Le Passé... sous vos pieds
Merveilles et trésors disparus
Aux quatre coins de la France, sous vos pieds ou à votre porte, à l'emplacement de routes, de supermarchés ou d'immeubles, les vestiges de notre passé sont souvent invisibles.
ArchéOdyssée vous propose de vous les faire connaître et vous emmène remonter le temps près de chez vous : en route !
Et n'oubliez pas, retrouvez beaucoup d'autres sites disparus sur la Machine à Remonter le Temps !
Villers-Vicomte (Oise), la Rosière
Nécropole gauloise, villa et trésor romains
Que feriez-vous de vos richesses, si nous n'avions pas de banques ?
Hop, l'argent dans un bas de laine sous le matelas, l'argenterie dans la toiture et les bijoux dans un coffre au fond de la cave ! Cela s'est fait pendant des siècles… Et dans une villa romaine, où est la meilleure cachette ?
Celle de Villers-Vicomte était un trou dans un fossé à moitié comblé qui marquait la limite du domaine. Ce qui est certain, c'est qu'elle a été efficace, puisque les 5 plats et gobelets de bronze qui composaient ce trésor enfoui à la fin du IIIe siècle n'ont été redécouvert qu'en 1993.
Les tracés autoroutiers sont de riches pourvoyeurs de sites archéologiques. Lors de la construction de l'A16, au sud d'Amiens, l'un des sites découvert était une petite villa romaine, à La Rosière (Villers-Vicomte). Implantée au Ier siècle de notre ère sur les vestiges d'un habitat et d'une nécropole du Ier siècle avant notre ère, elle s'est développée et restructurée pendant quelques 300 ans. Elle est notamment passée d'un établissement agricole à une exploitation comptant aussi un centre artisanal (grands fours) et a même connu une période d'abandon.
C'est à la toute fin de la période de vie de ce domaine, vers 280, qu'a été enfoui un lot de 5 récipients de bronze, le plus grand, un vase cylindrique de 31 cm de diamètre, abritant les 4 autres : 2 assiettes creuses et 2 gobelets. De telles découvertes ne sont pas si rares qu'on l'imagine souvent. En 2007-2008, par exemple, un ensemble de ce type a été mis au jour à Reims, bien rangé dans le fond de la cave d'une maison de la ville romaine. Les plats, bols et cuillères en bronze et argent étaient soigneusement roulés dans du tissu blanc. Les éléments mis au jour à Villers-Vicomte étaient peut-être dans le même cas, mais les conditions du terrain n'ont pas permis la conservation d'un contenant (coffret de bois ?) ou d'un tissu d'emballage.
Neuville-sur-Oise (Val d'Oise), Chemin fin d'Oise
Une station du Mésolithique
Plusieurs concentrations d'éclats de silex témoignent ici d'une occupation longue qui s'étale entre 8 300 et 6 500 av. J.-C. Ces ensembles d'artefacts révèlent la présence de groupes humains qui ont vécu et travaillé ici, dans cette boucle de l'Oise et à proximité de sa confluence avec la Seine. Les éléments et objets retrouvés permettent de restituer les modes de vie de cette période, les activités pratiquées et leurs évolution, durant cette phase de transition culturelle et climatique qu'est le Mésolithique.
L'outillage en silex est très différent de celui du Paléolithique supérieur et se caractérise notamment par une industrie microlithique (les éléments façonnés et utilisés sont très petits) et l'invention de l'arc. C'est aussi une période de réchauffement climatique, qui fait évoluer les environnements de conditions glaciaires à des conditions tempérées, plus facile à vivre.
Une chose est sûre : les habitants du Chemin fin d'Oise aimaient les noisettes grillées, dont plusieurs spécimens ont été retrouvés. Rien de tel pour se détendre à l'apéro que des fruits secs grillés accompagnés d'un bon saucisson de chevreuil. Ah, la vie était quand même plus douce que quand il fallait chasser le bison par -30 ° !
Lafrançaise (Tarn-et-Garonne)
L'équipement d'un cheval de La Tène ancienne
Au lieu-dit le Saula, les travaux d’exploitation d’une carrière mettaient au jour à la fin du XIXe siècle les vestiges archéologiques d'une très probable nécropole à incinération du Second Age du Fer.
Hélas, le site fut dégagé sans ménagement et seuls quelques objets en on été conservés. Parmi ceux-ci, une série de pièces de harnachement en bronze recueillies sur un squelette de cheval. Leur étude permet de préciser l’aspect général d’un dispositif de monte de la fin du Ve siècle avant notre ère ou du début du IVe siècle. On retrouve plusieurs types de boucles de bride, des anneaux et crochets de harnais, les différentes parties de 2 mors, des éléments de clouterie décorative et des phalères de différents formats.
Ces objets mis au jour dans le Tarn-et-Garonne ressemblent beaucoup à des modèles provenant de l'Aude et de tombes à char de l'est de la France. Une preuve de la diffusion de pratiques sociales (la mise en scène du cheval) et de codes esthétiques au sein de l'élite du monde celte, en ce début de période laténienne.
Lille (Nord), 14 avenue du peuple belge
Le château de Courtrai
Le château dit "de Courtrai" porte simplement ce nom parce qu'il bordait l'ancien faubourg de Courtrai.
Construit à la toute fin du XIIIe siècle par Philippe le Bel, à l'occasion de la "guerre de Flandre" (1297-1305), le château occupait une position stratégique en bordure de la ville, collé à la Basse-Deûle, dont un bras canalisé faisait le tour du rempart. Le fort avait la particularité d'être muni de 2 portes, l'une ouvrant sur la campagne, l'autre sur la ville. Il a été entièrement démantelé à partir de 1577 et remplacé dès les années suivantes par un quartier d'habitation.
Les vestiges de ses fondations ont ressurgi en 2017 à l'occasion de travaux de construction. Une portion de la courtine et l'amorce d'une tour sont réapparus sur 2,5 m de hauteur, donnant l'occasion d'observer le mode de construction des fortifications. En blocs de calcaire monumentaux et briques, les 2 murs successifs et accolés formaient un rempart de 7,50 m d'épaisseur !
Rougiers (Var), le Clos Sainte-Anne
Une villa viticole du Haut-Empire
Les vestiges ont été observés avant la construction d'un lotissement. Ce sont ceux d'une exploitation gallo-romaine, qui se développe et s'enrichit entre le début du Ier siècle de notre ère et la fin du IIe siècle. Si elle n'a été vue que de façon incomplète, il est possible de comprendre les activités pratiquées dans cette petite villa durant sa phase d'apogée (fin Ier s.-IIe s.) de notre ère.
Autour d'une cour carrée pourvue d'un bassin, la maison d'habitation du propriétaire et de sa famille (pièces IV à VIII) faisait en effet face à un ensemble de constructions dédiées à la production et au stockage du vin : des pressoirs à vis associés à 4 cuves de pressage du raisin et une soixantaine de dolia (grandes jarres enterrées) dans un entrepôt, qui permettaient de stocker 250-300 hectolitres de vin.
Un beau témoignage qui montre le développement rapide de la production de vin en Gaule Narbonnaise, qui alimentait le marché régional mais s'écoulait aussi vers les frontières de Germanie et de Britannia, tout autour de la Méditerranée, et jusque dans les comptoirs éloignés de la Mer Rouge et de l'océan Indien.
Le Croisic (Loire-Atl.), la Vigie romaine
Site paléolithique effacé par l'érosion
Ce gisement situé sur la côte sauvage du Croisic se présentait sous la forme d'une nappe de surface de mobilier lithique abondant et bien homogène, comprenant de nombreuses lamelles et pointes de la fin du Paléolithique supérieur.
Le site, qui était visible en surface, était connu depuis la fin du XIXe siècle, puis a été prospecté dans les années 1980, avant d'être fouillé en 1984 et 1986. Il était temps, car les vestiges étaient en train de disparaître. Pas du fait de travaux d’aménagement modernes, mais sous l’effet conjugué de l’érosion naturelle du littoral et du piétinement du gisement par les touristes, depuis les années 1960. Ce n’était pas volontaire : les silex taillés ne se reconnaissent que si on a l’habitude de les voir !
