L'Histoire de France

en 10 découvertes archéologiques

Raconté pour vous par Maxence, le 1er octobre 2020 - temps de lecture : 3 mn

La France, le royaume des Francs, les Gaules (oui, il y avait plusieurs provinces de Gaule !) ou les territoires des peuples qui ont occupé ce qu'est aujourd'hui la France : nous sommes baignés par de grands évènements et de grandes dates qui marquent l'histoire de France. Batailles, sacres de rois ou palais, certains de ces évènements ont même laissé des traces dans le paysage !

Crédits : ArchéOdyssée

1. Tautavel (Pyrénées-Orientales) et les origines de l'Homme en France (- 550 000 ans)

Pendant longtemps, le crâne de l’Homme de Tautavel a été le fossile le plus ancien d’Europe (450 000 ans). Puis d’autres découvertes (dans le Caucase) en ont fait un petit jeune dans l’histoire de la conquête de l’Europe par les premiers hommes ! La Caune de l’Arago (la grotte où sont menées les fouilles depuis 1964) a livré en 2015 la dent très usée d'un adulte, qui repousse encore la fréquentation du lieu de 100 000 ans (soit il y a environ 550 000 ans). Cet ancêtre lointain reste la trace d’occupation humaine la plus ancienne connue en France.

Crédits : Musée de Gergovie

2. Gergovie (Puy-de-Dôme), derniers faits d’arme gaulois contre Rome (52 av. J.-C.)

Oppidum et remparts, camps militaires et objets appartenant à des soldats romains, les fouilles livrent régulièrement les vestiges de cette bataille. C’est le symbole de la résistance gauloise contre l’envahisseur romain, dernière victoire du légendaire Vercingétorix contre les armées de César. Un lieu largement utilisé à des fins politiques et idéologiques. Au final, l’échec du siège tient autant à la résistance des peuples qui tenaient Gergovie qu’aux défections de certains alliés (gaulois) de César ! Mais évidemment, ça n’était que reculer pour mieux sauter, et le destin des peuples de Gaule était déjà (presque) écrit !

Crédits : Arnaud 25 / CC BY-SA

3. Alésia (Côte d’Or), la fin d’un monde (et le début d’un nouveau !) – 52 av. J.-C.

Certains vous diront qu’Alésia n’est pas à Alésia, d’autres qu’Alésia n’a jamais existé ! Difficile pourtant de nier la défaite et l’importance des vestiges observés à Alise Sainte-Reine. Et que les vestiges les plus significatifs soient romains ne signifie pas que la colline n’a pas été le lieu du chant du cygne des espoirs gaulois. D'autant que les fouilles n'ont pas été avares en découvertes d'objets militaires et de vestiges des camps romains !

Quelques mois après Gergovie, Vercingétorix se retrouve assiégé à Alésia, capitale du peuple des Mandubiens. Et cette fois, grâce à un réseau de fortifications qui encercle la colline, les armées de César repoussent les assauts des assiégés et des armées de secours. Moral dans les chaussettes et sans espoir, les Gaulois doivent se rendre. Vercingétorix est mis en prison dans d’effroyables conditions, et probablement exécuté quelques années plus tard.

Sous-sols de la cathédrale de Reims, le fond de la cuve baptismale du Ve s. - Crédits : L'Union

4. Le baptistère de Reims (Marne) et le baptême de Clovis (496 apr. J.-C.)

Grand épisode de l’histoire de France, qui fut pendant longtemps un incontournable de nos manuels scolaires. Pourquoi ? Parce qu’il marquait la conversion du roi des Francs au christianisme, et donc le début, pour certains, d’une nouvelle ère, celle d’une monarchie catholique.

Des fouilles menées en 1996 sous le chœur de la cathédrale ont révélé l’église primitive du Ve s. apr. J.-C. et un bâtiment carré dans son axe : c’est le baptistère, occupé par un bassin de 3 m de côté. Alors est-ce là que Clovis a été baptisé ? C’est probable. En revanche, il est peu probable que 3 000 de ses compagnons d’arme aient été baptisés en même temps, comme nous le disent les textes !

Coupole de la chapelle palatine - Crédits : Jebulon / CC0

5. Aix-la-Chapelle (Allemagne), centre du pouvoir de Charlemagne (autour de 800 apr. J.-C.)

La chapelle palatine est un véritable bijou de l’art carolingien, avec ses somptueuses mosaïques. Elle laisse imaginer la splendeur de cet immense palais à la mesure du personnage ! Roi des Francs, roi des Lombards et, surtout, sacré empereur en 800. Voilà un personnage majeur de notre histoire ! A son apogée, l’Empire s’étend depuis l’actuelle France jusqu’aux territoires actuels de République Tchèque et du nord des Balkans ! On se souvient de son échec espagnol et de l’embuscade de Roncevaux, dans les Pyrénées, dont s’inspire la fameuse Chanson de Roland.

