Le Passé... sous vos pieds
Merveilles et trésors disparus
Aux quatre coins de la France, sous vos pieds ou à votre porte, à l'emplacement de routes, de supermarchés ou d'immeubles, les vestiges de notre passé sont souvent invisibles.
ArchéOdyssé vous propose de vous les faire connaître et vous emmène remonter le temps près de chez vous : en route !
Et n'oubliez pas, retrouvez beaucoup d'autres sites disparus sur la Machine à Remonter le Temps !
Crouzilles (Indre-et-Loire) - Mougon
Un atelier de potier gallo-romain
La découverte d'un four du Ier s. apr. J.-C. met en lumière la production de vin en Touraine dès l'Antiquité, car les amphores produites sont d'un type qu'on associe au transport du vin. D'autres types de récipients en céramique commune ont également été produits dans cet atelier (notamment des cruches). Petite curiosité : une marque de potier sur une amphore, qui révèle le nom du potier : SACROVIR. Nom connu par ailleurs et associé à une aristocratie gallo-romaine qui a pu compléter ses revenus par le contrôle d'activités artisanales.
Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) - Théâtre de Neung
Théâtre et sanctuaire gallo-romains
Ce théâtre a un diamètre de 100 m. Il a été édifié en tuffeau et en calcaire, en terre cuite et en sable. Ce matériau, très abondant en Sologne, a été utilisé pour constituer de très importants remblais. Il a été abandonné et progressivement démonté à partir du IIIe s. , même s'il a servi de lieu d'occupation au IVe s. (y compris quelques sépultures).
Ce théâtre n'était pas isolé, puisqu’il est associé à différents édifices dans sa périphérie, qui constituent un grand sanctuaire rural, probablement lié à une agglomération qu'on connaît mal.
Argenteuil (Val d'Oise) - La Grande Tour
Un cimetière gaulois
Ce cimetière gaulois (IIIe-Ier s. av. J.-C.) est situé… dans le cimetière actuel ! Ce sont 19 sépultures qui ont été observées, dont plusieurs ont livré de nombreux objets : récipients en céramique, épée avec son fourreau, anneau et fer de lance (tombe de guerrier). On souligne que toutes les tombes sont des inhumations, qui montrent le maintien de traditions à une époque où l'incinération de vient la norme.
Thizy-les-Bourg (Rhône) - Le Fromental
Une ferme gallo-romaine
La ferme est organisée autour d'une cour. Les bâtiments sont disposés le long de cet espace qui permettait la circulation entre les différents espaces d'habitation, de travail et de stockage.
L'ensemble de la ferme était fermée par un mur de clôture, sur au moins 3500 m². Si la ferme n'a pas été observée dans son intégralité, des éléments témoignent d'un confort et d'un luxe certains : éléments d’hypocauste (chauffage par le sol), briques et colonnes en briques, verre à vitre. L'ensemble évoque une petite villa, centre d'un domaine qu'on ne connaît que partiellement.
Neulise (Loire) - Les Jacquins Ouest
Une ferme gallo-romaine
Cette ferme gallo-romaine a connu de nombreuses évolutions au cours des siècles. Plusieurs édifices sur poteaux ou maçonnés ont une fonction d'habitation ou agricole. L'un des bâtiments pourrait avoir abrité un pressoir, témoignant de la fabrication de vin dans la région.
Neuvy-Pailloux (Indre) - Église saint-Laurent
Nécropole de la fin de l'Antiquité, église et cimetière du début du Moyen Âge
La fouille a montré que le site de l'église avait, plusieurs siècles auparavant, servi de nécropole. Sept sépultures témoignent de la présence d'un petit cimetière de la fin de l'Antiquité. Un édifice à abside est construit plus tard, vers le VI e s.. Il pourrait s'agit d'une première église, à laquelle est également associé un cimetière, premiers signes de la christianisation du lieu et de la région.
Arpajon-sur-Cère (Cantal) - Place de la République
Des sarcophages antiques et une église romane
Une église romane a été détruite, à cet emplacement, au milieu du XIXe s. Lors des travaux de aménagement de la place, un sarcophage en marbre a été retrouvé, témoignant de la présence d'une sépulture de la fin de l'Antiquité (Ve s.). Le symbole en X sur ce sarcophage atteste qu'il s'agit d'une sépulture chrétienne. La présence d'un mur gallo-romain montre également que le lieu était occupé dès l'Antiquité, sans doute par des gens fortunés. Les autres sépultures sont également datées entre l'Antiquité et le tout début du Moyen Âge, rappelant que l'emplacement actuel du bourg abritait sans doute une petite communauté qui s'est christianisée.
Saumeray (Eure-et-Loir) - Les Pâtures
Une cabane de la fin de l'Antiquité/début du Moyen Âge (4e-6e s. apr. J.-C.)
La cabane, retrouvée lors de travaux d'exploitation de carrières, est de forme rectangulaire, longue de 3 m et large de 2,5 m. Elle correspond à une excavation de 20 cm environ de profondeur, à fond plat. La trace de poteaux a été observée dans chaque angle. Il s'agit d'un fond de cabane, base d'un petit bâtiment doté d'une toiture portée par des poteaux. Datée de la transition Antiquité/haut Moyen Âge, elle appartient peut-être à un ensemble plus grand, ou était isolé et dépendant d'une ferme.
Athis-Mons (Essonne) - Orly Parc
Des occupations successives du Néolithique, de l'âge du Bronze et de l'époque gauloise
Cette fouille a montré l'existence de plusieurs bâtiments du Néolithique ancien (Ve millénaire av. J.-C.) bâtis sur poteaux. Les objets associés à cette occupation sont des outils de pierre (matières premières locales) et quelques récipients en céramique. Quelques anneaux en schiste (sans doute de Bretagne) constituent des objets remarquables.
De rares vestiges rappellent une occupation à l'âge du Bronze ancien (2200-1 600 av. J.-C.), sans qu'il soit possible d'en savoir plus (un silo et une fosse de fonction indéterminée).
L'occupation de l'âge du Fer est plus conséquente et dure plusieurs siècles. Au 1er âge du Fer se rattachent des silos (stockage du grain), un puits et un petit bâtiment, qui sont sans doute à rattacher à une ferme peu éloignée. L'occupation gauloise des deux derniers siècles av. J.-C. correspond à une véritable ferme, enclose par un fossé, et où on trouve les traces d'habitations et de bâtiments d'exploitation.
Beaulieu (Ardèche) - Bois Redon
Un cimetière de la fin de l'Antiquité
Cette petite nécropole, menacée de destruction par différents travaux et par des pillages réguliers, a été fouillée et a livré 13 tombes. Mais ce cimetière comprenait à l'origine de nombreuses autres sépultures, malheureusement détruites.
Utilisé pendant environ 100 ans (350-450 apr. J.-C.), le cimetière comprend des inhumations qui respectent différents alignements : ils pourraient correspondre à des périodes d'utilisation. Les corps étaient déposés dans un coffrage de dalles et parfois de bois. Elles contenaient diverses offrandes accompagnant le défunt : céramique (vases, gobelets, urne, bol), éléments de parure (boucles d'oreille en argent, épingles, bracelets, bagues, colliers) et divers objets de la vie quotidienne (couteau, boucle, aiguisoir, fusaïole en os). Les défunts ont tous été enterrés de la même façon : sur le dos, les bras le long du corps.
Bien que détruit en partie, ce petit cimetière révèle les coutumes funéraires de la fin de l'époque romaine. Les défunts sont sans doute ceux d'un petit domaine rural situé à proximité.
Lempdes (Puy-de-Dôme) - Rue de la Treille
Un habitat de l'âge du Bronze ancien
Les vestiges permettent de reconstituer une partie d'un habitat de l'âge du Bronze ancien, période comprise entre 2 200 et 1 600 av. J.-C. Des trous ayant servi à implanter des poteaux matérialisent d'anciens bâtiments en matériaux périssables, tandis que des silos et autres fosses rappellent les fonctions agricoles et de stockage associées à l'habitation. Une tombe d'un immature (nourrisson) a également été retrouvée. Une découverte est plus difficile à interpréter : il s'agit d'une fosse dans laquelle avaient été déposés trois jeunes bovidés, associés à quelques blocs. S'agit-il de pratiques liées à un culte ?
Fareins (Ain) - Parc d'Activités de Montfray
Des fours de la fin de l'Antiquité
Une dépression naturelle a été utilisée pour aménager 16 fours à la fin de l'époque romaine (IIIe s.). Ces fours sont de fonction inconnue, mais associés à un petit bâtiment et un puits, ainsi qu'un système de fossés permettant de drainer et laisser hors d'eau la dépression. Aucun habitat n'a été identifié, et qui serait associé à cette petite zone artisanale.