Bourges (Cher), ZAC Avaricum
De la capitale romaine à la ville moderne
Conduites dans la ville basse de la Bourges actuelle, les fouilles ont duré pas moins de 2 ans. Juste assez pour comprendre l'intégralité de la superposition des couches archéologiques accumulées depuis 2 000 ans en continu !
A l'époque romaine (Ier-IVe siècles), ce secteur en bordure de la capitale antique d'Avaricum était occupé par un dense quartier résidentiel et commerçant, construit sur d'épais remblais servant à assainir le sol, très proche des marais de l'Yévrette. Plusieurs maisons et des entrepôts ont notamment été mis au jour.
Au IVe s., les bâtiments sont démantelés et le quartier devient une sorte de friche, progressivement mise en culture, tandis qu'une nécropole a été installée à côté, entre le VIe et le IXe siècles. Jusqu'au XIIe siècle, le secteur reste un espace cultivé en bordure de la ville.
Les berges de l'Yévrette sont ensuite réorganisées et un important quartier artisanal et commerçant s'y développe, particulièrement actif entre le XIIIe et la fin du XVe siècle, avant d'être dévasté par un incendie. Le secteur est alors reconstruit suivant un plan d'urbanisme différent, qui restera le même jusqu'à la réalisation du "quartier Avaricum", dans les années 2000.
Mareuil-sur-Cher (Loir-et-Cher), la Croix de Bagneux
Succession de campements préhistoriques
20 000 ans de fréquentation régulière de ce coteau dominant la vallée du Cher, belle performance pour un camping, non ?
L'endroit a en effet été occupé plusieurs fois au Paléolithique supérieur, d'abord durant l'Aurignacien, vers 30 000 avant le présent, puis durant le Gravettien, il y a quelques 25 000, et enfin le Magdalénien, vers 17 000 av. le présent. Le site a une dernière fois été occupé au Mésolithique, il y a environ 9 000 ans.
Les campements, lieux de vie et de travail, étaient caractérisés par des foyers, des amas de silex issus de l'accumulation des déchets de débitage, des outils de chasse et des pointes de flèches.
Pourquoi ce site était-il si attractif ? Du fait de la présence de gîtes (gisements) à silex de bonne qualité, de la proximité des cours d'eau et vraisemblablement de l'abondance du gibier.
Saint-Clair-sur-les-Monts (Seine-Maritime), la Petite Croix
Ferme et nécropole gauloises
La ferme (fin du Ier siècle av. notre ère/début du Ier siècle de n. è) a été implantée sur un lieu d'inhumation des IIIe-Ier s. av. n. è. Deux sépultures ont été vues, mais elles pouvaient faire partie d'une petite nécropole. Cette dernière a été détruite lors de la construction de la ferme, constituée d'un enclos délimité par un fossé. La ferme n'a été vue que partiellement. On en connaît un bâtiment en matériaux périssables, qui pourrait mesurer 16-17 m sur 8 m. L'élévation était sans doute en bois et torchis. Deux foyers ont été retrouvés, de même qu'un silo pour stocker le grain.
Les éléments retrouvés, s'ils évoquent une forte tradition gauloise (modes de construction, organisation) remontent au moment de la fin de l'indépendance et aux premières décennies après la guerre des Gaules. Ils révèlent le maintien de traditions qui ne s'estompent que très lentement après la conquête romaine.
Moulins (Allier), pont de Régemortes
Les vestiges du pont Mansart
En 1704, l'architecte Jules Hardouin-Mansart reçut l'ordre de Louis XIV de construire un nouveau pont sur l'Allier, pour remplacer l'ancien, emporté lors d'une inondation. La construction a débuté en 1705, mais a été interrompue par une crue exceptionnelle en 1710. Les dégâts étaient tels que le chantier n'a pas pu reprendre et le projet a été abandonné jusqu'en 1753, date du début de l'édification du pont Régemortes, qui est toujours utilisé.
Notons que les vestiges de l'ouvrage dessiné par Mansart ont été mis au jour juste à l'aval du pont Régemortes, ce qui montre que l'emplacement n'était pas si mal choisi. Les fouilles ont révélé les différentes phases de mise en œuvre du chantier et ont permis de comprendre comment le bâti s'est effondré.
Outre les massifs de fondation des piles et une partie des élévations, de grands éléments d'échafaudage ont été mis au jour, ainsi que l'épave d'un chaland, écrasé par l'écroulement des maçonneries.
Lyon (Rhône), 47 rue du Chapeau rouge
Un quartier de potier et une nécropole, le long de la Voie de l'Océan
(Remarque : le site de la rue du 47 rue du Chapeau Rouge n'est bien sûr pas isolé. Comme dans toutes les villes anciennes qui sont restées des agglomérations actives, Lyon est riche de centaines de sites archéologiques, plus ou moins étendus, découverts lors de travaux d'aménagement et documentés depuis quelques 200 ans).
Là où il y a maintenant une école maternelle, qu'y avait-il y a 2 000 ans ? Exactement au même endroit, on se trouvait à la périphérie de Lyon, sur la Voie de l'Océan, la grande route romaine qui partait de la capitale des Gaules pour rejoindre l'Atlantique, un peu l'équivalent d'un de nos autoroutes.
Au cours du Ier siècle de notre ère, le secteur a connu l'équivalent des phases de croissance périurbaine que nous connaissons de nos jours : sur les bas-côté de la voie, c'est d'abord une carrière de pierre qui a été aménagée, pour alimenter la monumentalisation en cours de la nouvelle colonie romaine. C'est ensuite une zone artisanale qui s'est développée, sous la forme d'un dense quartier d'ateliers de potiers.
Dans le même temps, une nécropole a été implantée le long de la voie. Son extension constante finira par recouvrir la zone artisanale, abandonnée à la fin du Ier siècle. La nécropole est restée en activité jusqu'au haut Moyen Âge.
Montdidier (Somme)
Souterrains médiévaux
La réalisation de travaux d'assainissement a révélé un réseau de galeries et de salles, sur 3 niveaux, jusqu'à 10 m sous le sol actuel. A quoi servaient-elles ? Bien qu'elles communiquent entre elles, ce ne sont pas des tunnels pour s'échapper.
Il ne s'agit pas de tunnels pour s'échapper, mais d'une série de caves, réutilisant les espaces déjà excavés de petites carrières de pierres. Trois puits avaient été creusés au fond de ces galeries.
Le mobilier céramique retrouvé à la fouille a permis de comprendre que les 1ères carrières avaient été creusées au XIVe siècle, sans doute pour alimenter le chantier de construction des nouveaux remparts. Après avoir servi de caves, elles ont été pour la plupart abandonnées aux XVIe et XVIIe siècles et progressivement comblées par des dépotoirs.
Frépillon (Val d'Oise) - ZAC des Épineaux
Occupations rurales, village (Antiquité, Moyen Âge)
La fouille des Epineaux était très étendue (4,5 ha). De quoi bien visualiser le plan des occupations qui se sont succédées sur le site ! Dans l'Antiquité romaine, le paysage était structuré par plusieurs habitats ruraux, comprenant des édifices maçonnés (maisons et bâtiments agricoles) entourés de champs délimités par des fossés et des haies.
A partir du haut Moyen Âge, mais surtout aux XIe-XIIe siècles, un village entouré d'un large fossé ovale s'est développé, avec ses maisons sur poteaux, ses ateliers, les silos pour stocker les grains et même un petit cimetière. La grande densité des vestiges montre que le secteur était très attractif !
Sainte-Marguerite-Lafigère (Ardèche) - Les Anciens
Mines médiévales (XIe-XIIIe siècles)
Comment battre monnaie sans matière première ? La possession et l'exploitation de gisements d'argent et d'or étaient très précieuses, au temps où la valeur des monnaies reposaient pour grande partie sur leur bon aloi, c'est-à-dire la qualité et la quantité de métal précieux qu'elles contenaient.
L'Ardèche a justement connu au Moyen Âge une activité minière intense. A flanc de montagne, les mines d'argent du gisement des Anciens ont ainsi été exploitées entre le XIe et le XIIIe siècle. Les fouilles ont révélé un ensemble de chantiers d'extraction très bien conservés, prenant la forme de puits de mines donnant accès, à plusieurs mètres de profondeur proches de la surface, à des galeries horizontales. Ces chantiers étaient associés à un véritable « quartier industriel », concentrant les ateliers où étaient concassés les débris rocheux et les lieux de vie des mineurs.
