La nécropole de Yanghai, au nord du désert du Taklamakan, est célèbre pour l’incroyable état de fraîcheur des vestiges qu’elle renferme. Les conditions climatiques de sécheresse intense ont en effet permis la conservation des matériaux organiques, dont l’ensemble des mobiliers funéraires. Trois tombes contenaient des balles, datées d’environ 3 000 ans. Ce sont trois bourses de cuir mesurant entre 8 et 9 cm de diamètre, renfermant des boules compactes de laine.

A quel jeu a-t-elle pu servir ? On ne le sait pas encore… Peut-être au jeu de paume, ancêtre de la pelote basque et du tennis, dont on sait qu’il était, en tout cas déjà très répandu et même réglementé au XIVe s. Elle est un peu légère et petite pour être une balle de soule, ce jeu médiéval ultra-violent ou deux équipes doivent rapporter dans leur base une balle, la soule (ou choule selon les régions), mais allez savoir ! Les éteufs, c'est-à-dire ce qui servait de balle dans le jeu de soule, sont de forme et de nature très variées.

Le plus vieux ballon encore parfaitement conservé date des années 1540. Il s’agit d’une balle en vessie de porc gonflée et recouverte de cuir cousu en 3 bandes. Mesurant environ 15 cm de diamètre, elle ne pesait que 125 g !

L’objet a été découvert en 1981… dans un faux plafond d’une chambre de la reine Mary Stuart, au château de Stirling, en Écosse ! Etonnant, non ? La célèbre souveraine avait-elle un penchant caché pour le foot ? Se levait-elle la nuit pour dribbler dans sa chambre ? Non, car elle venait tout juste de naître quand ce ballon a été mystérieusement logé entre deux lattes du plafond de bois. Ces joueurs indélicats étaient peut-être des enfants de l’entourage de la famille royale. Ils ont frappé un peu fort et n’ont pas pu récupérer l’objet, qui a ensuite été masqué par l’installation d’un faux plafond décoratif.

Qui n’a jamais essayé de jouer au ballon dans sa chambre ou dans le salon, au milieu des meubles et bibelots précieux, au grand dam de ses parents ?

On n’a jamais retrouvé, en archéologie, de trophée évoquant le célébrissime Ballon d’Or ! En revanche, on sait que les gagnants de certaines compétitions de jeux de balles divers pouvaient recevoir des médailles et des objets ayant valeur de récompense plus ou moins symbolique, comme les coupes actuelles.

C’est le cas, en France, des tournois de soule et de jeu de paume, au Moyen Âge. Un manuscrit du registre de la vicomté d’Elbeuf, en Normandie, daté du XVe s., mentionne ainsi, parmi les biens d’un habitant, un « esteur d’argent ». L’esteur, en ancien français, désigne la balle du jeu de paume, mais aussi l’objet servant de balle que les équipes se disputent à la soule. L’individu, en tant que capitaine de son équipe, ou bien en tant que meilleur joueur de la compétition, s’est vu décerner comme trophée une copie de la balle, en argent (ou en métal argenté, du moins).

Ça rappelle un peu le Vif d’or du Quidditch, non ?

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