Riez, ville romaine
(Alpes-de-Haute-Provence)
Exploré pour vous par Cécile, le 18 octobre 2022 - temps de lecture : 3 mn
Temps de visite estimé : 20 à 45 mn pour les vestiges - 2 h pour le village - entrée libre et gratuite.
Niveau de difficulté : facile
Voir quoi ?
Les vestiges inattendus de ce qui fut une ville importante : rien de moins que la capitale du peuple des Reii, à l’époque romaine, puis le siège d’un évêché, au début du Moyen Âge. Il reste de cette brillante période, en bordure du village, un splendide ensemble de vestiges, aussi rares que romantiques. Ce sont ceux du temple principal de la ville romaine, du baptistère paléochrétien et de la première église cathédrale, construite sur les élévations des anciens thermes romains.
Qu'est-ce que c'est ?
1) Les Quatre Colonnes
Au milieu du pré des Colonnes, à la confluence des deux cours d’eau du Colostre et de l’Auvestre, se dresse d’abord un étonnant portique de marbre, posé comme une œuvre monumentale d’art contemporain dans un jardin, composé de quatre colonnes à chapiteau corinthien posées sur un épais socle. Il s’agit en fait des vestiges de la façade du temple romain de la Civitas Iulia Augusta Reiorum Apollinaris, la ville romaine. Ce temple massif de plan classique, élevé sur un podium dont rien ne subsiste, ressemblait (toutes proportions gardées), à la Maison Carrée de Nîmes ou au Temple d'Auguste et Livie de Vienne.
1) Les thermes antiques et le groupe épiscopal paléochrétien
Le grand temple n’était pas isolé dans la campagne ! Il jouxtait un important bâtiment thermal au plan en « U », composé de trois ailes entourant une cour centrale. Cet édifice, construit à la fin du Ier s. ou du IIe s. de notre ère, était abandonné depuis longtemps, lorsqu’il fut choisi pour abriter le tout nouveau groupe épiscopal créé à Riez, promu évêché, au Ve s. ou au début du VIe s.
Les élévations des thermes devaient être encore bien visibles à cette époque, car les nouveaux bâtiments religieux ont remployé à la fois les salles et les matériaux. L’église cathédrale est installée dans l’aile nord des thermes, tandis que le baptistère est aménagé à l’intérieur du frigidarium. L’église et la majeure partie de ses dépendances ont été démantelées à partir de 1498. Seul le baptistère a alors été épargné. Toujours en élévation, ce dernier est l’un des rares édifices paléochrétiens de Provence. Les vestiges de la cathédrale et des thermes sont mis en valeur sur le site et librement accessibles.
3) Les vestiges d'un pont romain sur le Valvachère
Mais comment passait-on des thermes au sanctuaire, dans l’Antiquité ? Tout simplement en enjambant une 3e rivière, le Valvachère, qui séparait les deux quartiers. Le passage se faisait sur un pont de bois, qui reposait sur de solides piles composées de blocs monumentaux, ancrés dans chacune des deux rives. Juste à l’aplomb de la façade est des thermes, la pile sud du pont est encore bien visible. Elle soutenait les poutres d’un tablier plat d’environ 20 m de long et permettait le passage d’une rue nord-sud desservant le centre-ville, au nord.
Pourquoi y aller ?
Pour admirer à la fois des vestiges antiques et paléochrétiens rares, mais aussi pour profiter des ruelles du très beau village médiéval Riez, qui connut son apogée aux XVIe et XVIIe s., comme en témoignent encore quelques très beaux hôtels particuliers.
Dernier atout, et non des moindres : le site naturel, dominé par la colline Saint-Maxime et percé par les trois vallées du Colostre, de l’Auvestre et du Valvachère, est particulièrement beau.
Patrimoine bâti, patrimoine naturel, proche du plateau de Valensole et du lac de Sainte-Croix, Riez a tout pour plaire !