Au IVe s., ces fours sont détruits et la dépression remblayée. Trois édifices fondés sur poteaux sont construits. De forme rectangulaire, ils sont accompagnés par des foyers disposés dans des petites fosses et par un grenier. L'ensemble évoque un petit habitat rural modeste, dans lequel des petites activités artisanales étaient pratiquées. Quelques tombes (8) découvertes sur la fouille voisine pourrait correspondre à la nécropole associée à cet habitat.
Saint-Marcel (Saône-et-Loire) - La Noue
Un habitat du Campaniforme (IIIe millénaire av. J.-C.)
Ce type d'habitat est identifié et repéré par des concentrations de mobilier brisé (vases, contenants en céramique), d'ossements animaux et de fragments de silex ou d'outils en pierre. En l'absence de bâtiments conservés, ces concentrations matérialisent les lieux de vie et d'activité des populations de la fin du Néolithique, période dite du Campaniforme (IIIe millénaire av. J.-C.). A Saint-Marcel, ce sont 6 bâtiments distincts qui ont été observés, matérialisant un habitat qui employait des techniques de construction légères (tentes ?). On ignore en revanche si ces constructions légères témoignent d'une occupation courte et saisonnière, ou simplement si des éléments d’architecture en bois ont totalement disparu.
Vichy (Allier) - Pont de Bellerive
Un pont en bois du 16e siècle
A 100 m en amont de l’actuel pont de Bellerive, une série de pieux en bois a été repérée lors d'une période de bases eaux. Au total, ce sont 90 pieux (pilots) qui forme ce pilotis observé sur une surface de 500 m² (50 m x 10 m). Leur organisation laisse penser qu'ils appartiennent à deux ponts en bois successifs. Les pieux, fabriqués à partir de chêne, sont datés par la dendrochronologie (étude des cernes du bois) et permettent de penser que ces ponts ont été édifiés entre 1524 et 1555.
Baron-sur-Odon (Calvados) - Le Mesnil
Un sanctuaire gallo-romain
Le sanctuaire est constitué d'un temple à 10 côtés délimité oar deux galeries concentriques, avec une entrée à l'est. L'ensemble a des dimensions importantes (42 m de côté environ, pour un espace intérieur de 26 m de côté). Les galeries étaient couvertes par une toiture en tuiles, probablement portées par des poteaux en bois. L'ensemble évoque un fanum, temple gallo-romain de tradition indigène, nombreux dans les campagnes de Gaule romaine. Le temple lui-même est accompagné par d'autres vestiges plus difficiles à interpréter car observés de façon incomplète.
Les Ventes (Eure) - Les Mares Jumelles
Un atelier de potiers gallo-romain
Le site est connu depuis les années 1950. Il s'agit d'un atelier de potiers de l'époque romaine, qui a profité de la richesse locale en argile, et probablement en bois pour alimenter les fours. La localisation entre les agglomérations romaines de Condé et Évreux n'est pas non plus le hasard, ces deux villes constituant des débouchés importants pour les productions de céramique.
Cet atelier produisait des céramiques de divers types, en générale de couleur rougeâtre et grise : écuelles, ports à cuire, cruches, mortiers, couvercles, peut-être des amphores, durant une période assez courte, entre les années 150 et 250 apr. J.-C. environ. Quelques marques de potiers sont connues, permettant de repérer ces productions sur les sites de consommation locaux : les noms connus sont Ianuartus, Papa, Pixitalus, Crescentus, Marcellincellus, Paternus. Il semble en tout cas que l'atelier des Mares Jumelles n'a jamais exporté ses productions très loin.
Agris (Charente) - Champ de l’Église
Une statue de divinité assise
Découverte dans un champ, cette statue représente une divinité masculine assise en tailleur. De sa main gauche, elle déverse le contenu d'une bourse (pièces de monnaie) sur ses jambes. Ce type de représentation est bien connu dans la région. Si on ignore qui est la divinité, la présence de pièces pourrait symboliser la prospérité et peut-être Mercure.
Cahors (Lot) - Centre Hospitalier
Un grand temple gallo-romain
Ce temple est de forme ronde, et évoque d'autres édifices du même type (la Tour de Vésonne de Périgueux, par exemple). La cella, monument central réservé aux divinités, a un diamètre de 22 m, témoignant de l'importance du monument. Elle est encadrée par une galerie circulaire, où pouvaient circuler les pèlerins et dévots. Édifié vers les années 50-60 apr. J.-C., il a été abandonné à la fin de l'Antiquité, et a sans doute servi de carrière pour d'autres constructions au cours du Moyen Âge.
Lingé (Indre) - Le Baudrussais
Un dépôt de haches de l'âge du Bronze
Ce dépôt comprend 15 haches en bronze neuves ou très peu utilisées. Elles ne semblent pas avoir été déposées dans un contenant. Ce type de dépôt est assez courant pour cette période du Bronze moyen (1 600-1 400 av. J.-C.). On y trouve des haches de fabrication locale ainsi que quelques haches provenant d'un autre atelier. L'ensemble constituait sans doute une réserve de métal... qui n'a jamais été récupérée par son propriétaire !
Auch (Gers) - Larajadé
Une petite villa romaine
Cette ferme est de forme carrée, organisée autour d'une cour centrale. C'est un plan classique, l'ensemble des pièces étant desservies par cet espace central. C'est seulement lors d'une phase d'agrandissement qu'une galerie de façade est ajoutée, flanquée de deux petits pavillons aux angles. L'état de conservation des murs est bon, permettant d'étudier les modes de construction, en maçonnerie typiquement romaine.
Si cette villa ne présente pas d'équipements témoignant d'un grand confort et de luxe (peintures, mosaïques, chauffage), elle apparait comme une grosse ferme, située aux portes de la capitale de cité Auch. Sans doute participait-elle à l'exploitation des campagnes, aux mains d'un petit propriétaire ou exploitant qui alimentait le marché urbain.
Vodable (Puy-de-Dôme) - Pic d'Ysson
Une occupation du néolithique et de l'âge du Bronze
Les travaux ont montré l'existence d'un bracelet et d'une fibule en bronze, ainsi que de nombreux tessons de céramique. Les fouilles ont également révélé la présence d'une cabane et d'une sépulture. Bien qu'observés sur une petite surface, ces vestiges témoignent d'une occupation de hauteur dès le Néolithique, et à la transition entre les âges du Bronze et du Fer.
Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine) - La Grande Ragée
Un habitat du Moyen Âge (9e-10e siècle)
Plusieurs bâtiments matérialisent cette ferme des IX-Xe s. apr. J.-C. Tous sont construits en matériaux périssables et fondés sur des parois ancrées sur des poteaux. Des dépotoirs ainsi que quelques silos (grandes fosses destinées à stocker du grain) et un chemin nous renseignent sur une ferme du Moyen Âge où les fonctions d'habitation et de production étaient bien distinctes et séparées.
Montescourt-Lizerolles (Aisne) - Rue Paul Demoulin
Une officine de potiers gallo-romains
Les vestiges sont ceux d'une officine de potiers des IIe-IIIe s. apr. J.-C. Ils comprennent vingt fours complets, dont l'étude permet de comprendre parfaitement leur fonctionnement.Les céramiques produites étaient des formes communes servant au quotidien, qui ont pu être commercialisée grâce à sa localisation à seulement 7 km de la Somme, rivière permettant un transport commode.
Aoste (Isère) - Les Communaux
Une église et un exceptionnel site du haut Moyen Âge
Cette fouille a a livré les rares vestiges d'une occupation du début du Moyen Âge, qui pourrait correspondre à un ensemble monastique des premiers siècles du christianisme. Le site est structuré par un grand enclos d'au moins 2700 m², délimité par un double fossé. L’élément central est une petite église construite dès le Ve-VIe s. apr. J.-C. Elle est d'un plan assez simple, avec une abside orientée vers l'Est encadrée par un portique en U divisé en cinq espaces. Les dimensions modestes (115 m²) et le plan sont typiques des églises de cette période. Plusieurs édifices en matériaux périssables ont également été identifiés à proximité et également datés de la même période. Des sépultures (environ 29) ont également été retrouvées, dans l'église et à ses abords. Elles sont datées entre le VIIe et le IXe-Xe s.
L'ensemble évoque un petit site associant habitat et édifice de culte. L'hypothèse des auteurs de la découverte est qu'il s'agit d'un site lié à une petite communauté monastique des premiers temps chrétiens.
Couladère (Haute-Garonne) - Les Tambourets
Un atelier de tuiliers gallo-romains
Le site a livré plusieurs fours ayant servi à la production de tuiles, de briques et de pesons (poids de terre cuite servant dans les métiers à tisser). Très bien conservés, ces fours ont été utilisés pendant un temps assez court (1-2 générations) pour la production d'éléments de construction et pour la vie quotidienne, dans un secteur très densément occupé, où les besoins étaient importants.