Auzet (Alpes-de-Haute-Provence) - Les Clues de Verdaches
Dépôt d'armes gaulois (VIe s. av. notre ère)
Cet ensemble d'armes offensives et défensives, en bronze et en fer, a été découvert en 1958. Il était composé de 42 objets, parmi lesquels des pointes et talons de lance et de javelot, des épées et poignards, sabres, coutelas et couteaux, un casque, des éléments de cuirasse et des pièces de harnachement de cheval.
Ce gisement, isolé dans l'espace, a été compris comme un dépôt votif, sur une voie de passage difficile. En provenance du monde hellénistique, ces objets témoignent par ailleurs des échanges soutenus entre l'aristocratie celte locale de ce piémont alpin et les premiers marchands grecs et étrusques exploitant les circuits commerciaux vers l'arrière-pays.
Champdôtre (Côte-d'Or) - Les Grands Pâtis
Occupation de zone humide aux âges du Bronze et du Fer (Ier millénaire av. notre ère) - Occupation rurale romaine (Ier-IIIe siècles de notre ère)
Dans la plaine de la Tille, le site est traversé par l'ancien lit d'une rivière, probablement active il y a 10 000 ans et progressivement comblé. Ce lieu, probablement resté humide, a été fréquenté sporadiquement aux âges du Bronze et du Fer (Ier millénaire av. notre ère).
Au début de l'époque romaine (Ier siècle), des fossés sont creusés et dessinent une série d'enclos, probablement liés à l'élevage. Un chemin traversant l'ancien chenal est également aménagé, bordé de deux larges fossés : c'est la preuve que cette zone restait humide et qu'il fallait la drainer pour l'exploiter et la franchir ! De l'autre côté du chenal, un dernier enclos abritait, lui, l'habitat. Bâtiments, puits et divers outils documentent la vie quotidienne d'il y a presque 2000 ans.
Ouveillan (Hérault) - Ferme Terral
Un cippe reliquaire du Ve siècle de notre ère
Un cippe est un tronçon de fût de colonne servant de support à une indication, le plus souvent gravée sous forme d'inscription. Sa forme peut également être celle d'un morceau de pilier. Le terme est utilisé avant tout pour désigner un petit monument funéraire antique, stèle ou épitaphe. S'il était percé d'un trou à son sommet, il pouvait recueillir les cendres d'un défunt ou des offrandes.
Celui du Terral était encore en place en 1979 et était effectivement muni d'une cavité au sommet. Rien dans son style ne le rapprochait de l'époque romaine, et il était gravé d'une haute croix chrétienne. D'après son inventeur, il s'agissait d'un reliquaire, qui aurait donc abrité des ossements d'un saint du haut Moyen Âge. Ce monument était le dernier vestige en place d'une église paléochrétienne disparue, mentionnée dans des textes médiévaux.
La Croix-sur-Gartempe (Haute-Vienne) - Chez Boucher
Un dolmen du Néolithique final (3e millénaire av. J.-C.)
Ce petit dolmen était connu, et a été fouillé car menacé par l'extension d'une carrière. Il en restait les dalles verticales, la dalle de couverture ayant basculé sur un côté. Bien que déjà fouillé auparavant, ce dolmen a livré quelques outils et armes en silex (hache, poignards, flèches) et quelques fragments de céramique, derniers témoins d'objets déposés avec le ou les défunts qui ont été inhumés dans cette tombe au Néolithique final (IIIe millénaire av. J.-C.).
Chamigny (Seine-et-Marne) - La Grande Maison
Une sépulture collective et une stèle du Néolithique récent, une atelier de production de céramique mérovingien
Cette fouille a permis la découverte de traces d'occupations successives durant plusieurs millénaires : une sépulture collective du Néolithique, aménagée avec des dalles verticales, mais surtout une rarissime stèle gravée de la même période. Cette stèle s'apparente aux dalles anthropomorphes, décorées de divers motifs et représentant un humain vêtu et armé, typique d'une période comprise entre 3 500 et 2 500 av. J.-C.
La dernière occupation identifiée est une activité de production de céramique d'époque mérovingienne, dont cinq fours, et diverses traces d'activités artisanales (verre, métallurgie).
Meximieux (Ain) - Les Granges
Des sépultures du néolithique et de l'âge du Bronze
Un enclos gaulois
Des fours de tuiliers gallo-romains
Trois grands fours de production de tuiles ont été découverts, datés de la période romaine. Tous sont fabriqués de façon identique, avec une chambre de cuisson et un conduit de chauffe. Seul un de ces fours n'a jamais été achevé, et n'a donc jamais servi.
Ces témoignages d'une activité artisanale s'intègrent dans un secteur déjà anciennement peuplé, car ils succèdent à un enclos gaulois, mais également plusieurs sépultures qui s'échelonnent entre le Néolithique et l'âge du Bronze.
Furdenheim (Bas-Rhin) - Lotissement Altenweg
Des silos de l'âge du Bronze et une villa gallo-romaine
Quelques traces de l'âge du Bronze (silos de stockage de grain) appartiennent à une occupation déjà repérée en face.
Les vestiges romains appartiennent à un grand habitat gallo-romain, sans doute une villa : bâtiments en bois, puits, bassin d'agrément circulaire et canalisations. Des fragments de tôle en bronze pourraient correspondre à des ex-votos offerts à des divinités et déposés dans le bassin. Ainsi cet habitat comporterait, comme c'est souvent le cas, un petit lieu de culte à une divinité dont on ignore le nom.
Gidy (Loiret) - Coulveux
Une ferme gauloise (1er s. av. J.-C.)
Les fouilles ont conduit à repérer un vaste enclos délimité par un fossé, et correspondant à une ferme de la fin de l'époque gauloise. Cet enclos comprend un second enclos emboité, l'ensemble de l'espace comprenant 9 bâtiments sur poteaux. Typique des ferme de la fin de l'époque gauloise, ce site a livré les habituels déchets liés à la vie quotidienne : céramique, objets métalliques, fragments d'ossements animaux.
Saint-Geours-de-Maremne (Landes) - Bellocq
Des occupations du Paléolithique à la fin de l'Antiquité
Divers indices ont été découverts :
- des vestiges de la Préhistoire ancienne (11 000-9000 ans), dont des éclats de silex appartenant à une zone de débitage de la matière première;
- une aire de stockage de l'âge du Bronze (vases de stockage de grandes dimensions);
- un bâtiment du 1er âge du Fer;
- un hameau de la fin de l'Antiquité (IVe-Ve s. apr. J.-C.), dont plusieurs bâtiments ont été déc ouverts, de même que des aménagements de bord de ruisseau et des indices d'une activité métallurgique
Cabasse (Var) - La Guérine
Une nécropole du 1er âge du Fer et de l'époque romaine
Chose peu fréquente, ce cimetière a été utilisé à des périodes bien différentes. Deux tumulus se rapportent aux VIIe-VIe s. av. J.-C. 31 sépultures sont d'époque romaine, et il faut sans doute considérer cette petite nécropole comme associée à une villa. Les sépultures sont principalement des incinérations, les restes brûlés ayant été déposés dans des urnes. Les tombes elles-mêmes sont des fosses dans lesquelles urne et objets (offrandes) sont déposées.
Quelques inhumations, pratique bien distincte, correspondent à une période plus tardive autour des Ve-VIe s. apr. J.-C.
Campagne-les-Hesdin (Pas-de-Calais) - Bloville
Une nécropole mérovingienne (6e-7e s. apr. J.-C.)
Cette nécropole est de dimensions assez modestes, comprenant une centaine de tombes dans un espace quadrangulaire de 25 m sur 15 m. Elle a été utilisée à l'époque mérovingienne, entre le 6e et le 7e s. apr. J.-C. Deux orientations très nettes organisent les tombes, révélant peut-être deux phases distinctes d'utilisation. Les tombes ont été aménagées dans des fosses, le plus souvent avec un cercueil pour accueillir le corps. De nombreux éléments métalliques révèlent que les corps étaient habillés, comme souvent à cette période (boucles de ceinture, fibules, colliers). L'une des tombes se distingue par la présence d'armes, et pourrait être celle d'un chef de communauté. D'autres tombes masculines comportaient également une arme. L'ensemble est le miroir d'une petite communauté rurale structurée, qui a enterré ses morts durant un siècle demi au même endroit.
