Les site et musée de Mariana

(Lucciana, Haute-Corse)

Exploré pour vous par Cécile, le 10 juillet 2023 - temps de lecture : 3 mn

Temps de visite : entre 30mn et 2h, selon votre rythme et ce que vous choisissez de visiter - entrée payante.

Niveau de difficulté : facile. Attention toutefois à la chaleur en été, pour la visite du parc archéologique.

Voir quoi ? 

Le nouveau musée, à droite, répondant à la cathédrale A Canonica, à gauche, qui borde les vestiges du parc archéologique - © Musée de Mariana

Un parc archéologique revalorisé et un musée inauguré en 2021. Ceux qui connaissent la Corse de longue date savent que les restes de la ville romaine et des deux édifices de cultes paléochrétiens sont visibles depuis des décennies, mais il est vrai que le site méritait un sérieux coup de jeune. La création du musée, le programme de restauration des vestiges et la modernisation des dispositifs de médiation ont su redonner vie à ces témoins du passé ancien de la région.

Qu'est-ce que c'est ? 

Trois époques sur un seul site, dans le parc archéologique : un quartier de la ville romaine (Ier siècle av. n. ère - IVe s. de n. ère), un sanctuaire paléochrétien du Ve siècle et une cathédrale du XIIe s. 

 Vestiges antiques et médiévaux du parc archéologique : en arrière plan la cathédrale du XIIe siècle ; au premier plan les vestiges de la basilique paléochrétienne, sur les fondations d'une maison antique - © Musée de Mariana

Si les villages traditionnels corses sont pour l’essentiel en montagne, c’est dans la plaine maritime que les Romains ont implanté leur ville nouvelle, au Ier siècle av. n. ère, pour bénéficier de l’embouchure du fleuve Golo et l’accès à la mer, tout en restant protégé par la lagune. Fondée par le général Marius, d’où son nom de Mariana, l’agglomération est structurée par une voie rectiligne, qui la traverse et poursuit son tracé depuis le littoral jusqu’aux premiers contreforts montagneux. Elle est organisée en îlots rectangulaires réguliers, mais ne semble pas entourée de remparts.

Plan général de l'agglomération antique : en noir les vestiges visitables - © Daniel Istria / CNRS - dans D. Istria, "Héritages : Mariana durant l’Antiquité", dans D. Istria (dir.) : Mariana. L’évêché et les édifices de cultes du Ve au XVIe siècle. Rome : Publications de l’École française de Rome, 2020, figure 4. 
Plan du quartier sud de la ville antique, visible dans le parc archéologique - © Daniel Istria / CNRS - dans D. Istria, "Héritages : Mariana durant l’Antiquité", dans D. Istria (dir.) : Mariana. L’évêché et les édifices de cultes du Ve au XVIe siècle. Rome : Publications de l’École française de Rome, 2020, figure 6.

Le parc archéologique ne comprend qu’une infime partie de la ville antique, et même une petite partie des vestiges fouillés. Le choix a été fait de valoriser le secteur sur lequel se superposait le plus d’époques. Cela permet de mieux comprendre comment des espaces de vie peuvent évoluer radicalement au fil des siècles, au gré des bouleversements de l’Histoire, et c’est cela qui est intéressant. 

© Musée de Mariana

Se superposent ainsi : un quartier commerçant romain, de part et d’autre de la rue principale Est-Ouest, bordée de trottoirs couverts, en arrière desquels on découvre 3 riches maisons et un marché couvert (macellum) ; le premier lieu de culte chrétien, une basilique et son baptistère décoré de magnifiques mosaïque, datés du Ve siècle ; enfin la splendide cathédrale A Canonica, édifiée au XIIe siècle, dont le palais épiscopal attenant s’étendait sur les ruines de la basilique paléochrétienne.

Le parc archéologique :  les vestiges de la première église paléochrétienne, construite au Ve siècle - ©  Musée de Mariana

Le musée constitue le complément direct de la visite du site : l’exposition permanente éclaire la lecture du site et présente à la fois le mobilier mis au jour et les dernières découvertes effectuées hors de la zone présentée au public, dont l’étonnant mithreum, temple du dieu oriental Mithra, le seul de Corse.  

L'intérieur du musée. Au premier plan le buste du général Marius - ©  Musée de Mariana

Pourquoi y aller ? 

Pour vivre la Corse dans la longue durée, en remontant par étape vers le Moyen Âge roman (cathédrale A Canonica), les débuts du christianisme (basilique et baptistères paléochrétiens, église San Parteo), l’époque romaine et même les temps plus anciens (collections du musée).

A 500 m du musée, un monument à ne pas oublier : la magnifique église paléochrétienne de San Parteo, construite sur l'une des nécropoles qui entouraient la ville romaine© Pascal Druelle, pour le Musée de Mariana

Enfin, pour ceux qui aiment varier les plaisirs culturels, sachez que le musée de Mariana n’est pas seulement un écrin pour les collections archéologiques et un centre de recherche : il peut se visiter comme une œuvre d’architecture contemporaine en lui-même, et il accueille également des concerts, qui donnent encore une autre dimension au site archéologique.

© Musée de Mariana