Félines-Minervois (Hérault) - Saint-Peyre
Un petit cimetière mérovingien (VIe s. apr. J.-C.)
Les travaux agricoles ont mis au jour, en 1957, une série de tombes appartenant à un petit cimetière mérovingien (VIe s. apr. J.-C.) . Il correspond sans doute à l'espace funéraire d'un habitat peu éloigné qui n'est pas connu.
Neuf tombes ont été retrouvées. Elles sont toutes constituées de coffrages en dalles de calcaire locale. La partie supérieure était formée de dalles posées de champ, afin de former une couverture en bâtière. Certaines de ces tombes contenaient plusieurs défunts, enterrés successivement ; il pourrait s'agit de sépultures familiales. Des objets déposés auprès des défunts ou appartenant à leur habillement renseignent sur les défunts et les pratiques funéraires d'époque mérovingienne : boucles de ceinture, restes de tissu, ciseau en fer.
Thénac (Charente-Maritime) - L'Île Sèche
Des carrières gallo-romaines
Des fronts de taille antiques ont été retrouvés lors du dégagement des déchets d'exploitations plus récentes du calcaire. Les vestiges permettent d'identifier les différentes étapes, depuis l'extraction jusqu'à la taille des blocs. Ceux-ci étaient destinés à un marché local en particulier, d'importants vestiges étant connus à proximité (théâtre de Thénac). Des blocs ébauchés étaient encore en place, en particulier des bases de colonnes.
La Laigne (Charente-Maritime) - Pré du Château
Un habitat du Moyen Âge (XIe-XVe s.)
Cet habitat du Moyen Âge a été occupé depuis le XIe s. jusqu'au début du XVe s. Il présente une série de bâtiments à pans de bois puis maçonnés, des foyers et des silos (pour le stockage du grain), organisés autour de chemins et dans des enclos. Ce grand habitat, ancêtre du village actuel, regroupait différentes unités d'habitation, différentes familles, et devait s'étendre au nord comme au sud. Bien que la fouille ne permette pas toujours d'identifier la fonction des bâtiments, des espaces dédiés à l'habitation, au bétail et aux activités artisanales ou de stockage ou ont été reconnues.
Ponts, Plomb (Manche) - Champ Hardy
Une occupation du Néolithique ancien (Ve millénaire av. J.-C.)
Bien que les vestiges ne soient pas très abondants (fosses), ils ont livré des éléments qui montrent une occupation qui remonte au Néolithique ancien (Ve millénaire av. J.-C.), de la culture dite du Villeneuve Saint-Germain. Cette datation est possible grâce à la découverte de quelques objets en silex, mais également en céramique (vases). Ces éléments sont les témoins d'une occupation ancienne, à quelques encablures de la baie du Mont-Saint-Michel, à une époque à laquelle les groupes humains sédentarisés améliorent les technologies liées aux activités agricoles et d'élevage.
Roquelaure (Gers) - La Sioutat
Un oppidum gaulois et une agglomération romaine
Le site est situé sur un plateau triangulaire bien défendu. Il était renforcé par un rempart constitué d'un talus et d'un fossé.
Une occupation est reconnue dès le Ier âge du Fer et le début du IIe âge du Fer (800-400 av. J.-C. environ). Mais c'est surtout dans les deux derniers siècles av. J.-C. que l'occupation se développe et que se développe une vraie agglomération.
Cette agglomération est profondément modifiée et restructurée dans les années 60-15 av. J.-C. : l'habitat prend alors des formes différentes, profondément inspirées de l'urbanisme romain. Les maisons prennent alors la forme des maisons typiquement romaines (domus), organisées autour d'un atrium ou d'une cour centrale, témoignant des profonds changements dans la société après la conquête.
Les-Rues-des-Vignes (Nord) - Rue Basse
Une nécropole gallo-romaine
Ce sont six tombes à incinération et trois inhumations qui ont été observées lors de la construction de logements. Ces sépultures pourraient appartenir à une nécropole plus vaste, datée des IIIe-IVe s. apr. J.-C. Aucune habitation n'est connue à proximité, mais habituellement ce type de petit ensemble funéraire dépend d'une grande ferme, et servait à inhumer les défunts de la famille.
Saintes (Charente-Maritime) - Bellivet
Une borne milliaire gallo-romaine
Cette borne est un bloc sur lequel était gravée une inscription indiquant qu'en 97, sous l'empereur Nerva, cette borne a été implantée là pour indiquer les distances sur la voie. Il manque malheureusement l'indication de distance, mais également du point de départ (probablement Saintes/Mediolanum Santonum). On ignore également sur quel axe a été posée cette borne, et la mise en oeuvre d'une route vers le littoral à cette période n'est pas à exclure.
Tournan (Gers) - Gariac
L'épitaphe d'un riche Romain
Ce beau marbre funéraire a été découvert lors de travaux. Il appartient à un monument funéraire dédié à un certain Buculus, dont on peut deviner l'aisance. Sans doute ce mausolée se situait-il, comme souvent, à proximité du domaine familial. Le monument associe à Buculus sa femme, Titulla. Il est adressé aux dieux Mânes (Dis Manibus), qui s'occupent des défunts après la mort.
Traduction : "Aux Dieux Mânes de Buculus, fils de Nammus, et à Titulla, fille d'Homulus, sa femme, ainsi qu'à leurs descendants".
Warluis (Oise) - Les Marais de Warluis
Occupation du Paléolithique
Ces petits gisements ont livré des restes d'outillage en pierre d'il y a environ 10 000 ans. Des restes de nucleus rappellent également que la fabrication d'outils a été réalisée sur ce site. Bien que les vestiges soient très peu denses et peu abondants, ils témoignent d'une fréquentation peut-être brève mais régulière de la région.
Migné-Auxances (Vienne) - Les Rochereaux
Habitat et atelier monétaire gaulois
Cette ferme gauloise est constituée de deux grands enclos : l'un était occupé par les habitations, l'autre dédié à des activités agricoles et au bétail. L'enclos utilisé pour l'habitat est occupé par plusieurs bâtiments en matériaux périssables ancrés sur des poteaux. Un mobilier abondant a été découvert, dont des amphores à vin d'Italie du Sud, caractéristiques des modes de consommation des élites gauloises.
L'un des bâtiments avait une fonction rare : il a abrité un atelier de frappes de monnaies en bronze au IIe s. av. J.-C. Ce type d’atelier est constitué d'une fosse comblée par des blocs, constituant une plateforme de travail. Le foyer était assez similaire à ceux qu'on connaît pour la fabrication d'objets en bronze. La différence et l’identification d'une fabrication de monnaies se fait par la découverte de flans monétaires, morceaux de bronze taillés et pesés pour être ensuite frappés sur le coin, moule qui donne l'empreinte à la pièce.
Les monnaies frappées sont attribuées au peuple des Pictons, qui occupaient cette région à l'époque gauloise. Quelques exemplaires étaient connus, mais on ignorait jusqu'alors où elles avaient frappées. Il semble donc que l'atelier des Rochereaux en soit l'origine, permettant ainsi d'identifier un nouveau centre de production, aux mains de l'aristocratie gauloise du IIe s. av. J.-C.
Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) - Pont Saint-Laurent
Un pont gallo-romain
Installée en bord de Saône, la ville romaine de Cavillonum/Cabilliounum était, forcément, équipée de ponts ! Détruit lors de bombardements en 1944, le pont Saint-Laurent avait en effet une origine antique ! On connaît aujourd'hui, grâce aux découvertes d'après-guerre et grâce aux fouilles subaquatiques, la localisation des piles qui soutenaient le pont gallo-romain. Au nombre de cinq, elles étaient, comme souvent, dotée d'une extrémité en forme de pointe, tournée vers l'amont, pour briser la force du courant. Des pieux utilisés pour ancrer ces piles ont été datés, et révèlent une construction vers le début du IIIe s. apr. J.-C.
Bommiers (Indre) - La Théols
Serpent ou bélier ?
Des travaux ont livré de nombreux objets et matériaux de construction (tuiles) qui montrent l'existence d'un ou plusieurs édifices gallo-romains. Une sculpture découverte sur ce site, et représentant un monstre mi-bélier mi-serpent est originale : si cette association est connue dans d'autres sculptures, on y voit rarement toute la partie inférieure du bélier. Quant à sa fonction, si elle est assurément liée à un culte, elle n'est pas précisément connue. Mais la présence à peu de distance de la source de la Théols pourrait indiquer un culte liée à ces sources.
Briou (Loir-et-Cher) - Moncelon
Un drôle de dauphin !
La présence de vestiges gallo-romains à Briou est connue par des photographies aériennes et par la découverte d'objet en surface. Parmi ceux-ci, une plaque de terre cuite représentant un dauphin. Elle correspond sans doute à un élément décoratif de toiture. Ce type de représentation est associé par hypothèse à un lieu de culte, le dauphin étant régulièrement associé à un usage funéraire (mausolée) ou à un contexte religieux (temple, chapelle).
