5 grandes civilisations à découvrir par le cinéma
3. Mayas, Incas et conquistadors...
Raconté pour vous par Cécile, le 18 mars 2021 - temps de lecture : 3 mn
Apocalypto (2006)
Les Mayas et les Incas fascinent, et les films sur les grandes civilisations du Nouveau Monde sont très nombreux !
Toutefois, à part Apocalypto (2006), ils ne se placent jamais du point de vue des peuples indigènes. 1492 : Christophe Colomb (1988, de Ridley Scott, avec notre Depardieu national), Aguirre, la colère de Dieu (1972, avec l’effrayant Klaus Kinski) et El Dorado (1988, de Carlos Saura) mettent en scène des aventuriers, des missionnaires bornés et des conquistadors en proie à la folie de l’or des Incas. Les Mayas, présentés comme un peuple mystique doté de grands pouvoirs technologico-magiques, sont évoqués dans Indiana Jones et Royaume du crâne de cristal (2008) et dans La légende des crânes de cristal (2014).
Incas, Mayas et Aztèques sont d’ailleurs souvent allègrement confondus, même s’ils n’étaient pas tous voisins, qu’il s’agit de cultures clairement différentes et que ces sociétés n’ont pas connu leur apogée à la même période !
Rappelons ainsi pour mémoire que les Mayas étaient une sorte d'alliance d'états s'étendant dans le sud du Mexique, le Guatemala et le Belize, qui a été particulièrement florissante entre 900 et 1500 de notre ère environ. Ils ont été en guerre contre les Espagnols à partir de 1524, mais le dernier royaume maya du Guatemala n'a été vaincu qu'en 1697 !
Leurs voisins les Aztèques (centre du Mexique) ont connu leurs heures de gloire entre 1200 et 1500 environ. Leur empire a supplanté les royaumes toltèques qui occupaient une partie du Mexique. C'est le premier état amérindien à s'effondrer face aux Espagnols d'Hernán Cortés, dès 1521.
Beaucoup plus au sud, l'immense empire inca s'est étendu le long de la cordillère des Andes sur les actuels pays du Pérou, de la Bolivie, de l’Équateur, du Chili et de l'Argentine. Leur empereur, Atahualpa, a été exécuté par les groupes armés de Francisco Pizarro en 1532, ancrant symboliquement le pouvoir espagnol en Amérique du Sud.
Parmi toutes les productions cinématographiques évoquant ces grandes civilisations précolombiennes, le film de Mel Gibson Apocalypto se distingue au moins par l’originalité de son point de vue, puisqu’il ne met en scène que des Amérindiens, à la fin du XVe s. ou au début du XVIe s., juste avant l’arrivée des Conquistadors, dont les navires apparaissent au large dans la dernière scène.
Au fil du film, en suivant le sort malheureux des héros, on découvre la grandeur des villes mayas et leur architecture monumentale, mais aussi la population bigarrée qui les habitaient, esclaves, paysans, artisans … et aristocrates, aux parures chatoyantes et aux coiffures et maquillages extraordinaires.
Au détour d’une scène, on devine le terrain de l’étrange "jeu de balle", un sport sacré des cultures mésoaméricaines, mélange étonnant de pelote basque et de MMA, dont le capitaine des perdants était sacrifié à la fin du match.
Pour ceux qui ne peuvent pas se rendre au Mexique ni en Amérique centrale, Apocalypto permet au moins moins d'admirer une ville maya depuis les terrasses des immenses temples … à condition toutefois de supporter les terribles scènes de sacrifices humains à la chaîne (âmes sensibles d’abstenir : c’est ultra gore !).