Charlemagne a fait d’Aix-la-Chapelle son principal palais, rompant avec la tradition d’une cour itinérante. C'était aussi l'occasion aussi de fonder une vraie capitale, à la mesure de son empire. Mais pourquoi en Rhénanie ? Simplement parce que la région est au cœur des territoires carolingiens, mais également parce qu’il était plus commode d’y gérer les heurts avec les ennemis de la frontière orientale !

Crédits : NEV1 / CC BY

6. Au cœur des croisades, le krak des chevaliers (Syrie)

Cette immense forteresse est sans doute le symbole majeur et le vestige le plus impressionnant de cette succession d’expéditions militaires au Moyen Orient que furent les Croisades. Évènements majeurs du Moyen Âge, les Croisades (il y en eu 8 entre 1095 et 1270) ont conduit les rois et les nobles du royaume de France à partir reconquérir la Terre Sainte. Philippe Auguste et Saint-Louis y ont participé. C’est l’époque (entre autres choses) des luttes contre les cathares, de la création des Templiers, de Saladin et de Richard Cœur de Lion, capturé et délivré grâce à une rançon payée par sa mère, Aliénor d’Aquitaine (et non par Robin des Bois !).

La base de la Tour de la Liberté, dernier vestige de la Bastille - Crédits : LPLT / CC BY-SA

7. Le symbole de la Révolution française : La Bastille (Paris) – 14 juillet 1789

S’il est une date que tout le monde connaît, c’est bien celle-là ! Le peuple prend d’assaut cette forteresse pour y trouver munitions et poudre. On connaît la suite. Mais connaissez-vous l’histoire de La Bastille, aujourd’hui entièrement disparue.. sous la place du même nom ? Il s’agit d’un château urbain des années 1350 destiné à défendre une porte de l’enceinte de Paris. Un rempart, un large fossé et huit tours massives qui abritaient une garnison et des armes. Elle servit aussi de prison et à abriter le trésor royal. On comprend aussi ce que représentait, en 1789, ce symbole du pouvoir royal !

Rien ne rappelle la présence de ce haut lieu de notre histoire, entièrement détruite dès 1789. Petite curiosité qui mérite le détour : à environ 400 m de la Place de la Bastille, le square Henri Galli abrite la base de l’une des tours (Tour de la Liberté) retrouvée lors des travaux du métro en 1899, déplacée et remontée !

Dégagement du squelette d'un soldat de la bataille de Waterloo - Crédits : l'avenir.net

8. La fin d’un empire : Waterloo (Belgique) – 18 juin 1815

C’est la bataille qui met fin aux ambitions démesurées de Napoléon. La victoire des armées alliées sur l’armée française conduit à l’abdication de l’empereur.

Une bataille, tout aussi importante qu’elle soit (140 000 soldats au total), ne laisse pas forcément beaucoup de traces. A Waterloo, des travaux récents ont mis au jour un squelette d’un soldat d’Hanovre qui combattait pour les Anglais. Ailleurs, d’autres ossements évoquent un hôpital de campagne et de possibles amputations ! D’autres vestiges ont été retrouvés (armes, balles, boulets de canon, objets du quotidien et équipement des soldats), et cartographiés pour mieux comprendre la bataille et ses suites.

Tranchée des Baïonnettes - Crédits : Ziko Van Dijk / CC BY-SA

9. La guerre dans toute sa démesure : la bataille de Verdun (Meuse) – février à décembre 1916

Tranchée des Baïonnettes, Fort de Vaux et de Douaumont, ossuaire de Douaumont, cimetières et autres musées : les souvenirs de cette effroyable bataille qui dura 10 mois sont nombreux. Les 700 000 morts (Français et Allemands confondus) sont les victimes d’une guerre de position absurde et d’un autre temps, la victoire française n’ayant au final aucune conséquence sur l’issue de la guerre, même si les commémorations en ont fait l’emblème du sacrifice des soldats pour la victoire…

Au large, les barges anglaises du port artificiel d'Arromanches - Crédits : Myrabella / CC BY-SA

10. La plus grande expédition militaire de l’Histoire : le Débarquement de Normandie (6 juin 1944)

Port artificiel d’Arromanches, cimetières militaires, bunkers, mémorial de Caen, les marques laissées sur le littoral normand ne manquent pas. Plus de 150 000 hommes : c’est le nombre de soldats qui ont débarqué le jour J, sans compter tous ceux qui arriveront dans les jours et les semaines qui suivent ! Une démesure opérationnelle et logistique, un plan parfaitement exécuté, l’effet de surprise, et seule la météo ne fut pas à la hauteur. Sans aucun doute l’évènement qui fait basculer la Seconde Guerre Mondiale.

Découvrez également :

Archéologie du travail des enfants

Le top 8 des grands sites archéologiques anéantis