Arles (Bouches-du-Rhône) - église Saint-Césaire
Aux temps des premiers chrétiens de Gaule
Comprise dans l'enceinte de l'ancien couvent Saint-Césaire, cette église a été identifiée grâce à la découverte d'une vaste abside construite en petits blocs soigneusement agencés (construction dite "en petit appareil) et conservée sur une hauteur qui atteint 2,50 m ! A l'intérieur de cette abside, une seconde abside au sol surélevé était pavée par des dalles de marbre : il pourrait s'agir du banc presbytéral, réservé aux religieux. Des lambeaux de mosaïques polychromes ont également été retrouvés, témoignant du soin avec lequel cette église a été construite. Datée des Ve-VIe s. apr. J.-C., cette église pourrait, d'après les dernières hypothèses, correspondre à la première cathédrale d'Arles.
Grand (Vosges) - Devant Matelotte
Une stèle gallo-romaine
Lors de travaux, des vestiges appartenant à un habitat de la ville romaine de Grand ont été découverts. On y a notamment retrouvé une cave creusée dans le sol et dont les murs étaient en petit blocs soigneusement disposés. Sur le sol de cette cave, une stèle était posée, sans doute rejetée là après l'abandon de l'habitation. Des personnages sont encadrés par des colonnes, et l'ensemble représentent un bâtiment avec une toiture à deux pans. La stèle met en scène 5 personnages, tandis que la partie inférieure représente des cuves superposées, un chaudron et un pot. Il s'agit d'une scène de métier, mais plusieurs hypothèses sont envisageables : fabrication de médicaments ? de savon ? de verre ?
Aix-en-Provence (13) - ZAC Sextius Mirabeau
Enquête sur la charcuterie gallo-romaine !
Le secteur de la ZAC Sextius Mirabeau est connu pour son importante nécropole de la ville romaine. A proximité immédiate, hors de l'espace funéraire, un dépotoir révèle des habitudes alimentaires romaines et un goût prononcé pour… la charcuterie ! L'abondance de restes d'ossements animaux évoque des rejets liés à une activité artisanale de boucherie. La grande majorité provient de porcs et de bovins. Le type d'ossements retrouvés, mais également la façon dont la viande a été découpée, suggèrent qu'il s'agit d'une activité spécifique, destinée à la production de mets particuliers. On connaît ainsi, par les sources écrites, une grande quantité de plats et de types de charcuterie fort appréciés à l'époque romaine. Cette découverte vient confirmer que des artisans pouvaient se spécialiser dans un marché sans doute très porteur !
Saint-Cernin-de-Larche (19) - La Roche
Des thermes gallo-romains
Ces thermes gallo-romains ont été découverts en 1833, un peu par hasard. Si toutes les pièces n'ont pu être dégagées, la présence d'un hypocauste (chauffage par le sol) et le plan général permettent d'identifier des pièces froide, tiède et chaude, typiques des thermes. Il s'agit de toute évidence d'un ensemble qui dépendait d'une villa, habitation aristocratique qui disposait de ses propres thermes. On ne sait où est cette demeure, mais elle est sans doute située à peu de distance.
Largillais-Marsonnay (88) - Sur le Marteret
Une nécropole mérovingienne et carolingienne
Sur un total d'environ 300 tombes, ce sont 55 tombes qui ont été fouillées. La nécropole a été utilisée principalement à l'époque mérovingienne, mais également, de façon plus marginale, jusqu'à l'époque carolingienne. Un édifice en bois pourrait correspondre à un bâtiment religieux, marquant des pratiques chrétiennes dès les premiers siècles du Moyen Âge. Une tombe avec un dépôt d'armes pose la question de la présence d'élites dans ce cimetière associé à une communauté rurale. De même, une exceptionnelle plaque-boucle porte un motif chrétien, témoignage des bouleversements religieux qui touchent les populations, y compris dans les campagnes.
Saint-Ferjeux (70) - La Canotte
Une sépulture gauloise
Un ensemble de trois fosses a livré du mobilier montrant qu'elles appartiennent à une sépulture gauloise (transition IIe-Ier s. av. J.-C.) : charbon de bois, une épée glissée dans son fourreau en tôle de fer, arme d'hast (long manche avec une lame ou une pointe) qui sont passés au feu, fibules, céramique et ossements brûlés. L'ensemble correspond aux restes d'une crémation, dans laquelle des objets ont été associés à un défunt. Cette sépulture apparaît isolée, et on ignore si l'érosion a détruit les autres tombes, ou s'il s'agit réellement d'une sépulture de guerrier isolée.
Paillart (60) - La Haute Bailly
Une plaque émaillée celtique
Cette plaque de harnais a été découverte lors de travaux agricoles, mais aucun autre vestige n'a été identifié à proximité. Fabriquée en bronze, elle est ornée de splendides décors géométriques en émail rouge et jaune. On connaît des plaques similaires en Angleterre, qui présentent de mêmes décors en spirales. En excellent état, cette plaque du début du Ier s. apr. J.-C. a sans doute peu servi.
Gevrey-Chambertin (21) - Au-Dessus-de-Bergis
Aux origines romaines du vin de Bourgogne
Si le site a livré des vestiges d'une occupation du Néolithique final (IVe millénaire av. J.-C.), une ferme-étable de l'âge du Bronze (IIe millénaire av. J.-C.), ainsi que divers indices d'occupation du Ier millénaire av. J.-C., il est surtout connu pour avoir montré la présence d'un vignoble gallo-romain.
Ce vignoble est facilement identifiable par les fosses alignées, qui correspondent aux pieds de vigne. 31 rangs ont été repérés, s'étirant sur une longueur de 110 m au maximum. Surtout, la limite de ce vignoble n'a pas été vue, et il s'étendait donc au-delà de l'emprise fouillée.
Au total, ce sont 339 fosses de plantation qui ont été observées. Elles sont distantes en moyenne de 2,78 m et ont des dimensions assez standardisées (0,90-1,23 m de long pour 0,50-0,57 m de large). De forme rectangulaire, elles ont livré quelques éléments permettant de les dater des Ier-IIe s. apr. J.C. Ce vignoble atteste ainsi pour la première fois la culture de la vigne en Bourgogne dès l'époque romaine ; il rejoint les attestations des sources écrites qui évoquent la vigne à la fin de l'Empire dans le secteur d'Autun. Et l'occupation romaine très dense connue dans ce secteur de Gevrey-Chambertin révèle sans doute la présence de domaines qui tiraient une partie de leurs revenus de la fabrication de vin.
Pontpoint (60) - Le Fond de Rambourg
Un habitat du Néolithique (Ve millénaire av. J.-C.)
Ce site d'habitat du Néolithique a été fouillé avant l'extension de gravières. Trois maisons ont été découvertes, construites avec des poteaux porteurs. Ce sont de grandes maisons ( 30 m sur 7 m pour l'une d'entre elles), typiques de cette période dite du Villeneuve-Saint-Germain (Ve millénaire av. J.-C.). La très bonne conservation des vestiges a permis d'identifier que ces grandes maisons allongées étaient cloisonnées, et que les différents espaces avaient des fonctions spécifiques : habitation, stockage, activités.
Neuvicq-Montguyon (17) - Tour de Ragol
Un vaste cimetière mérovingien
Le cimetière, accolé au nord de l'église, a été repéré à diverses reprises lors des travaux d'aménagement de la route qui longe l'église au nord, au XIXe et au XXe siècles.
Le cimetière mérovingien a occupé un espace assez vaste de 150 m sur 30-40 m, soit 4-5 fois la surface du cimetière moderne. La plupart des tombes était aménagé dans des sarcophages en calcaire de Jonzac. Les couvercles étaient presque tous en bâtière à 4 pans (en forme de toiture). Seules quelques tombes plus simples, aménagées dans un coffrage de pierre, ont été observées lors des fouilles.
De façon générale, les tombes étaient orientées vers l'Est, avec parfois un léger décalage.
Très peu d'offrandes ont été retrouvées, ce qui est assez habituel dans les tombes de cette période dans le Sud-Ouest. On note quelques vases mais également des éléments plus importants et découverts dans deux tombes dont le défunt est connu par une inscription (Etémerius et Dolena) : plaque-boucle en bronze, scramasaxe (poignard), fibule et boucle de ceinturon.
Sur tous les sarcophages retrouvés dans les fouilles de 1964, une inscription rappelait le nom du défunt. Lors des fouilles de 1860, les fouilleurs avaient également noté le nom gravé sur les sarcophages. Dans certains cas le nom est accompagné d'une croix.
