Fastes and Fourrures
La fourrure dans l'Antiquité romaine
Raconté pour vous par Maxence, le 18 décembre 2021 - temps de lecture : 2 mn
Quand ? époque romaine
Où ? France, Grande-Bretagne, Allemagne
Vison, astrakan, lapin ou autre animal à poil, les porter en manteau n’est plus vraiment à la mode !
Et pourtant, revêtir de la fourrure a été très courant depuis la Préhistoire, pour braver le froid bien entendu, mais également comme signe extérieur de richesse. Voyage cette semaine au cœur de l’Antiquité romaine, autour de quelques découvertes qui évoquent la fourrure dans la vie quotidienne.
Dans l’imaginaire, on associe avant tout la fourrure à la noblesse, revêtue de coûteux vêtements, mais aussi aux soldats et leurs peaux de loup, d’ours ou de renard sur les épaules ou sur le casque. Ainsi le fameux porteur d’emblème de la légion, le signifier.
Il existe d'ailleurs tout un vocabulaire général (pellis, la peau) ou plus détaillé qui évoque l’usage de la fourrure comme couverture, comme gilet pour les soldats (le reno) ou comme manteau. Mais cela reste bien maigre, et que sait-on réellement ?
Rien ne se perd, et on peut donc sans trop se tromper affirmer que le cuir, la peau ou la fourrure des animaux élevés ou chassés étaient utilisés pour de multiples usages. On connaît d’ailleurs, grâce aux découvertes archéologiques, une grande variété d’objets en cuir (chaussures, sacs, etc.). Et nul doute que les animaux à longs poils constituaient également une ressource non négligeable. Rien de tel qu’une épaisse fourrure pour affronter le froid hivernal ! Et pourtant, il en subsiste bien peu de choses, car la fourrure est un matériau organique fragile, et il faut des conditions spécifiques pour qu’elle se conserve.
C’est le cas dans ces deux tombes de Jaunay-Clan, près de Poitiers (Vienne) ou de celle de la nécropole d’Évreux (Eure), où des traces de fourrures ont été préservées grâce au matériau employé pour le sarcophage : le plomb. Les poils minéralisés, observés le long des parois internes du cercueil, rappellent non pas la présence d’un vêtement, mais plutôt d’un capitonnage du cercueil.
Autre tombe, autre utilisation de la fourrure : à Boscombe Down (Angleterre), c’est une tombe monumentale, un grand sarcophage en pierre de 3 tonnes, qui abritait le corps d’une femme portant un bracelet et un collier. Près de ses pieds se trouvaient les restes d’un chausson en peau de cerf, avec semelle en liège et doublure en fourrure. Un objet de grand prix, probablement importé des régions méditerranéennes ! De même pour un probable gant en fourrure de mustélidé (belette ?) découvert dans une tombe de la fin de l’Antiquité à Unterhaching, près de Munich (Allemagne).
Ainsi, l’usage de la fourrure serait-elle bien une pratique réservée à de riches notables ? Difficile de l’affirmer, même si les tombes en question sont celles de gens fortunés, et même de très hauts dignitaires dans le cas de Jaunay-Clan. Mais bien sûr, il y a fourrure et fourrure : fourrure de luxe choisie, soignée, importée pour des usages spécifiques (couverture, vêtements, chaussures) et qui servait aussi à rappeler son rang. Mais surtout fourrures pour la majorité de la population, fabriquée avec ce qu’on a élevé, chassé et trouvé, qu’on conserve, qu’on rapièce et qu’on transmet. Et de celle là, il ne reste rien !