Fresnes (Loir-et-Cher) - Chemin des Sables
Un dépôt d'objets de l'âge du Bronze (9e s. av. J.-C.)
Les dépôts isolés d'objets en métal sont courants à l'âge du Bronze. Celui-ci, assez exceptionnel, trouvé par hasard lors de travaux agricoles, a livré de nombreux objets : des boutons en bronze, deux bracelets en bronze et trois très belles coupes en bronze. Les boutons sont fréquents et trouvés régulièrement dans des dépôts identiques dans toute l'Europe occidentale. Ils présentent des déchirures et des perforations intentionnelles. Les bracelets sont imposants (40 g et 102 g) et typiques de cette période. Les coupes sont plus rares, d'autant dans cet état. Elles ont servi à stocker les autres objets et à les protéger (couvercle). L'ensemble est daté du Bronze final (IXe s. av. J.-C.). Ces dépôts, assez courants, sont de fonction encore mal identifiée : dépôt de métal pour des artisans ? Dépôt à vocation cultuelle ?
Obterre (Indre) - Linevert
Un trésor de monnaies gauloises
Ce trésor découvert en 1865 était contenu dans un vase en céramique. Malheureusement, il n’en reste aujourd'hui que… 8 pièces, sauvées par un musée, tandis que les autres ont été revendues… Ces pièces en argent sont de différents types, probablement à rattacher à des ateliers du centre de la Gaule (peuples des Bituriges, des Pictons, des Carnutes). L'hypothèse est qu'elles étaient nettement antérieures à la Guerre des Gaules. Quant à savoir qui les avait caché là... on l'ignore, mais celui qui avait accumulé et caché ce trésor n'est jamais venu les rechercher !
Illustration et source : Coulon Gérard. Précisions sur le trésor de monnaies gauloises d'Obterre (Indre). In: Revue archéologique du Centre de la France, tome 14, fascicule 3-4, 1975. pp. 227-232Lien utile
Bergerac (Dordogne) - Le Therme
Une occupation gauloise (7e s. av. J.-C.)
La fouille a livré deux fosses datées du 1er âge du Fer (autour du VIIe s. av. J.C.). Elles appartiennent sans doute à un habitat situé à proximité immédiate. Ces fosses ont une fonction inconnue, mais l'une d'entre elles a une forme qui évoque un silo, grande fosse servant à stocker du grain. Elles ont servi ensuite de dépotoir. De ce fait, elles ont livré de grandes quantités de fragments de céramique, mais également de silex taillés. Ces quelques indices indiquent que ces lieux étaient peuplés et occupés, et amènent de nouveaux éléments sur les modes de consommation des population du 1er âge du Fer.
Escrennes (Loiret) - ZAC Saint-Eutrope
Une occupation gauloise (500-400 av. J.-C.)
Les vestiges dessinent une occupation de plusieurs siècles. On y trouve des édifices sur poteaux porteurs, des silos et diverses fosses. Les déchets laissés par les populations (graines, céramique, ossements animaux) permettent de reconstituer la vie quotidienne, les modes de consommation, et même les activités pratiquées autour de 500-400 av. J.-C.
Monéteau (Yonne) - Sous Macherin
Une occupation du Néolithique et une ferme du début du Moyen Âge
L'élément majeur de cette fouille est un tronçon d'une enceinte du Néolithique moyen (Ve millénaire av. J.-C.), constituée d'une palissade. Elle a été observée sur 60 m, mais doit se prolonger bien au-delà de l'emprise fouillée.
Un bâtiment sur poteaux, une sépultures et diverses structures archéologiques correspondent à une partie d'une ferme des premiers siècles du Moyen Âge (VI-VIIe s. apr. J.-C.).
Quelques vestiges rappellent une occupation durant l'âge du Bronze (une tombe à incinération) et de la période antique, mais le cœur de ces occupations est probablement situé à proximité et en périphérie.
Le Poiré-sur-Velluire (Vendée) - Les Chirons
Une agglomération gauloise (5e-1er s. av. J.-C.)
Une centaine de bâtiments construits sur poteaux a été retrouvée, rappelant que plusieurs générations se sont succédées sur ce site durant près de trois siècles. Il s'agit d'habitations, mais aussi d'espace dédiés aux activités et d'une place dénuée de toute construction. Ainsi, de nombreux indices témoignent d'activités de travail du fer et du cuivre. Des fibules mais aussi des épées ont été fabriquées dans des ateliers de l'agglomération. Celle-ci avait de toute évidence un rôle commercial pour les campagnes alentours.
Erbrée (Ille-et-Vilaine) - La Huperie
Une grande ferme gauloise
Cette ferme est utilisée depuis la fin du Ve s. av. J.-C. et jusqu'à la veille de la conquête romaine. Elle est structurée autour d'enclos emboités, les uns servant à abriter l'habitat, les autres aux activités agricoles et pastorales. Des chemins desservaient tous ces espaces. Des bâtiments sur poteaux et à architecture en matériaux périssables correspondent aux parties d'habitation. Divers objets retrouvés rappellent les activités variées pratiquées dans ce type de ferme : outils, restes d'activités métallurgiques domestiques notamment.
Chinon (Indre-et-Loire) - Collégiale Saint-Mexme
Un cimetière de la fin de l'Antiquité et du Moyen Âge
La collégiale a été édifiée au début du XIe s. et remaniée au XIIe s. Ce sont environ 200 sépultures qui ont été retrouvées lors des fouilles, certaines antérieures à l'édifice et d'autres correspondant à la phase d'utilisation de l'église. La nécropole la plus ancienne a été utilisée entre le Ve et le Xe s. apr. Les inhumations sont en sarcophage ou en pleine terre. On y observe un équilibre entre hommes, femmes et enfants, sans trace de regroupements familiaux ou de sectorisation par âge ou par sexe.
Le cimetière paroissial apparaît en même temps que l'église. Les sépultures sont en sarcophage principalement, mais également en pleine terre, un seul cercueil en bois ayant été découvert. L'étude des corps permet de mieux comprendre l’évolution dans le temps des pratiques, mais également l'état sanitaire des populations locales.
Saint-Benoît-sur-Seine (Aube) - La Perrière
Un cimetière gaulois (4e-2e s. av. J.-C.)
Le cimetière est utilisé au 2e âge du Fer, entre la fin du 4e s. et le 2e s. av. J.-C. Ce sont 46 sépultures qui ont été retrouvées, le plus souvent aménagées dans des petits enclos carrés ou circulaires. Comme c'est le plus souvent le cas pour cette période, c'est l'inhumation qui est la pratique utilisée par les populations pour enterrer les défunts. Ceux-ci sont accompagnés de nombreux objets servant d'offrandes ou révélant un habillement et des équipements ou un armement. Ce cimetière remarquable dresse le tableau des pratiques funéraires de cette période, de leur évolution au fil des générations, mais également l'organisation générale, autour de noyaux (familiaux ?) et les gestes du quotidien associés aux rituels funéraires.
Cléré-du-Bois (Indre) - La Couture
Un torque de l'âge du Bronze
Lors de travaux agricoles, ce torque (un épais collier) est apparu dans les terres qui avaient été excavées. Il est constitué d'une barre de cuivre massive, à section rectangulaire, presque totalement fermée en forme d'ovale. Les extrémités ont été tordus en forme de spirale. Un fragment de bracelet en bronze et un fragment de poignard en silex, trouvés à proximité, pourraient marquer la présence d'une tombe de l'âge du Bronze détruite.