Les Angles-sur-Corrèze (19) - Le Puy des Angles
Exploitation gauloise d'or
Les mines d'or gauloises du Limousin sont connues déjà depuis longtemps. Cette fouille en révèle de nouvelles traces, sous la forme de mines et d'un puits d'extraction du minerai. Certains de ces chantiers atteignent une profondeur qui atteint 20 m, témoignant du haut niveau technique des mineurs gaulois. Utilisée aux IIIe-IIe s. av. J.-C., cette grande exploitation est associée à une aire de lavage du minerai, associant canaux et cuvettes destinées à traiter les sables pour que l'or, par gravitation, se dépose en petites paillettes. Il s'agit en effet, ici, d'or alluvial, sous la forme de petites particules prises dans les sables.
Ascros (06) - Inscription de Maturius
L'épitaphe d'un vétéran de l'armée romaine
Cette inscription romaine a été découverte par hasard en 1950. Cette stèle funéraire assez grossière provient sans doute d'une petite nécropole rurale, comme en témoigne la découverte à peu de distance d'une autre épitaphe. Le texte est le suivant :
T(itulus) p(ublice) p(ositus).
Maturius Fuscus, emeritus ex legione (secunda) Aug(usta), missus honesta missione, de suo sibi. Epulavit pagum
Il s'agit de la stèle funéraire d'un certain Maturius Fuscus, vérétan de l'armée au IIIe s. apr. J.-C., sans doute revenu sur ses terres d'origine après avoir quitté l'armée. Installé sur des terres publiques ou ayant acheté un domaine grâce à sa solde, un vétéran avait en général un statut assez aisé par rapport aux populations rurales, sans pour autant appartenir à la catégorie des notables. Ce propriétaire moyen se devait, par son statut, d'offrir à la population un monument, un banquet ou tout autre acte qui marquait son statut. Dans notre cas, c'est un banquet qu'il a offert à la population de sa circonscription (le pagus), dont on ne connaît pas le nom.
Langres (52) - Faubourg Saint-Gilles
Nécropole du chef-lieu des Lingons
Cette découverte se situe dans la périphérie de la ville romaine d'Andemantunnum, chef-lieu de la cité des Lingons. Elle vient renseigner une partie de nécropole située en bordure nord de la ville. Si les découvertes sont partielles, elles ont toutefois montré la présence de deux cercueils en bois et de deux stèles funéraires. Les cercueils étaient cloués, et remontent sans doute au Ier ou au IIe s. apr. J.-C. Les deux stèles présentent une inscription dédiées aux défunts. L'une évoque un monument funéraire élevé pour Medullina, fille de Norbanus, la seconde évoque un affranchi (Auguste), affranchi d'un certain Cimber.
Chessy (77) - Le Bois de Paris
Ferme gallo-romaine, habitat mérovingien et carolingien
Tout cela est connu grâce.. aux travaux d'aménagement de Disneyland Paris !
A l'époque romaine, dès le Ier s. apr. J.-C., une grande ferme est organisée dans un enclos délimité par un large fossé, sur près de 27 000 m². L'habitat est composé de bâtiments en pierre et en matériaux périssables.
C'est à partir du VIe s., après deux ou trois siècles d'abandon, que le site est réoccupé sous la forme d'une vaste enceinte quadrangulaire de 190 m sur 140 m, qui réutilise l'enclos gallo-romain. On y trouve de nombreux bâtiments en matériaux périssables, à la fois des habitations et des espaces dédiés aux activités agricoles, des silos, des fours et même un petit cimetière. Bien que de très grandes dimensions, ce site correspond dans doute au grand domaine d'une unique famille, assez similaire à la villa romaine. vers l'époque carolingienne, la réorganisation de l'habitat pourrait signifier que le domaine est partagé et les terres réparties entre plusieurs groupes, témoignant de mutations importantes des campagnes et de leur exploitation.
Saint-Thois (29) - Ty-Lann-an-Neac'h
Un dépôt de haches en bronze
Ce sont 155 haches en bronze qui ont été retrouvées à l'occasion de travaux agricoles. Elles constituait un unique dépôt de 71 kg, qui entre dans des séries connues de dépôts du même type et remontant au IIe millénaire av. J.-C.
Si la fonction de ces dépôts reste hypothétique (réserve de métal ? dépôt culturel ou symbolique ? marqueur de territoire ?), ces outils amènent des éléments sur l'outillage de cette période, sur les techniques de la métallurgie alors centrée sur les alliages cuivreux.
Vivy (49) - Le Perray
Un enclos du Moyen Âge (XIIe(XIVe s.)
L'élément majeur de ce site est un enclos de forme ovale (39 m x 32 m) délimité par un fossé, sans qu'aucun talus n'ait été repéré. Le fossé, large mais peu profond, était traversé par une passerelle en bois dont divers éléments ont été retrouvé., montrant un approvisionnement en bois d’œuvre aux alentours (chêne, hêtre, frêne, noisetier, prunier). Différentes fosses à la fonction indéterminée ont livré des restes de bois et divers objets en céramique.
Cet enclos appartenait sans doute à un ensemble plus vaste situé en périphérie, mais qui n'a pas été fouillé et qui a peut-être été occupé jusqu'au XVe s. : habitat avec partie d'exploitation ? site à fonction partiellement défensive ?
Surgères (17) - La Grange
Des occupations de la Préhistoire ancienne
Ce vaste site a été occupé au Mésolithique et au Néolithique ancien (7e et 5e millénaires av. J.-C.). Près de 4000 pièces lithiques et 600 fragments de céramique documentent ces deux occupations distinctes. On y perçoit l'évolution majeure que représente le Néolithique, avec l'apparition de la céramique, qui témoigne d'une sédentarisation des populations, qui pratiquent de façon de plus en plus importante des activités agricoles et l'élevage.
Montans (81) - Crambade
Un atelier de fabrication de céramique sigillée
Cet atelier a produit des céramiques sigillées, vaisselle rouge luisante et d'aspect vernissé très commune dans l'ensemble du monde romain. Les fouilles ont livré des éléments de fours, des céramiques trop cuites et vitrifiées et de nombreux fragments de vaisselle. Les potiers ont travaillé dans cet atelier dans un laps de temps assez court, dans le 1er quart du Ier s. apr. J.-C. Cet atelier s'intègre dans l'ensemble des autres ateliers localisés autour de Montans, et qui ont produit à de très grandes échelles de la céramique imitée des produits fabriqués en Italie (céramique d'Arezzo). Bols, plats, assiettes et vases sont les principales formes produites dans cet atelier, encore très inspiré par les modèles italiens que les potiers copiaient (forme, style).
Chalindrey (52) - Les Moulières
Une voie romaine secondaire en périphérie de Langres
C'est un tronçon long de 400 m de long qui a été fouillé, permettant d'observer le tracé et les modes de construction de cette voie secondaire. Créée vers le début du Ier s. apr. J.-C., la voie a des caractéristiques constantes : largeur de 8 m, soubassement sur la technique du "hérisson", c'est-à-dire des pierres dressées sur leur tranche, pierres massives en bordure et revêtement de pierre et de terre. Dans les secteurs bas, plus humides, des fossés permettaient de drainer et de canaliser les eaux de ruissellement.
Comment date-t-on cette voie ? Par des objets perdus sur la chaussée, qu'il s’agisse de clous, de fragments d'harnachement d'hipposandales (ferrure fixée aux sabots des chevaux) ou d'une clochette en bronze.
Quand au tracé, il reste hypothétique, mais cette voie secondaire pourrait correspondre à un carrefour entre les grandes voies qui se dirigeaient, depuis la ville voisine de Langres, vers Bâle et vers Besançon.
Lyon (69) - 52 avenue Barthélémy Buyer
Autel funéraire d'Aufidia Antiochis
Ce très bel autel a été découvert lors de l'aménagement d'un lotissement. Il provient d'un secteur où d'autres monuments funéraires antiques ont été régulièrement trouvés. L'inscription est encadrée par des colonnettes et surmontée d'un motif sculpté. Le texte est simple est facile à lire :
"Aux Dieux Mânes d'Aufidia Antiochis, Sextus Aufidius Thiasus à son épouse très chère".
Il s'agit donc de la dédicace d'un mari à son épouse décédée, qui la confie aux esprits, aux âmes des morts (dieux Mânes). Elle est datée de la fin du Ier s. apr. J.-C., La famille des Aufidii est connue dans plusieurs province et vient d'Italie. L'utilisation d'un surnom (Antiochis et Thiasus) oriental pourrait révéler qu'il s'agit d'un couple d’affranchis, anciens esclaves libérés par leur maître. Le monument imite les grands tombeaux des riches notables, sans en atteindre la démesure. Si ce couple devait sans doute être assez aisé, il n'était pas aussi riche que ceux qui édifiaient de splendides mausolées au bord des grandes voies qui rayonnaient autour de Lugdunum !
