L'abbaye Saint-Grégoire, Munster

(Haut-Rhin)

Exploré pour vous par Cécile, le 30 juin 2023 - temps de lecture : 3 mn

Temps de visite : 30 mn - entrée libre et gratuite pour les vestiges du cloître. La "maison du Prieur" est partiellement visitable (office de tourisme) ; le palais abbatial (le "s’Bàssial ") est fermé pour rénovation jusqu'à 2025.

Niveau de difficulté : facile

Voir quoi ? 

Des ruines qui peuvent paraître bien modestes par rapport à d’autres lieux que nous vous avons présentés, mais l’intérêt du site n’est pas uniquement dans son histoire médiévale. Ce qu’il y a à voir, c’est surtout la manière dont l’abbaye disparu, à partir de la Révolution, dont ses vestiges ont été intégrés à l’urbanisme des XIXe et XXe siècle, et enfin comment ce qu’il reste de ce grand ensemble architectural est maintenant partie prenante des politiques de revalorisation du centre-ville.

Au premier plan : le cloître ; au second plan : le palais de l'abbé à droite et le clocher de l'église protestante à gauche - © Charles Bauer / CC BY-SA

Qu'est-ce que c'est ? 

L’abbaye Saint-Antoine est une fondation médiévale, mais il ne reste presque rien de l’époque romane. Refaite au XVIIe siècle, elle est abandonnée et vendue en 1790, pendant la Révolution française.

© Ralph Hammann / CC BY-SA

Les vestiges visitables en libre accès, dans le parc situé juste derrière la grand-place, sont ceux du cloître. Parmi le bâti encore existant, l’abbaye incluait aussi le « s’Bàssial » (le palais abbatial), actuellement fermé pour rénovation, ainsi qu’une autre aile imposante des bâtiments conventuels, la « maison du Prieur », qui abrite à présent le siège du parc naturel des ballons des Vosges, l’office de Tourisme et la médiathèque.

Le palais abbatial, façade donnant sur la place du marché - © Robin Hoeks / CC BY
La "maison du prieur", derrière le cloître - © Ville de Munster 

Il n’est pas facile de se représenter le plan de l’abbaye et toute la place qu’occupaient ses bâtiments par rapport à l’urbanisme actuel, mais c’est ce petit exercice qui est amusant ! Retenez par exemple qu’il y avait une grande église romane accolée à la tour du palais abbatial, détruite en 1802. Au sud, le cloître ouvrait sur une cour et des jardins, puis un immense pré. L’emprise de la cour d’honneur de la « maison du Prieur » est conservée, mais c’est à présent un parking. Le ruisseau canalisé qui longeait la cour est sous la RD 10/ rue Marcel Haedrich. Quant au pré, il est occupé par les bâtiments de la manufacture textile Hartmann, fondée en 1776, qui a pu s’étendre sur l’ancien domaine abbatial au cours du XIXe siècle

A : église abbatiale (détruite) ; B : cloître ; C : palais abbatial ; D : maison du prieur ; E : moulin (partiellement détruit) ; F : potager (auj. un immeuble) ; G : verger (auj. un immeuble) ; H : orangerie (détruite) ; I : jardin (auj. des immeubles et un parking) ; J : écuries (détruites) ; K : pré (usine) ; L : cimetière (recouvert  par la place du Marché) ; M : halle au blé, dite Laub (déplacée) ; N : fontaine au lion (déplacée) ; O : église paroissiale Saint-Léger - © Runi Gerardsen / CC BY-SA
Vue aérienne de l'état actuel du quartier de l'abbaye : en haut à gauche, le palais abbatial, au centre les ruines du cloître, en bas l'usine - ©  IGN - Géoportail

Pourquoi y aller ? 

Pour vous glisser dans la peau d’un archéologue, d’un historien, d’un architecte ou d’un géographe, tous ceux amenés par leur métier à superposer dans l’espace des aménagements urbains d’époque différentes. L’occasion aussi de faire une expérience de visite qui vous rappelle que la mise en valeur des monuments historiques et ruines archéologiques se fait au gré des politiques publiques et de l’intérêt que les habitants portent à leur patrimoine, à chaque époque. Le « s’Bàssial » fait d’ailleurs l’objet d’un important projet de restauration, et devrait être tout rénové pour 2025.

Chapiteau du début du XIIe siècle, provenant de l'église abbatiale détruite © Runi Gerardsen / CC BY-SA