Illustration et source : Girault Jean-Louis. Le torque de « La Couture » à Cléré-du-Bois (Indre) / Der ösenhalsring von « La Couture » in Cléré-du-Bois. In: Revue archéologique du Centre de la France, tome 23, fascicule 1, 1984. pp. 67-80Lien utile
Saintes (Charente-Maritime) - Rue Daubonneau
Un quartier de la ville romaine de Mediolanum Santonum
Bien que de petites dimensions, cette fouille a livré des vestiges d'une occupation du changement d'ère, dont subsistent des traces de poteaux en bois et de palissades de grande longueur. Cette occupation la plus ancienne est remplacée par une rue, installée un peu plus tard, et bordée par un portique. Un puits gallo-romain, découvert lors de la fouille, a été exploré jusqu'au fond, à une profondeur de 18 m. Ayant servi de dépotoir, il a livré de nombreux restes végétaux (graines, pollen, charbons) et de nombreux objets rejetés après que le puits ait été abandonné. Ces "poubelles" sont de fort précieux indices pour reconstituer la vie des habitants d'il y a près de 2000 ans !
Périgueux (Dordogne) - École de la Cité
Des entrepôts gallo-romains
Ce secteur correspond à la partie nord de la ville romaine de Vesunna, capitale des Pétrocores. Un bâtiment y a été édifié dans la première moitié du Ier s. apr. J.-C. puis reconstruit quelques décennies plus tard. Il s'agit alors d'un vaste édifice destiné au stockage et à des activités artisanales (forge, déchets de métallurgie).
Buré (Orne) - La Harache
Une occupation du Moyen Âge (13e-14e s.)
Quelques vestiges découverts dans l'emprise de la future route témoignent d'une occupation au Moyen Âge. Il s'agit de fossés, de quelques fosses et de mobilier (céramique) qui peuvent appartenir à un habitat qui s'étend au-delà des limites de la route.
L'étude de la céramique montre qu'elle remonte au 13e s. et qu'elle regroupe différentes formes : oules (pots), cruches, pichets et bouteilles, bien connus par des production régionales découvertes sur d'autres sites de la même époque.
Lailly (Yonne) - Au-delà de l'Eau
Un cimetière gaulois (4e-1er s. av. J.-C.)
Ce cimetière gaulois a été fouillé en grande partie dans les années 1930, après que des vestiges aient été découverts lors de travaux agricoles. Ce cimetière a été utilisé par des communautés de façon discontinue entre le 4e s. et le 1er s. av. J.-C. (370-80 av. J.-C. environ d'après les objets). Même s'il a été fouillé seulement partiellement, il révèle le passage de l'inhumation à la crémation durant cette période, la présence d'une sépulture de guerrier et d'objets typiques de cette période (vases, torques, éléments d'habillement, armement).
Fontenay-le-Marmion (Calvados) - Le Grand Champ, Le Chemin Haussé
Un habitat du Néolithique ancien
Cet habitat , qui remonte à près de 7000 ans, a été découvert lors de travaux pour une déviation routière. Les vestiges, très mal conservés, sont ceux d'une grande maison appuyée sur des poteaux en bois. Longue de 20 m, cette maison s'apparente aux bâtiments identiques, dits maisons danubiennes, qu'on retrouve à la même époque un peu partout en Europe. Le mobilier céramique retrouvé permet de restituer des grandes bouteilles et un bol, tandis que le silex, de provenance locale, présente de nombreux types d'outils (lames, grattoirs, burins, etc.). On ignore si cette maison était isolée ou associée à d'autres bâtiments, hors de l'emprise des fouilles. Elle vient en tout cas compléter nos connaissances sur le Néolithique ancien et les modes de vie dans ce secteur de Normandie.
Magny-Cours (Nièvre) - Technopôle
Un vaste sanctuaire gallo-romain
Ce vaste sanctuaire rural a été révélé par les travaux d'aménagement du Technopôle proche du circuit automobile. Étonnant site, constitué de multiples bâtiments en maçonnerie à caractère religieux : chapelles, temples et même des thermes et un petit théâtre ! Cet édifice de spectacle est régulièrement associé aux grands sanctuaires ruraux en Gaule, les cérémonies religieuses étant associées à des spectacles lors de grandes manifestations qui attiraient les populations des campagnes. Le site a également une particularité : une tourbière (zone humide) a été aménagée, et de nombreux éléments en bois y ont été retrouvés. On compte notamment des offrandes (ex voto) correspondant à des membres (jambe par exemple), déposées là pour demander à une divinité une guérison ! Sacré site qui vient éclairer l'occupation de la partie occidentale de la cité des Eduens et des marges du Morvan à l'époque romaine.
Château-la-Callière (Indre-et-Loire) - Vaujours
Une épave romaine et sa cargaison de verre
Un atelier de verriers des années 1700 étaient connu par les archives. Ces fouilles ont confirmé la présence d'un four détruit et d'un grand dépotoir. Celui-ci contenait des éléments du four (briques, creusets), des blocs de verre de différentes couleurs et des déchets du travail du verre. Tous ces éléments permettent d'identifier les types de vaisselles qui étaient fabriqués au 18e s. dans cet atelier : il s'agissait principalement de coupes de forme variée et décorées, sur des modèles qu'on connaît également à Orléans et en Normandie.
Six-Fours-les-Plages (Var) - Archipel des Embiez
Une épave romaine et sa cargaison de verre
Cette épave, située à 55 m de profondeur, a livré une importante cargaison qui révèle les circuits commerciaux méditerranéens de l'époque romaine : vaisselle en verre, blocs de verre bruts, verre à vitre principalement, qui font de cette épave un cas rare qui documente la circulation du verre entre provinces. Amphores et autres céramiques appartiennent vraisemblablement aux objets usuels utilisés à bord.
Les fouilles permettent d'estimer à plus de 17 tonnes la cargaison de verre brut, probablement depuis un port italien vers un port gaulois de Méditerranée. Les faibles dimensions du bateau lui permettaient même sans doute de remonter directement jusqu'au port d'Arles sans avoir à changer d'embarcation dans le delta du Rhône.
Luxé (Charente) - Le Mas de Champ Redon
Un habitat du 1er âge du Fer (800-500 av. J.-C.)
A l'occasion de la construction de la LGV, un vaste habitat rural a été découvert. Les fouilles ont révélé plusieurs bâtiments édifiés sur poteaux en bois, une grande palissade et plusieurs dépotoirs. Ces derniers contenaient de très abondants restes de céramique, vestiges de la consommation des communautés qui ont habité ce lieu. Plusieurs silos (de grandes fosses profondes) ont été découvertes, et servaient au stockage des céréales. Ce type d'habitat, connu par ailleurs à proximité à Préguillac, à Barbezieux ou à Dompierre-sur-Mer, révèle les modes de vie de cette période (8e-5e siècle), dans les régions de plaine. Ils viennent compléter ce que l'on sait des occupations de hauteurs à fonction défensive de la même époque (éperons barrés).
Montesquieu-Lauragais (Haute-Garonne) - Narbons
Sépulture préhistoriques et un habitat du Moyen Âge
Ce site fouillé avant la construction d'une autoroute a été identifié avant tout pour les vestiges du Moyen Âge : poteaux, fosses, silos pour le stockage du grain et fossés matérialisent un petit habitat occupé entre le IXe s. et le XIe(XIIe s.
Sous ces vestiges sont apparues six fosses contenant quatre sépultures du Néolithique, ainsi que deux dépôts d'animaux complets.
Les sépultures sont des inhumations, dont une sépulture double (deux personnes inhumées dans la même fosse). Les sépultures sont réparties de façon hétérogène, distantes de 10 m à près de 50 m. L'une d'elle contenait les restes d'un enfant, accompagné d'un bois de cerf (une offrande probablement). D'autres étaient accompagnées de vases.
L'analyse fait également apparaître que les défunts ont probablement été inhumés dans des anciens puits, progressivement arasés et dont il ne restait, au moment de la fouille, que le puits. Reste la question de l'habitat auquel il faut associer ces sépultures, encore inconnu.
Assas (Hérault) - La Chapelle
Trois silos gallo-romains
Lors de travaux agricoles, ce sont trois grandes excavations qui ont été découvertes fortuitement. Il s'agit de grands silos, de forme conique et à ouverture circulaire, creusés dans le sol et surmontés d'une élévation en pierre sèche. Profonds de près d'1,50 m, ces silos étaient destinés à stocker des denrées, en général du grain. Ils signalent donc un habitat gallo-romain à proximité. Il est possible que ces silos aient été creusés dès le début de l'Antiquité, pour servir de bassins de décantation, et qu'ils aient été, plus tard, réutilisés pour stocker des vivres.
