La colonie grecque d'Olbia, Hyères (Var)

Exploré pour vous par Cécile - 12 juil 2020 - 3 mn de lecture - Préparez votre visite

Où ? Département du Var. A 22 km à l'est de Toulon , par l'A50 - A57 - A570 ; à 89 km à l'est de Marseille.

Crédits photographiques : Olbia - ville d'Hyères

Voir quoi ?

On ignore souvent que le littoral languedocien et provençal a été occupé par des Grecs dans l'Antiquité : c'est pourtant ce que nous raconte l'histoire de la très belle ville d'Olbia, dont le nom signifie "la Bienheureuse" !

Le musée-site vous propose la visite, guidée ou non, des vestiges grecs, mais aussi romains et médiévaux d'Olbia.

Une particularité du site qui saura réveiller l'âme d'aventurier qui sommeille en vous : la muraille sud de la ville, ainsi que son port, ont été rongés par la mer, et sont parfaitement visibles en plongée à quelques mètres du bord de la plage. Avis aux amateurs de snorkeling !

Entrée payante. Temps de visite estimé : environ 45 mn, ou 1h30 en visite guidée.

Qu'est-ce que c'est ?

La ville d'Olbia a été fondées par les Marseillais, vers 325 av. J.-C. C'est la petite dernière d'une série de 6 villes, filles de Massalia, créées le long du littoral méditerranéen entre Agde / Agathè (Hérault) et Nice / Nikaia (Alpes-Maritimes), toutes deux colonies massaliotes. La création de ces villes servait à la fois à gérer une population croissante et à assurer le développement économique de Massalia, qui recevait des contingents de colons venant de Phocée, mais ne bénéficiait pas d'un terroir extensible !

Aquarelle : J.-C. Golvin

Pourquoi y aller ?

Pour voir autrement l'histoire de France, dans un cadre absolument enchanteur !

Car l'histoire d'Olbia apporte le témoignage inédit d'une colonisation étonnante, sans autre comparaison dans l'histoire de la Gaule ni du territoire métropolitain. En effet, à l'inverse des fondations romaines, les colonies grecques de Gaule n'avaient pour objectif ni d'asseoir un pouvoir nouveau sur des régions récemment conquises, ni d'intégrer les populations alentours. Elles étaient considérées comme une extension délocalisée du territoire de Marseille, dont les habitants dépendaient.

L'émancipation de ces colonies vis-à-vis de Marseille ne fut entérinée qu'après la chute de cette dernière face aux Romains, en 49 av. J.-C. C'est ce qui permit, à Olbia, le développement d'une ville romaine sur la vieille ville grecque.

Au Moyen Âge, la ville antique était abandonnée, mais ses soubassements ont servi d'assise au XIIIe s. à la petite abbaye Saint-Pierre de l'Almanarre.

Un petit plus ?

Levez-vous un peu tôt et allez vous promener sur la presqu'île de Giens, qui abritait d'autres sites grecs contemporains. En effet, les colons massaliotes ne vivaient pas retranchés entre les murs de leur ville-caserne ! Certes, les rapports avec les voisins Ligures étaient tendus, mais les habitants d'Olbia devaient aussi manger et se dégourdir les pattes !

Ils occupaient ainsi toute la presqu'île, où se trouvaient des fermes, ainsi qu'un important sanctuaire à Aristée, une divinité grecque. Nous vous recommandons la balade jusqu'au lieu où le temple se dressait, à côté de la plage de la Badine. Il ne reste rien du temple grec, à part le large rocher plat autour duquel il était organisé, et dans une fissure duquel des offrandes étaient faites. Cependant, les visites guidées proposées par le site-musée d'Olbia ressuscitent le site pour vous, et savent redonner vie à ce sanctuaire, qu'il faut imaginer plein d'animation au moment des grandes cérémonies.

Les îles de Porquerolles, de Port-Cros et du Levant faisaient aussi partie de leur aire d'influence, et étaient appelées les Stoechades. Un village contemporain d'Olbia a ainsi été fouillé dans l'anse de la Galère, à Porquerolles. Il ne reste plus de vestige visible de l'occupation grecque, mais nous vous conseillons la promenade dans l'extraordinaire parc naturel de Port-Cros et dans les splendides criques du secteur : elles sont le reflet des paysages que les Grecs ont rencontrés en accostant sur les îles et le littoral d'Hyères.

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