Le Molay-Littry (63) - Le Colombier
Un four à chaux de la fin du Moyen Âge
Ce four a été découvert lors de prospections destinées à inventorier toutes les traces des activités de potiers du Moyen Âge et de l'époque moderne. Il s'agit d'un cylindre de 2,80 m de diamètre délimité par des parois en mélange de terre et de graviers. Destiné à être chargé par le bas et par le haut du four, on y alternait des couches de bois et de calcaire. L’objectif était, par le feu, de réduire le calcaire en poudre, chaux qui sert ensuite à tous les travaux de maçonnerie. Quelques fragments de poterie permettent de faire remonter ce grand four à la fin du XIVe s. ou au début du XVe siècle.
Olby (63) - La Motte
Une longue occupation du Moyen Âge
La fouille menée sur la butte qui supporte aujourd’hui l'église a montré que l'occupation la plus ancienne du site est son utilisation comme cimetière. Sarcophages, tombes en pleine terre ou en cercueil en bois sont au nombre de 117, témoignant de la présence d'un important habitat dès le VIe s.
A l'époque carolingienne, alors que le cimetière n'est plus utilisé, le lieu est de nouveau occupé, mais désormais par un habitat difficile à caractériser car largement détruit par les aménagements postérieurs.
Car les vestiges les plus imposants correspondent à l'aménagement de la hauteur comme motte castrale, c'est-à-dire comme lieu fortifié, ancêtre des forteresses en pierre. La butte est renforcée et artificielle, entourée d'un fossé, et l'espace intérieur, doublé d'une basse-cour, est occupé par des bâtiments. Ce changement majeur intervient vers le XIe-XIIe s. lorsque le lieu marque la puissance et le pouvoir de la famille seigneuriale d'Olby.
Saint-Jean-Ligoure (87) - Chalucet
Un habitat de hauteur de l'âge du Bronze et du Ier âge du Fer
Le plateau est séparé des ruines du renommé château de Chalucet par un profond fossé dont l'origine n'est pas connue, mais probablement recreusé et entretenu au Moyen Âge. La plupart des vestiges sont connus par des ramassages de mobilier en surface, qui indiquent une occupation sur un vaste espace et sur une durée comprise entre 2000 et 650-600 av. J.-C. Ces occupations de hauteur sont caractéristiques de cette période de la fin de l'âge du Bronze et du Ier âge du Fer, où la localisation sur des reliefs bien défendus était très recherchée.
Cazères 317) - Saint-Lizy
L'agglomération romaine d'Aquae Siccae
Cette agglomération est connue par les itinéraires antiques, sur la voie qui reliait Toulouse aux Pyrénées centrales. Son nom rappelle le caractère marécageux du lieu. De très nombreuses découvertes y situent un ensemble de bâtiments, trois trésors monétaires, deux nécropoles et une voie, qui montrent l'importance de cette agglomération. Celle-ci comporte un probable temple circulaire, des habitations, peut-être des bâtiments liés à l'accueil des voyageurs, un atelier de tisserand, et un grand complexe lié à la gestion de l'eau (bassins, canalisations).
Tourcoing (59) - rue de Gand
Des fours à briques du XVIIe siècle
Les fouilles ont permis d'identifier une occupation de l'époque de la conquête romaine, un couvent franciscain et plusieurs grands fours de fabrication de briques du XVIIe s. L'ensemble du dispositif (fours, parois) a été identifié, montrant qu'il s'agit de fours assez classiques, de forme hémisphérique. Les parois étaient détruites à la fin de chaque fournée, et reconstruite autour de la fournée suivante. Les dimensions des fours permettent d'estimer leur capacité : 120 000 briques pour deux des fours, 200 000 pour le troisième ! Ils s'apparentent en cela à quelques fours découverts à Bruille-les-Marchiennes (59), Norrent-Fontes (62) ou Douai (59).
Mervent (85) - agglomération de Mervent
Une agglomération de hauteur du 1er âge du Fer (Ve s. av. J.-C.)
Cette agglomération du Ve s. av. J.-C. est située sur une hauteur encadrée par deux méandres de la Mère et de la Vendée. La hauteur était défendue par un rempart fait d'une levée de terre. L'intérieur (près de 12 ha) est occupé par de nombreux bâtiments et espaces consacrés aux activités (greniers, foyers).
Aulnay-de-Saintonge (17) - Camp romain de Rocheroux
Camp militaire romaine
Découvert par des photographies aériennes, ce camp du début du Ier s. apr. J.-C. a fait l'objet de fouilles importantes.
Il s'agit d'un camp militaire de forme rectangulaire (292 x 217,50 m), délimité par un fossé. Des tours d'angle en bois renforçaient le système défensif. A l'intérieur, les bâtiments en matériaux périssables (bois, torchis) correspondent aux espaces administratifs, religieux et à l'habitat des soldats, organisés autour d'un système de voirie orthogonales.
Le camp a été construit après la conquête de la région, afin de finir la pacification des peuples soumis, mais également pour sécuriser les communications sur les voies qui étaient mises en place.
Valence (26) - Hôtel des Postes
Des inscriptions funéraires romaines
Lors des travaux et des terrassements, de très nombreux fragments de marbre (3800 environ) ont été collectés, certains d'entre eux de très petite taille. Après tri, ce sont quatre inscriptions distinctes qui ont été identifiées. Bien que partiellement conservées, il est possible de reconstituer le texte :
1. une plaque en marbre blanc rappelle qu'une certaine Doia Tertia a fait édifier un tombeau pour son père Caius Doius, sa mère et son oncle Arrecinus Vindex
2. la plaque en marbre gris est une épitaphe faite par Firminius Faustinus à son frère Lucius. Tous deux sont des notables de la cité de Valence (questeurs, édile puis duumvir, c'est-à-dire l'un des deux magistrats chargé de diriger la cité).
3. Plaque de marbre plus endommagée, probablement une autre inscription funéraire liée à un tombeau familial
4. une inscription qui rappelle également la construction d'un tombeau pour un prêtre par son affranchie ou son esclave, Séléné.
Décines-Charpieu (69) - Motte de Décines
Une motte castrale du Moyen Âge
Ce tertre encore visible dans le paysage, fortifié au Moyen Âge, est connu par les textes à partir du XIIe-XIIIe siècle. Mais son origine est plus ancienne. Le tertre a été défendu par des ouvrages de terre et des fossés et occupé pour des fonctions militaires. Cette fonction est incontestable dès qu'on examine le mobilier retrouvé lors des fouilles (carreaux d’arbalète, pièces de harnachement). Une petite garnison était donc présente aux Xe-XIe s. dans une stratégie de défense territoriale. Abandonnée au XIe s., la motte castrale a été réoccupée à partir du XVe s., mais pour des fonctions pastorales !
Tournus (71) - Champ-Semard
Un habitat gaulois
L'habitat gaulois a été repéré par la présence d'un grand fossé, qui délimitait sans doute un enclos, et probablement doublé par une palissade (restes de bois brûlés). Surtout, le fossé a servi de dépotoir pour les habitants, qui y ont rejeté de nombreuses amphores à vin importée d'Italie, production qu'on retrouve très souvent dans les habitats de cette période. Ces amphores sont accompagnées par de la vaisselle également importée d'Italie du Sud, à vernis noire, et appelée "céramiques campanienne". Les autres récipients rejetés dans le fossé sont des productions locales et régionales, servant au service, à la cuisine ou au stockage. Ainsi, même si les vestiges sont peu abondants, les rejets, les poubelles des communautés qui ont vécu là amènent des connaissances précieuses sur les modes de vie et les échanges à longue distance dans les siècles qui précèdent la conquête romaine.
Canouville (76) - Le Bourg
Théâtre d'une agglomération gallo-romaine
Dans la tradition locale, la butte située en bordure du village était considérée comme une enceinte. Les fouilles ont montré l'existence d'un théâtre construit sur un monticule de remblais artificiel. Ce théâtre appartient à une agglomération mal connue mais centrée sur le village actuel.
Le théâtre a un diamètre maximal de 75 m. Il a été édifié entre 150 et 180 apr. J.-C., et utilisé seulement une cinquantaine d'années !
Lyon (69) - Rue du Chapeau Rouge, rue Cottin
Un atelier de potiers gallo-romain
Ce secteur se situe à l'époque romaine, à l'extérieur de la ville de Lugdunum. Ces espaces périphériques sont en général occupés par les nécropoles, mais également par de grands domaines et par des activités artisanales.
Ainsi, un atelier de potiers a été installé ici, en bordure de nécropole (adossé à un mur de l'enclos funéraire), au Ier s. apr. J.-C.
La fouille a montré l'existence de six fours, de fosses destinées à préparer l'argile (par décantation), et des emplacements de tours. Cet atelier fabriquait des productions assez variées : c'est une originalité de cet atelier, qui produisaient des formes qu'on trouve habituellement dans des ateliers plus spécialisés. Abandonné au IIe s., le lieu sert à nouveau de nécropole jusqu'à la fin de l'Antiquité.