Crouzilles (Indre-et-Loire) - Mougon
Un atelier de potier gallo-romain
La découverte d'un four du Ier s. apr. J.-C. met en lumière la production de vin en Touraine dès l'Antiquité, car les amphores produites sont d'un type qu'on associe au transport du vin. D'autres types de récipients en céramique commune ont également été produits dans cet atelier (notamment des cruches). Petite curiosité : une marque de potier sur une amphore, qui révèle le nom du potier : SACROVIR. Nom connu par ailleurs et associé à une aristocratie gallo-romaine qui a pu compléter ses revenus par le contrôle d'activités artisanales.
Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) - Théâtre de Neung
Théâtre et sanctuaire gallo-romains
Ce théâtre a un diamètre de 100 m. Il a été édifié en tuffeau et en calcaire, en terre cuite et en sable. Ce matériau, très abondant en Sologne, a été utilisé pour constituer de très importants remblais. Il a été abandonné et progressivement démonté à partir du IIIe s. , même s'il a servi de lieu d'occupation au IVe s. (y compris quelques sépultures).
Ce théâtre n'était pas isolé, puisqu’il est associé à différents édifices dans sa périphérie, qui constituent un grand sanctuaire rural, probablement lié à une agglomération qu'on connaît mal.
Argenteuil (Val d'Oise) - La Grande Tour
Un cimetière gaulois
Ce cimetière gaulois (IIIe-Ier s. av. J.-C.) est situé… dans le cimetière actuel ! Ce sont 19 sépultures qui ont été observées, dont plusieurs ont livré de nombreux objets : récipients en céramique, épée avec son fourreau, anneau et fer de lance (tombe de guerrier). On souligne que toutes les tombes sont des inhumations, qui montrent le maintien de traditions à une époque où l'incinération de vient la norme.
Thizy-les-Bourg (Rhône) - Le Fromental
Une ferme gallo-romaine
La ferme est organisée autour d'une cour. Les bâtiments sont disposés le long de cet espace qui permettait la circulation entre les différents espaces d'habitation, de travail et de stockage.
L'ensemble de la ferme était fermée par un mur de clôture, sur au moins 3500 m². Si la ferme n'a pas été observée dans son intégralité, des éléments témoignent d'un confort et d'un luxe certains : éléments d’hypocauste (chauffage par le sol), briques et colonnes en briques, verre à vitre. L'ensemble évoque une petite villa, centre d'un domaine qu'on ne connaît que partiellement.
Neulise (Loire) - Les Jacquins Ouest
Une ferme gallo-romaine
Cette ferme gallo-romaine a connu de nombreuses évolutions au cours des siècles. Plusieurs édifices sur poteaux ou maçonnés ont une fonction d'habitation ou agricole. L'un des bâtiments pourrait avoir abrité un pressoir, témoignant de la fabrication de vin dans la région.
Neuvy-Pailloux (Indre) - Église saint-Laurent
Nécropole de la fin de l'Antiquité, église et cimetière du début du Moyen Âge
La fouille a montré que le site de l'église avait, plusieurs siècles auparavant, servi de nécropole. Sept sépultures témoignent de la présence d'un petit cimetière de la fin de l'Antiquité. Un édifice à abside est construit plus tard, vers le VI e s.. Il pourrait s'agit d'une première église, à laquelle est également associé un cimetière, premiers signes de la christianisation du lieu et de la région.
Arpajon-sur-Cère (Cantal) - Place de la République
Des sarcophages antiques et une église romane
Une église romane a été détruite, à cet emplacement, au milieu du XIXe s. Lors des travaux de aménagement de la place, un sarcophage en marbre a été retrouvé, témoignant de la présence d'une sépulture de la fin de l'Antiquité (Ve s.). Le symbole en X sur ce sarcophage atteste qu'il s'agit d'une sépulture chrétienne. La présence d'un mur gallo-romain montre également que le lieu était occupé dès l'Antiquité, sans doute par des gens fortunés. Les autres sépultures sont également datées entre l'Antiquité et le tout début du Moyen Âge, rappelant que l'emplacement actuel du bourg abritait sans doute une petite communauté qui s'est christianisée.
Saumeray (Eure-et-Loir) - Les Pâtures
Une cabane de la fin de l'Antiquité/début du Moyen Âge (4e-6e s. apr. J.-C.)
La cabane, retrouvée lors de travaux d'exploitation de carrières, est de forme rectangulaire, longue de 3 m et large de 2,5 m. Elle correspond à une excavation de 20 cm environ de profondeur, à fond plat. La trace de poteaux a été observée dans chaque angle. Il s'agit d'un fond de cabane, base d'un petit bâtiment doté d'une toiture portée par des poteaux. Datée de la transition Antiquité/haut Moyen Âge, elle appartient peut-être à un ensemble plus grand, ou était isolé et dépendant d'une ferme.
Athis-Mons (Essonne) - Orly Parc
Des occupations successives du Néolithique, de l'âge du Bronze et de l'époque gauloise
Cette fouille a montré l'existence de plusieurs bâtiments du Néolithique ancien (Ve millénaire av. J.-C.) bâtis sur poteaux. Les objets associés à cette occupation sont des outils de pierre (matières premières locales) et quelques récipients en céramique. Quelques anneaux en schiste (sans doute de Bretagne) constituent des objets remarquables.
De rares vestiges rappellent une occupation à l'âge du Bronze ancien (2200-1 600 av. J.-C.), sans qu'il soit possible d'en savoir plus (un silo et une fosse de fonction indéterminée).
L'occupation de l'âge du Fer est plus conséquente et dure plusieurs siècles. Au 1er âge du Fer se rattachent des silos (stockage du grain), un puits et un petit bâtiment, qui sont sans doute à rattacher à une ferme peu éloignée. L'occupation gauloise des deux derniers siècles av. J.-C. correspond à une véritable ferme, enclose par un fossé, et où on trouve les traces d'habitations et de bâtiments d'exploitation.
Beaulieu (Ardèche) - Bois Redon
Un cimetière de la fin de l'Antiquité
Cette petite nécropole, menacée de destruction par différents travaux et par des pillages réguliers, a été fouillée et a livré 13 tombes. Mais ce cimetière comprenait à l'origine de nombreuses autres sépultures, malheureusement détruites.
Utilisé pendant environ 100 ans (350-450 apr. J.-C.), le cimetière comprend des inhumations qui respectent différents alignements : ils pourraient correspondre à des périodes d'utilisation. Les corps étaient déposés dans un coffrage de dalles et parfois de bois. Elles contenaient diverses offrandes accompagnant le défunt : céramique (vases, gobelets, urne, bol), éléments de parure (boucles d'oreille en argent, épingles, bracelets, bagues, colliers) et divers objets de la vie quotidienne (couteau, boucle, aiguisoir, fusaïole en os). Les défunts ont tous été enterrés de la même façon : sur le dos, les bras le long du corps.
Bien que détruit en partie, ce petit cimetière révèle les coutumes funéraires de la fin de l'époque romaine. Les défunts sont sans doute ceux d'un petit domaine rural situé à proximité.
Lempdes (Puy-de-Dôme) - Rue de la Treille
Un habitat de l'âge du Bronze ancien
Les vestiges permettent de reconstituer une partie d'un habitat de l'âge du Bronze ancien, période comprise entre 2 200 et 1 600 av. J.-C. Des trous ayant servi à implanter des poteaux matérialisent d'anciens bâtiments en matériaux périssables, tandis que des silos et autres fosses rappellent les fonctions agricoles et de stockage associées à l'habitation. Une tombe d'un immature (nourrisson) a également été retrouvée. Une découverte est plus difficile à interpréter : il s'agit d'une fosse dans laquelle avaient été déposés trois jeunes bovidés, associés à quelques blocs. S'agit-il de pratiques liées à un culte ?
