Le sanctuaire de Grand

(Vosges)

Exploré pour vous par Cécile, le 20 avril 2022 - temps de lecture : 2 mn

Temps de visite estimé : 1h à 2h30, entrée payante (5 €)

Niveau de difficulté : facile

Voir quoi ? 

Les vestiges de l’un des plus grands sanctuaires à Apollon du monde antique, au centre d’une agglomération qui a compté jusqu’à 20 000 habitants : celui d’Andesina, l’actuel petit village de Grand. Vous y verrez, en différents points du village, une extraordinaire mosaïque, les fondations du rempart et un immense et étrange amphithéâtre. Au musée, ne manquez pas la visite virtuelle de l’immense réseau souterrain des aqueducs de la ville, découvrez l’organisation de la ville romaine (maisons, thermes, temples) et les plus beaux objets qui en proviennent. 

La mosaïque dite de la "basilique" d'Andesina - © Carole Raddato / CC BY-SA
L'amphithéâtre antique- © Tourisme Lorraine
Tronçon conservé du rempart - © Carole Raddato / CC BY-SA

On aime tout particulièrement la très jolie stèle sculptée à la déesse Meditrina, protectrice des médecins et pharmaciens, que l’on voit dans son laboratoire.

A Épinal, en complément, allez voir au musée les extraordinaires tablettes zodiacales découvertes sur le site de Grand, qui permettaient aux prêtres d’exercer l’art divinatoire, particulièrement utilisé en médecine.

Stèle de la déesse Meditrina, dans son laboratoire - © Carole Raddato / CC BY-SA
deux des tablettes zodiacales de Grand, exemplaires du Musée d'Archéologie Nationale© Patrice78500 / CC BY-SA

Qu'est-ce que c'est ? 

Andesina est une agglomération sanctuaire, un peu comme peut l’être Lourdes de nos jours. Le cœur du site était un temple d’Apollon Grannus, dieu guérisseur gréco-romain, associé ici  à un dieu gaulois local, Grannus. En dépit de la magnifique évocation aquarellée de Grand par J.-C. Golvin (ci-dessous), on ne sait pas du tout comment était organisé ce sanctuaire. On ne sait rien de l'architecture du temple, et l'existence d'une source guérisseuse semble être une invention romantique du XIXe siècle. La réalité reste toutefois impressionnante : l’espace sacré était entouré d’un rempart polygonal, qui englobait aussi des thermes, des bâtiments d’accueil et probablement un bois sacré. A l’extérieur s’étendait la ville à proprement parler, bordée par un magnifique demi-amphithéâtre, édifice de spectacle typique de la Gaule romaine.

Détail rarissime, l’enceinte symbolique séparant le monde profane du monde sacré est encore matérialisée dans le paysage : c’est la « Voie close », chemin de promenade polygonal qui fait le tour du site, et dont le point central était le temple d’Apollon !

Évocation de la ville et du sanctuaire d'Andesina - © Jean-Claude Golvin, dans G. Coulon, J.-C. Golvin, Voyage en Gaule romaine, Actes Sud, 1996 (épuisé).
Autour du village, la "voie close"- © Open Street Map

Pourquoi y aller ? 

Pour voir ce qu’il reste du « plus beau sanctuaire de la Terre », selon l’avis d’un auteur gaulois du IVe s. Vous marcherez dans les pas des empereurs romains Caracalla et Constantin, qui firent un pèlerinage à Grand, respectivement au début du IIe s. et au début du IVe s.