Calvisson (30) - Bergerie Hermet
Une nécropole du VIe s. av. J.-C.
Les travaux et les fouilles qui ont suivi ont montré la présence d'un cimetière, situé au pied de l'oppidum (habitat perché) de la Font du Coucou. Au total, ce sont quatre tombes qui ont été retrouvées, dont trois en grande partie détruites (il en restait des ossements calcinés et des fragments d'objets détruits correspondant à des dépôts). Parmi ces récipients en céramique découverts, plusieurs sont d'origine étrusque, mais également grecque. Ils rappellent la richesse des échanges méditerranéens durant le Ier millénaire av. J.-C.
Inguiniel (56) - Kerven Teignouze
Un habitat gaulois (Ve-Ier s. av. J.-C.)
La découverte d'une grande stèle gauloise en pierre lors de travaux agricoles a conduit à fouiller un habitat gaulois, qui se développe et évolue depuis le Ve s. av. J.-C. jusqu'au Ier s. av. J.-C.
Au Ve s., l'habitat est une petite ferme constitué d'un enclos délimité par un fossé et de deux souterrains.
Dans les décennies qui suivent, l'habitat évolue et se dote d'un nouvel enclos, tout en restant une ferme assez modeste qui est un peu agrandie.
Vers le IIIe s., le site connaît d’importants changements : extension importante (8000 m² enclos par un fossé), mais aussi fortification du site par un large et profond fossé doublé d'un talus. Cet aspect fortifié demeure jusqu'à l'abandon du site au Ier s. av. J.-C.
Le site se distingue par la présence de souterrains, qui servaient de cachettes, de réserves ou de façon générale pour le stockage. L'évolution du site montre que les propriétaires ont un statut de plus en plus important, qu'ils montrent au travers de la fortification de leur ferme. Les fragments de stèles découvertes à proximité sont les témoignages de la présence d'une nécropole dont on ne sait rien, sinon la confirmation du statut aisé des occupants.
Châlon-sur-Saône (71) - 4 rue du Port Villiers
Une épitaphe gallo-romaine
L'arrière-cour de cette maison est barrée par la muraille de l'enceinte de la fin de l'époque romaine. Sous le crépi est apparue une stèle latine remployée dans le mur. De forme rectangulaire, cette stèle funéraire inédite de la cité des Lingons comporte un texte qui peut être assez facilement restitué :
[D(is) M(anibus)] | et memo[r ?(iae)] | aeterna(e) | Mansueti, | Mascli (filii),| Marcell|ianus, Ma|rciani (filius), he|res p(onendum) c(urauit) s(ine) d(olo) ou s(epulcrum) d(edit) :
« Aux Dieux Mânes et à la mémoire éternelle de Mansuetus, fils de Masclus, Marcellianus, fils de Marcianus, son héritier, a pris soin de faire ériger (cette stèle) de bonne foi (ou « et lui a donné une sépulture ») »
Datée du IIe s. apr. J.-C., elle mentionne des personnages dont le nom est fréquent dans l'est et le nord-est de la Gaule.
Essarts-en-Bocage (85) - Boulogne, gisement des Vergères
Occupation préhistorique (- 8000-9000 ans)
L'occupation préhistorique (Mésolithique) a été identifiée par la présence de nombreux objets et éclats de silex et roches locales. Elle est associée à d'autres occupations situées en contrebas, en descendant vers la rivière (la Boulogne). Les objets et divers éclats témoignent d'une occupation qui remonte sans doute à 8000-9000 ans. Les outils sont été fabriqués dans des matériaux locaux (quartzite, phtanites et silex). il s'agit de lamelles, de microburins, de racloirs, de grattoirs ou encore de perçoirs. L'ensemble permet de reconstituer la vie quotidienne de ces groupes humains de chasseurs-cueilleurs.
Metzervisse (57) - Stuckhange
Un cimetière mérovingien (VII-IXe s. apr. J.-C.)
Cette nécropole a été utilisée durant le VIIe s. principalement, et probablement jusqu'au IXe s. au plus tard. 59 sépultures ont été identifiées, à proximité d'un habitat de la même période, lui-même installée dans les ruines d'une villa gallo-romaine. Les objets déposés avec les défunts (armes, parures) montrent que le cimetière a été utilisé pour inhumer les membres d'une élite, peut-être guerrière.
Villejoubert (16) - Castrum d'Andone
Un habitat de hauteur gallo-romain et un habitat fortifié du Moyen Âge
Le site occupe une petite butte de forme ovale qui domine le paysage. Le nom Andone est connu par des textes qui remontent au XIe s. (Auzona, Anzona, Andoina).
Le sommet de la butte a été occupé dès l'époque romaine, durant quatre siècles. On y a reconnu un très bâtiment en pierre (au moins 20 m x 16 m). Surtout, le site est doté d'un rempart en pierre de forme ovale à la fin de l'Antiquité (IVe s.). Il protège une aire d'environ 800 m² dans laquelle aucune trace d'occupation n'a été identifiée ; mais les aménagements du Moyen Âge ont pu les détruire, et l'hypothèse de bâtiments en bois et en terre ne doit pas être écartée.
Après l'abandon dans le IVe s., c'est seulement au Xe s. que le site est réinvesti, dans un contexte de troubles dans l'Angoumois.
L'enceinte romaine est réutilisée et renforcée, pour dresser une muraille doublée d'un grand fossé. L'intérieur est occupé par des bâtiments en pierre et en bois. Des objets de valeur indiquent la présence de personnages importants, installés là pour contrôler une partie du territoire.
Au XIe s., le comte d'Angoulême fait démanteler les fortifications et le site d'Andone est abandonné en 1028.
Générac (30) - Reculan
Un atelier de potiers du Bas-Empire (IVe s. apr. J.-C.)
Les découvertes proviennent de travaux agricoles de défonçage de parcelles. La présence de nombreux fragments de céramique et de lampes, mais également de moules indique l'existence d'un atelier de potiers. La découverte de décors permet de révéler quels types de lampes étaient fabriqués là, au IVe s. apr. J.-C. D'autres éléments montrent que l'atelier a produit également différents types de récipients : bols, cruches, assiettes, parfois décorées. Leur diffusion et leur commercialisation ne sont pas parfaitement connus (Languedoc, Provence ?).
Saint-Cricq-Villeneuve (40) - Bourg
Une sompteuse villa romaine et ses mosaïques
Découverte au XIXe s., cette villa appartient à la catégorie des immenses et luxueuses demeures gallo-romaines d'Aquitaine. Les pièces de vie sont organisées autour d'une grande cour, et sont richement décorées et luxueuses. Des thermes y sont associés, pour le bien-être des propriétaires. Une longue galerie (plus 70 m !) a livré une série de mosaïques témoignant du luxe déployé dans ces grandes villas. Ces mosaïques sont typiques de la fin de l'Antiquité, avec leurs décors géométriques qu'on retrouve dans de nombreux sites identiques de la région.
Chamagne (88) - Terrasses de la Moselle
Un bras de statue d'empereur romain
Drôle d'histoire que celle de ce bras de statue en bronze : trouvé lors de creusements sur les terrasses de la Moselle, il a servi… de lampe sur la façade d'une maison, jusqu'à sa redécouverte dans les années 1980. Depuis, cet objet a été étudié et a rejoint les collections du musée d’Épinal.
Il s'agit d'un bras gauche, coude plié et de grandes dimensions (un peu plus grand qu'une taille naturelle). Ce bras appartient sans doute à une statue d'empereur. Si aucun vestige n'a été identifié lors de la découverte, ce type de statue est habituellement rencontré dans des édifices publics ou dans un grand sanctuaire.
Arras-sur-Rhône (07) - Église Saint-Clair
Une inscription chrétienne du VIe s. apr. J.-C.
Cette inscription, encastrée dans le mur de l'église, est une épitaphe (inscription funéraire) du VIe s. apr. J.-C. Le texte est gravé sur du marbre blanc, et organisé sur 9 lignes. Il rappelle la mort d'une dénommée Placidia, décédée à 60 ans. Un certain nombre d'expressions dans le texte sont empruntées à des textes liturgiques bien connus des chrétiens du début du Moyen Âge. Ces termes, qu'on ne retrouve que rarement, indiquent le zèle religieux de Placidia, riche veuve dont la place était sans doute importante dans la communauté chrétienne locale.
Traduction du texte :
Reçois, apaisé, Placidia, qui forte de sa foi et de sa piété, a rempli avec soumission, ses devoirs envers toi. Riche des fruits du veuvage qui, sauf erreur de notre part, sont trente fois récompensés, elle a atteint le troisième degré qui la sépare, dans sa hiérarchie, du martyre, au terme de sa soixantième année".