Fareins (Ain) - Parc d'Activités de Montfray
Des fours de la fin de l'Antiquité
Une dépression naturelle a été utilisée pour aménager 16 fours à la fin de l'époque romaine (IIIe s.). Ces fours sont de fonction inconnue, mais associés à un petit bâtiment et un puits, ainsi qu'un système de fossés permettant de drainer et laisser hors d'eau la dépression. Aucun habitat n'a été identifié, et qui serait associé à cette petite zone artisanale.
Au IVe s., ces fours sont détruits et la dépression remblayée. Trois édifices fondés sur poteaux sont construits. De forme rectangulaire, ils sont accompagnés par des foyers disposés dans des petites fosses et par un grenier. L'ensemble évoque un petit habitat rural modeste, dans lequel des petites activités artisanales étaient pratiquées. Quelques tombes (8) découvertes sur la fouille voisine pourrait correspondre à la nécropole associée à cet habitat.
Saint-Marcel (Saône-et-Loire) - La Noue
Un habitat du Campaniforme (IIIe millénaire av. J.-C.)
Ce type d'habitat est identifié et repéré par des concentrations de mobilier brisé (vases, contenants en céramique), d'ossements animaux et de fragments de silex ou d'outils en pierre. En l'absence de bâtiments conservés, ces concentrations matérialisent les lieux de vie et d'activité des populations de la fin du Néolithique, période dite du Campaniforme (IIIe millénaire av. J.-C.). A Saint-Marcel, ce sont 6 bâtiments distincts qui ont été observés, matérialisant un habitat qui employait des techniques de construction légères (tentes ?). On ignore en revanche si ces constructions légères témoignent d'une occupation courte et saisonnière, ou simplement si des éléments d’architecture en bois ont totalement disparu.
Vichy (Allier) - Pont de Bellerive
Un pont en bois du 16e siècle
A 100 m en amont de l’actuel pont de Bellerive, une série de pieux en bois a été repérée lors d'une période de bases eaux. Au total, ce sont 90 pieux (pilots) qui forme ce pilotis observé sur une surface de 500 m² (50 m x 10 m). Leur organisation laisse penser qu'ils appartiennent à deux ponts en bois successifs. Les pieux, fabriqués à partir de chêne, sont datés par la dendrochronologie (étude des cernes du bois) et permettent de penser que ces ponts ont été édifiés entre 1524 et 1555.
Baron-sur-Odon (Calvados) - Le Mesnil
Un sanctuaire gallo-romain
Le sanctuaire est constitué d'un temple à 10 côtés délimité oar deux galeries concentriques, avec une entrée à l'est. L'ensemble a des dimensions importantes (42 m de côté environ, pour un espace intérieur de 26 m de côté). Les galeries étaient couvertes par une toiture en tuiles, probablement portées par des poteaux en bois. L'ensemble évoque un fanum, temple gallo-romain de tradition indigène, nombreux dans les campagnes de Gaule romaine. Le temple lui-même est accompagné par d'autres vestiges plus difficiles à interpréter car observés de façon incomplète.
Les Ventes (Eure) - Les Mares Jumelles
Un atelier de potiers gallo-romain
Le site est connu depuis les années 1950. Il s'agit d'un atelier de potiers de l'époque romaine, qui a profité de la richesse locale en argile, et probablement en bois pour alimenter les fours. La localisation entre les agglomérations romaines de Condé et Évreux n'est pas non plus le hasard, ces deux villes constituant des débouchés importants pour les productions de céramique.
Cet atelier produisait des céramiques de divers types, en générale de couleur rougeâtre et grise : écuelles, ports à cuire, cruches, mortiers, couvercles, peut-être des amphores, durant une période assez courte, entre les années 150 et 250 apr. J.-C. environ. Quelques marques de potiers sont connues, permettant de repérer ces productions sur les sites de consommation locaux : les noms connus sont Ianuartus, Papa, Pixitalus, Crescentus, Marcellincellus, Paternus. Il semble en tout cas que l'atelier des Mares Jumelles n'a jamais exporté ses productions très loin.
Agris (Charente) - Champ de l’Église
Une statue de divinité assise
Découverte dans un champ, cette statue représente une divinité masculine assise en tailleur. De sa main gauche, elle déverse le contenu d'une bourse (pièces de monnaie) sur ses jambes. Ce type de représentation est bien connu dans la région. Si on ignore qui est la divinité, la présence de pièces pourrait symboliser la prospérité et peut-être Mercure.
Cahors (Lot) - Centre Hospitalier
Un grand temple gallo-romain
Ce temple est de forme ronde, et évoque d'autres édifices du même type (la Tour de Vésonne de Périgueux, par exemple). La cella, monument central réservé aux divinités, a un diamètre de 22 m, témoignant de l'importance du monument. Elle est encadrée par une galerie circulaire, où pouvaient circuler les pèlerins et dévots. Édifié vers les années 50-60 apr. J.-C., il a été abandonné à la fin de l'Antiquité, et a sans doute servi de carrière pour d'autres constructions au cours du Moyen Âge.
Lingé (Indre) - Le Baudrussais
Un dépôt de haches de l'âge du Bronze
Ce dépôt comprend 15 haches en bronze neuves ou très peu utilisées. Elles ne semblent pas avoir été déposées dans un contenant. Ce type de dépôt est assez courant pour cette période du Bronze moyen (1 600-1 400 av. J.-C.). On y trouve des haches de fabrication locale ainsi que quelques haches provenant d'un autre atelier. L'ensemble constituait sans doute une réserve de métal... qui n'a jamais été récupérée par son propriétaire !
Auch (Gers) - Larajadé
Une petite villa romaine
Cette ferme est de forme carrée, organisée autour d'une cour centrale. C'est un plan classique, l'ensemble des pièces étant desservies par cet espace central. C'est seulement lors d'une phase d'agrandissement qu'une galerie de façade est ajoutée, flanquée de deux petits pavillons aux angles. L'état de conservation des murs est bon, permettant d'étudier les modes de construction, en maçonnerie typiquement romaine.
Si cette villa ne présente pas d'équipements témoignant d'un grand confort et de luxe (peintures, mosaïques, chauffage), elle apparait comme une grosse ferme, située aux portes de la capitale de cité Auch. Sans doute participait-elle à l'exploitation des campagnes, aux mains d'un petit propriétaire ou exploitant qui alimentait le marché urbain.
Vodable (Puy-de-Dôme) - Pic d'Ysson
Une occupation du néolithique et de l'âge du Bronze
Les travaux ont montré l'existence d'un bracelet et d'une fibule en bronze, ainsi que de nombreux tessons de céramique. Les fouilles ont également révélé la présence d'une cabane et d'une sépulture. Bien qu'observés sur une petite surface, ces vestiges témoignent d'une occupation de hauteur dès le Néolithique, et à la transition entre les âges du Bronze et du Fer.
Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine) - La Grande Ragée
Un habitat du Moyen Âge (9e-10e siècle)
Plusieurs bâtiments matérialisent cette ferme des IX-Xe s. apr. J.-C. Tous sont construits en matériaux périssables et fondés sur des parois ancrées sur des poteaux. Des dépotoirs ainsi que quelques silos (grandes fosses destinées à stocker du grain) et un chemin nous renseignent sur une ferme du Moyen Âge où les fonctions d'habitation et de production étaient bien distinctes et séparées.
Montescourt-Lizerolles (Aisne) - Rue Paul Demoulin
Une officine de potiers gallo-romains
Les vestiges sont ceux d'une officine de potiers des IIe-IIIe s. apr. J.-C. Ils comprennent vingt fours complets, dont l'étude permet de comprendre parfaitement leur fonctionnement.Les céramiques produites étaient des formes communes servant au quotidien, qui ont pu être commercialisée grâce à sa localisation à seulement 7 km de la Somme, rivière permettant un transport commode.
Aoste (Isère) - Les Communaux
Une église et un exceptionnel site du haut Moyen Âge
Cette fouille a a livré les rares vestiges d'une occupation du début du Moyen Âge, qui pourrait correspondre à un ensemble monastique des premiers siècles du christianisme. Le site est structuré par un grand enclos d'au moins 2700 m², délimité par un double fossé. L’élément central est une petite église construite dès le Ve-VIe s. apr. J.-C. Elle est d'un plan assez simple, avec une abside orientée vers l'Est encadrée par un portique en U divisé en cinq espaces. Les dimensions modestes (115 m²) et le plan sont typiques des églises de cette période. Plusieurs édifices en matériaux périssables ont également été identifiés à proximité et également datés de la même période. Des sépultures (environ 29) ont également été retrouvées, dans l'église et à ses abords. Elles sont datées entre le VIIe et le IXe-Xe s.
