5 grandes civilisations à découvrir par le cinéma
1. La civilisation de l'Indus
Raconté pour vous par Cécile, le 05 novembre 2020 - temps de lecture : 3 mn
Mohenjo Daro (2016), et la Civilisation de l’Indus
A coup sûr très peu d’Européens connaissent ce film d’aventure historique, une production indienne exploitant comme fond de scène une période de l’histoire et un site archéologique peu médiatisés chez nous : la rayonnante Civilisation de l’Indus, dont la ville de Mohenjo Daro était l’une des capitales, il y a 5 000 ans, entre 2600 et 1500 av. J.-C.
Rien à dire sur le film lui-même, qui a fait un four, si ce n’est que le scénariste avait prêté un soin particulier à reproduire la ville avec le plus d’exactitude archéologique.
La Civilisation de l’Indus a été le berceau des cultures et des langues indo-européennes. Au IIIe millénaire avant notre ère, tandis que l’Europe de l’Ouest vivait au Néolithique et apprenait l’agriculture et l’élevage, les cités de cette région au développement précoce maîtrisaient déjà le travail de l’or, du cuivre et du bronze, utilisaient l’écriture et s’organisaient en sociétés urbaines complexes.
Mohenjo Daro se trouve au sud du Pakistan, à quelques kilomètres du grand fleuve Indus. C’était une ville immense : elle couvrait 240 ha, soit 4 fois la superficie de Pompéi ! Édifiée suivant d’un programme d’urbanisme codifié, elle comptait autour de 40 000 habitants, qui vivaient dans une prospérité et un confort inédits.
Comme dans les autres villes de la région, dont Harappâ, tous les édifices étaient construits en briques de terre crue, même la citadelle et les remparts. Les rues principales étaient équipées de collecteurs d’égout ; les maisons étaient presque toutes pourvues de salles de bain. Un système de chauffage par le sol existait même dans les bains publics.
D’immenses greniers et citernes assuraient le ravitaillement en blé et en eau de la population. Les habitants pratiquaient des activités professionnelles très diversifiées : un grand nombre de métiers d’artisanat élaborés, comme les teinturiers et les forgerons, ont été identifiés sur le site, mais les habitants étaient aussi des agriculteurs chevronnés, maîtrisant des techniques d’irrigation complexes. C’est cependant le fleuve qui semble avoir eu raison de cette florissante société : les crues de l’Indus ont dévasté la ville au moins 7 fois, laissant des épaisseurs de limon spectaculaires qui ont littéralement fossilisé le site inondé. Un désastre pour les habitants, mais une bonne fortune pour les archéologues, car chaque nouvelle ville a été reconstruite sur les couches de sédiments et les remblais de l’inondation précédente, assurant une conservation exceptionnelle des vestiges.