Les Landes de Cojoux sont un grand ensemble mégalithique comprenant plusieurs monuments : des menhirs isolés, des alignements de menhirs, des cromlechs, des allées couvertes (dolmens) et des tertres de terre et pierres. Le tout est réparti en 7 groupes principaux, sur un espace d’environ 6 km², mis en valeur et visitable.
Toutefois, l’ensemble mégalithique dépasse cette superficie : il s’étend encore au sud jusqu’aux roches à cupule et au dolmen du Grémel, et à l’est sur 4 km, incluant plusieurs autres menhirs et la superbe carrière du hameau de Sévéroué, où étaient débités et taillés des menhirs, dont plusieurs exemplaires sont encore sur place.
L’originalité de la Lande de Cojoux est qu’il s’agit un site mégalithique très dense, avec une grande nécropole, des menhirs, en alignements ou solitaires, des cromlechs et même une carrière. Il donne un excellent exemple de toutes les formes existantes de l’architecture monumentale du Néolithique européen et de ce à quoi pouvaient ressembler les sites les plus complets.
Conditions de visite : le site est ouvert et gratuit. 3 circuits de visite libre sur sentier plat (7 km max) pour découvrir l’ensemble des monuments disséminés sur la lande. Possibilité de rallonger le circuit pour voir 2 sites supplémentaires (tour complet : 13 km). Accès handicapé : oui, pour la visite du musée et pour le 1er circuit (1h). Parking gratuit. Musée « Maison Mégalithes et Landes » payant : 5 € plein tarif / 3 € tarif réduit. Visites guidées possibles : entre 2€ et 6 €.
Le site est bien compris et bien daté, grâce aux fouilles archéologiques qui ont été menées sur plusieurs secteurs, ce qui le distingue de la plupart des sites mégalithiques, très érodés, démontés ou pillés depuis des siècles. Sa très longue durée d’utilisation est l’une de ces caractéristiques principales : les mégalithes des Landes de Cojoux ont été édifiés entre 4500 et 1500 av. J.-C., du Néolithique moyen à l’âge du Bronze. Parmi les sites de cette nature, il fait partie de ceux qui ont été utilisés le plus longtemps.
La fonction des allées couvertes est bien connue : il s’agit de ce qu’il reste des couloirs d’accès et des chambres funéraires de tombeaux monumentaux enfouis sous des tertres artificiels de pierres et terres : les tumulus. Ces tombes gigantesques pouvaient être isolées, ou bien rassemblées en nécropoles de plusieurs monuments, comme ici, à Saint-Just.
Il faut tant de moyens humains et techniques pour ériger un tumulus, que nous comprenons qu’il s’agit d’édifices réservés à une élite au sein de la communauté.
En parallèle de ces pratiques funéraires, d’autres modes d’inhumation sont connus pour cette époque, destinés à des groupes sociaux beaucoup plus larges et plus modestes (inhumations en pleine terre, dans des coffres de pierre, dans des silos).
En revanche, on ne sait pas exactement à quoi servaient menhirs et cromlechs. Leur association fréquente avec des nécropoles à tumulus fait comprendre qu’ils jouent un rôle dans les rites funéraires. Imaginer de quelles conceptions spirituelles et de quelles activités religieuses relevaient les mégalithes reste toutefois de la pure spéculation.
Quelques sites en bon état et finement fouillés, comme le célèbre Stonehenge, le tumulus de l’île de Gavrinis (Morbihan), l’ensemble monumental de Locmariaquer (Table des Marchands, grand menhir brisé et tumulus d’Er Grah ; Morbihan) ou le site des landes de Cojoux, ont montré toute la complexité de ces espaces sacrés.
Il a notamment été prouvé qu’ils étaient fréquentés pendant des siècles, jusqu’à 2000 à 3000 ans pour certains d’entre eux, comme celui de Saint-Just. Dans ce laps de temps, leur organisation et leur usage ont évolué. L’organisation et les modes de vie des sociétés se sont en effet modifiés au cours de Néolithique, puis se sont encore transformés à l’âge du Bronze.
Isolés sur la lande, plantés au sommet d’une montagne, perdus dans la forêt ou recouverts de mousses, les mégalithes évoquent les mystères et les peuples oubliés. L’image romantique que nous en avons ne reflète toutefois pas la réalité du paysage dans lequel ils ont été construits.
En effet, contrairement à ce que nous en voyons aujourd’hui, ces vestiges n’étaient pas déconnectés de la vie quotidienne des hommes qui les ont édifiés : il faut restituer tout autour d’eux les lieux de vie, les routes, les champs, les fermes et les villages, habités par une population nombreuse et animée, dont les activités structuraient toute la campagne alentour.
Pour comprendre les ensembles mégalithiques, il faut donc réussir à les extraire de nos environnements actuels pour les resituer dans un cadre de vie et un paysage complètement différemment des nôtres.
Les dolmens et menhirs sont l’un des témoignages les plus visibles de la néolithisation de l’Europe, qui accompagne la sédentarisation des communautés et le passage d’une économie de chasseurs-collecteurs à celle d’agriculteurs-éleveurs.
Le phénomène apparaît entre la fin du VIe et le début du Ve millénaire av. J.-C. sur la façade atlantique de l’Europe au Portugal, en Espagne, en Bretagne, au sud de l’Angleterre et au sud de l’Irlande. L’espace européen concerné par ces formes d’expression architecturale s’agrandit toutefois rapidement : au IIIe millénaire, période d’extension maximale, il s’étend du Danemark jusqu’à la péninsule ibérique et de l’Irlande et l’Ecosse jusqu’à la Pologne.
La diffusion du mégalithisme atteste d’une forme de conception commune de la hiérarchie sociale, du rapport à l’Au-delà et de certaines pratiques spirituelles à l’échelle de l’Europe.
Il y a énormément de sites mégalithiques visitables partout en France, et même autour de Saint-Just, il n'était pas possible de tous vous les recommander !
Nous vous proposons donc une sélection de quelques menhirs et dolmens, mais aussi de sites d'autres époques, aussi beaux et poétiques que celui des Landes de Cojoux :
la chapelle Sainte-Agathe (Langon): une très jolie petite église édifiée dans des thermes romains,
la voie pavée de la Louzais (Langon), certainement médiévale, peut-être romaine,
le château de Largoët (Elven), impressionnante forteresse du XIVe s.
Enfin, pour les romantiques (n'ayant pas peur de la foule), nous vous renvoyons aux différents circuits de promenade dans la forêt de Brocéliande (Paimpont).