L'ensemble évoque un petit site associant habitat et édifice de culte. L'hypothèse des auteurs de la découverte est qu'il s'agit d'un site lié à une petite communauté monastique des premiers temps chrétiens.
Couladère (Haute-Garonne) - Les Tambourets
Un atelier de tuiliers gallo-romains
Le site a livré plusieurs fours ayant servi à la production de tuiles, de briques et de pesons (poids de terre cuite servant dans les métiers à tisser). Très bien conservés, ces fours ont été utilisés pendant un temps assez court (1-2 générations) pour la production d'éléments de construction et pour la vie quotidienne, dans un secteur très densément occupé, où les besoins étaient importants.
Félines-Minervois (Hérault) - Saint-Peyre
Un petit cimetière mérovingien (VIe s. apr. J.-C.)
Les travaux agricoles ont mis au jour, en 1957, une série de tombes appartenant à un petit cimetière mérovingien (VIe s. apr. J.-C.) . Il correspond sans doute à l'espace funéraire d'un habitat peu éloigné qui n'est pas connu.
Neuf tombes ont été retrouvées. Elles sont toutes constituées de coffrages en dalles de calcaire locale. La partie supérieure était formée de dalles posées de champ, afin de former une couverture en bâtière. Certaines de ces tombes contenaient plusieurs défunts, enterrés successivement ; il pourrait s'agit de sépultures familiales. Des objets déposés auprès des défunts ou appartenant à leur habillement renseignent sur les défunts et les pratiques funéraires d'époque mérovingienne : boucles de ceinture, restes de tissu, ciseau en fer.
Thénac (Charente-Maritime) - L'Île Sèche
Des carrières gallo-romaines
Des fronts de taille antiques ont été retrouvés lors du dégagement des déchets d'exploitations plus récentes du calcaire. Les vestiges permettent d'identifier les différentes étapes, depuis l'extraction jusqu'à la taille des blocs. Ceux-ci étaient destinés à un marché local en particulier, d'importants vestiges étant connus à proximité (théâtre de Thénac). Des blocs ébauchés étaient encore en place, en particulier des bases de colonnes.
La Laigne (Charente-Maritime) - Pré du Château
Un habitat du Moyen Âge (XIe-XVe s.)
Cet habitat du Moyen Âge a été occupé depuis le XIe s. jusqu'au début du XVe s. Il présente une série de bâtiments à pans de bois puis maçonnés, des foyers et des silos (pour le stockage du grain), organisés autour de chemins et dans des enclos. Ce grand habitat, ancêtre du village actuel, regroupait différentes unités d'habitation, différentes familles, et devait s'étendre au nord comme au sud. Bien que la fouille ne permette pas toujours d'identifier la fonction des bâtiments, des espaces dédiés à l'habitation, au bétail et aux activités artisanales ou de stockage ou ont été reconnues.
Ponts, Plomb (Manche) - Champ Hardy
Une occupation du Néolithique ancien (Ve millénaire av. J.-C.)
Bien que les vestiges ne soient pas très abondants (fosses), ils ont livré des éléments qui montrent une occupation qui remonte au Néolithique ancien (Ve millénaire av. J.-C.), de la culture dite du Villeneuve Saint-Germain. Cette datation est possible grâce à la découverte de quelques objets en silex, mais également en céramique (vases). Ces éléments sont les témoins d'une occupation ancienne, à quelques encablures de la baie du Mont-Saint-Michel, à une époque à laquelle les groupes humains sédentarisés améliorent les technologies liées aux activités agricoles et d'élevage.
Roquelaure (Gers) - La Sioutat
Un oppidum gaulois et une agglomération romaine
Le site est situé sur un plateau triangulaire bien défendu. Il était renforcé par un rempart constitué d'un talus et d'un fossé.
Une occupation est reconnue dès le Ier âge du Fer et le début du IIe âge du Fer (800-400 av. J.-C. environ). Mais c'est surtout dans les deux derniers siècles av. J.-C. que l'occupation se développe et que se développe une vraie agglomération.
Cette agglomération est profondément modifiée et restructurée dans les années 60-15 av. J.-C. : l'habitat prend alors des formes différentes, profondément inspirées de l'urbanisme romain. Les maisons prennent alors la forme des maisons typiquement romaines (domus), organisées autour d'un atrium ou d'une cour centrale, témoignant des profonds changements dans la société après la conquête.
Les-Rues-des-Vignes (Nord) - Rue Basse
Une nécropole gallo-romaine
Ce sont six tombes à incinération et trois inhumations qui ont été observées lors de la construction de logements. Ces sépultures pourraient appartenir à une nécropole plus vaste, datée des IIIe-IVe s. apr. J.-C. Aucune habitation n'est connue à proximité, mais habituellement ce type de petit ensemble funéraire dépend d'une grande ferme, et servait à inhumer les défunts de la famille.
Saintes (Charente-Maritime) - Bellivet
Une borne milliaire gallo-romaine
Cette borne est un bloc sur lequel était gravée une inscription indiquant qu'en 97, sous l'empereur Nerva, cette borne a été implantée là pour indiquer les distances sur la voie. Il manque malheureusement l'indication de distance, mais également du point de départ (probablement Saintes/Mediolanum Santonum). On ignore également sur quel axe a été posée cette borne, et la mise en oeuvre d'une route vers le littoral à cette période n'est pas à exclure.
Tournan (Gers) - Gariac
L'épitaphe d'un riche Romain
Ce beau marbre funéraire a été découvert lors de travaux. Il appartient à un monument funéraire dédié à un certain Buculus, dont on peut deviner l'aisance. Sans doute ce mausolée se situait-il, comme souvent, à proximité du domaine familial. Le monument associe à Buculus sa femme, Titulla. Il est adressé aux dieux Mânes (Dis Manibus), qui s'occupent des défunts après la mort.
Traduction : "Aux Dieux Mânes de Buculus, fils de Nammus, et à Titulla, fille d'Homulus, sa femme, ainsi qu'à leurs descendants".
Warluis (Oise) - Les Marais de Warluis
Occupation du Paléolithique
Ces petits gisements ont livré des restes d'outillage en pierre d'il y a environ 10 000 ans. Des restes de nucleus rappellent également que la fabrication d'outils a été réalisée sur ce site. Bien que les vestiges soient très peu denses et peu abondants, ils témoignent d'une fréquentation peut-être brève mais régulière de la région.
Migné-Auxances (Vienne) - Les Rochereaux
Habitat et atelier monétaire gaulois
Cette ferme gauloise est constituée de deux grands enclos : l'un était occupé par les habitations, l'autre dédié à des activités agricoles et au bétail. L'enclos utilisé pour l'habitat est occupé par plusieurs bâtiments en matériaux périssables ancrés sur des poteaux. Un mobilier abondant a été découvert, dont des amphores à vin d'Italie du Sud, caractéristiques des modes de consommation des élites gauloises.
L'un des bâtiments avait une fonction rare : il a abrité un atelier de frappes de monnaies en bronze au IIe s. av. J.-C. Ce type d’atelier est constitué d'une fosse comblée par des blocs, constituant une plateforme de travail. Le foyer était assez similaire à ceux qu'on connaît pour la fabrication d'objets en bronze. La différence et l’identification d'une fabrication de monnaies se fait par la découverte de flans monétaires, morceaux de bronze taillés et pesés pour être ensuite frappés sur le coin, moule qui donne l'empreinte à la pièce.
Les monnaies frappées sont attribuées au peuple des Pictons, qui occupaient cette région à l'époque gauloise. Quelques exemplaires étaient connus, mais on ignorait jusqu'alors où elles avaient frappées. Il semble donc que l'atelier des Rochereaux en soit l'origine, permettant ainsi d'identifier un nouveau centre de production, aux mains de l'aristocratie gauloise du IIe s. av. J.-C.