie que les armées romaines ont déclaré forfait, mais ça n'a été évidemment que partie remise !

Une chose peut paraître curieuse : pourquoi trois villes fortifiées, en même temps, dans un espace aussi réduit ? D'abord parce que le bassin de l'actuelle Clermont-Ferrand a toujours été une région fertile, riche et donc très peuplée. La puissance et la richesse des chefs arvernes étaient d'ailleurs rapportées par les auteurs grecs et romains ! Mais surtout, on sait que la conquête romaine, c'est un jeu de stratégie : le général (César en l’occurrence) joue avec les concurrences entre clans, les jalousies internes, les rivalités pour le pouvoir : diviser pour mieux régner ! Et donc la présence de trois sites aussi proches indique qu'à l'époque de la conquête et même dans les décennies qui la précèdent, des pôles concurrents se sont développés. Et certains ont peut-être vu en César celui qui pouvait leur permettre de grimper quelques échelons !

Ainsi, on ne s'étonne pas de voir, à Corent, une architecture très marquée par les influences romaines (place publique et même théâtre !). Pour un riche Gaulois, c'était être à la mode que de construire "à la romaine" !

Pourquoi y aller ?

Ancrés dans les mémoires de l'histoire de France, les deux sites valent le détour : pour s'imaginer, protégé par les remparts, assiégés par les Romains cernant le plateau à Gergovie, et pour comprendre comment les Gaulois ont très vite adopté les modes de construction et les modes de vie romains à Corent ! Et en plus (si le temps le permet !), vous profiterez de magnifiques panoramas sur la Chaîne des Puys, la plaine de la Limagne, et Clermont-Ferrand : c'est là qu'a été créée une nouvelle capitale romaine pour les Arvernes, Augustonemetum. Sa réussite a entraîné l'abandon des trois villes gauloises voisines.

Si la visite des deux sites ne vous a pas suffi, faites un détour par l'oppidum de Corent : pas de vestiges visibles sinon l'imposant talus du rempart, relief d'autant plus marquant car le site est situé dans la plaine ! La visite en 3D vous plongera dans cette très grande bourgade gauloise.