On montre toujours la même portion de cette muraille immense, la mieux conservée et la plus touristique : ce sont les « longs-murs » de la dynastie Ming (XIVe-XVII s.), qui serpentent sur les crêtes de collines et montagnes, dominant la forêt. Le rempart prend la forme d’un mur crénelé dépassant 10 m de haut, possédant un chemin de ronde et ponctué de massives tours de surveillance.

Toutefois, l’architecture de la muraille est beaucoup plus variée … et souvent nettement moins spectaculaire. En réalité, le mur n’est pas continu et est formé de plusieurs portions de différentes époques, qui ne sont pas toutes jointives... et pas toutes restaurées ! De nombreux morceaux de cette immense fortification sont aussi des reliefs naturels, c’est pourquoi il est couramment admis que la longueur totale de l’ouvrage de défense dépasse 20 000 km de long d’est en ouest.

Les tronçons de mur ne sont par ailleurs pas tous aussi beaux, hauts et bien conservés que celui des Ming. Les plus anciens étaient des murs de terre crue (pisé ou brique). S’ils n’ont pas été entretenus, ils se sont tout naturellement érodés au fil des siècles, et il n’en reste de nos jours que des vestiges bien modestes.

Enfin des forts disposés à intervalles réguliers le long du tracé du mur permettaient l'accueil des garnisons de surveillance. Si la Chine ancienne (celle des Tang - VIIe s.), les intrigues policières et l'histoire de la défense de l'empire vous intéressent, lisez les épisodes du Juge Ti qui se déroulent au pied de la Grande Muraille, lorsque Ti Jen-Tsie est nommé magistrat de la ville frontalière (et imaginaire) de Lan-Fang. On recommande tout spécialement la série écrite par Robert Van Gulik, sinologue averti qui écrivait pour un public chinois !