Glandon (87) - Sensuger
Une nécropole du 1er âge du Fer (début du 1er millénaire av. J.-C.)
La nécropole, datée du 1er âge du Fer, regroupe 14 tumulus (tertres funéraires). Ces tombes monumentales étaient dotées d'un coffrage en pierre et en grandes dalles qui servait de tombe, recouvert par un grand tertre de blocs et de terre. Même si certains étaient endommagés, ils ont livré de nombreux éléments associés aux défunts (céramique, objets métalliques) et même des urnes contenant les ossements brûlés.
L'ensemble constitue une nécropole remarquable, typique des coutumes funéraires des notables des premiers siècles du 1er millénaire av. J.-C., enterrés dans des tombes monumentales regroupées dans des cimetières, et matérialisées par de grands tertres qui rappelaient dans le paysage l'importance de ces personnages dans la société.
Avosnes (21) - Barain
Cimetière de Moyen Âge et tombe de pestiféré (XIVe s.)
Lors de sondages, le cimetière associé à la chapelle de Barain a été localisé, plusieurs tombes étant observées. Cette chapelle existe, d'après les sources écrites, depuis au moins la fin du XIIe siècle.
L’une des tombes se distingue car des analyses ont prouvé qu'il s'agit d'un pestiféré de l'époque de la Grande Peste de 1348. Un fragment de tissu laisse penser qu'il a été enterré dans un simple linceul, dans une fosse creusée en pleine terre. Une monnaie a été déposée près du défunt, datée du règne d'Eudes IV, duc de Bourgogne dans la première moitié du XIVe siècle.
Obernai (67) - Neuen Brunnen
Une nécropole du Néolithique (5e millénaire av. J.-C.)
Dans cette fouille de grande ampleur, 29 sépultures d'il y a 6500 ans ont été fouillées, appartenant à une nécropole du Néolithique moyen. Même si la proximité d'un habitat est certaine, celui-ci n'a pas été retrouvé.
Les tombes sont organisées en trois groupes bien séparés. La majorité est comprise dans un groupe bien défini de 15 tombes. Les défunts ont été déposés dans des fosses allongées. Aucun aménagement interne n'a été observé, mais quelques indices suggèrent qu'il y a pu y avoir une sorte de cercueil ou de coffrage. Une seule tombe se distingue par l'aménagement d'un coffrage supporté par des poteaux. Cet aménagement, qui devait se prolonger à l'extérieur, marquait sas doute l'emplacement de la tombe d'un personnage important.
Une partie importante des tombes a livré des offrandes : céramique et outillage en silex, parures de perles.
Cette nécropole amène des éléments importants pour la connaissance des pratiques funéraires anciennes, remontant ici à 6500 ans. Elle complète d'autres découvertes faites en Alsace pour la même période.
Conthil (57) - Le Gueren
Une immense villa gallo-romaine et un cimetière mérovingien
Situé sur le tracé de la LGV, ce site a été fouillé afin d'observer les vestiges antiques et du début du Moyen Âge.
La villa n'a été vue que partiellement, et c'est la partie résidentielle qui a été fouillée. La villa était évidemment beaucoup plus grande, et s'étend dans les terrains alentours. Sur 470 m² dégagés, on reconnaît des pièces de vie, qui montrent un confort et une recherche de luxe évidents : thermes privés, grandes cours et jardins, fontaine. Il s'agit de la demeure d'un riche notable, centre d'un domaine dont les activités agricoles étaient une des sources de la prospérité. La villa, construite au Ier s. apr. J.-C., est occupée jusqu'à la fin de l'Antiquité (IVe-Ve s.).
Comme cela arrive fréquemment, les ruines, ou en tout cas l'habitat déserté est fréquenté au début du Moyen Âge et sert de cimetière. C'est principalement le secteur des thermes dont la fonction change de façon... radicale. Ce sont 5 tombes qui ont été découvertes, datées du VIIe-VIIIe s. Elles révèlent la présence d'une petite communauté à cette époque, à proximité ou même installée dans les bâtiments et ruines de la villa.
Giberville (14) - Le Martray
Un grand cimetière mérovingien (VIe-VIIe s. apr. J.-C.)
Le nom du lieu pourrait venir de "marthyr", lieu où un martyr a été enterré, mais également cimetière qui se développe ensuite autour.
Ce cimetière az été fouillé dans sa quasi-intégralité,n seule la limire est manquant. Une palissade délimitait clairement l'espace réservé aux morts. 394 tombes ont été fouillées, sur un total estimé à preès de 500. ce cimetière associe des sarcophages (18) à des sépultures qui ont été en grande majorité creusées dans le calcaire. Les corps sopnt disposés avec la tête à l'ouest, tous sur le dos. un seul individu avait la particularité d'avoir été déposé sur le côté droit.
La tombe fondatrice, celle qui a donné naissance au cimetière, est clairement identiable par un enclos délimité par un fossé.
Peu d'objets subsistent, car les tombes ont sans doute été pillées dès le haut Moyen Âge, dans le but de trouver des objets précieux. De ce fait, on dispose de très pei d'indications, pour ce cimetière utilisé durant 2 siècles (VIe-VIIe s. apr. J.-C.), d'indications sur les pratiques funéraires et sur les objets déposés auprès des défunts.
Sardon (63) - La Croix-Blanche
Un souterrain du Moyen Âge
Lors de travaux aux agricoles, c'est une salle souterraine, excavée dans le sol, qui a été découverte. Elle est associée à trois galeries dont l'étendue n'a pu être déterminée.
La salle elle-même a une surface de 22 m². De nombreux trous servant à implanter des poteaux, sur les bords, indiquent que cette salle excavée était dotée d'une toiture. On y accédait par un escalier droit. Trois silos, creusés dans le sol de la salle, était destinés au stockage de denrées. Trois galeries assez étroites partent de la salle, sans qu'on connaisse ce à quoi ils donnaient accès. On sait que, généralement, ce type de dispositif met en liaison différentes salles par des passages peu larges et peu hauts.
la céramique retrouvée renvoie à une occupation au XIIe-XIIIe s. Une fonction défensive, parfois avancée pour les souterrains, n'est pas attestée ici. il faut plutôt penser que les espaces souterrains, associés à une occupation en surface, avaient pour vocation le stockage de denrées et de réserves. On ne peut toutefois pas exclure que cet espace était également prévu en cas de danger, comme refuge.
Le Châtelet-sur-Retourne (08) - Au-Dessus du Clos
Une ferme de l'âge du Fer (VII-VIe s. av. J.-C.)
Cette petite ferme de l'âge du Fer a été fouillée avant la construction d'un lotissement. De nombreux vestiges de poteaux permettent de reconstituer des bâtiments en matériaux périssables (bois et torchis). Ces bâtiments (une vingtaine environ) sont de dimensions et de formes variées (de 4 poteaux à plus de 6 poteaux). Ils correspondent à une ferme des VIIe-VIe s. av. J.-C., où il faut reconnaître des espaces dédiés à l'habitat et d'autres aux productions et au stockage des denrées. Une grande fosse profonde correspond à un silo, destiné au stockage du grain.
Crépy-en-Valois (60) - Rue des Erables
Une occupation gallo-romaine
Les vestiges sont constitués d'un bâtiment, d'un mur, d'un four ou foyer et d'un fossé. Il est donc difficile d'en déterminer la fonction. Mais ces vestiges appartiennent sans doute à un site plus grand situé en-dehors de l'emprise des travaux de construction de logements qui ont conduit à cette découverte.
Le bâtiment, daté du IIIe s. apr. J.-C., a livré un ensemble de céramique, parmi lequel on distingue 45 réceptions différents non entiers. Elle marque un approvisionnement local et extra-régional (céramique du Massif central et de l'Est de la Gaule).
Fréthun (62) - Villa de Fréthun
Une villa gallo-romaine près du littoral
La villa, fouillée de l'aménagement du Tunnel sous la Manche, est organisée à l'intérieur d'un mur de clôture qui délimitait un vaste espace. On y trouve des bâtiments ainsi que des éléments liés à la vie rurale. Le bâtiment principal correspond à l'habitation : elle est organisée sur un plan très courant, avec une petite galerie en façade. Bien que de dimensions assez modeste, le bâtiment témoigne d'un certain confort : chauffage par le sol (hypocauste), peintures murales à décors assez simples de panneaux et de bandes de couleur. Construite dans le courant du Ier s. apr. J.-C., la villa était le centre d'une exploitation agricole comme de nombreuses autres sur le territoire.
Ludres (54) - Place Ferri de Ludres
Production de fer du haut Moyen Âge (VIIIe-Xe s. apr. J.-C.)
Lors de la destruction de bâtiments, un ferrier (accumulation de déchets de réduction du minerai de fer) a été découvert. Ces déchets sont des scories (éléments métalliques fusionnés et rejetés), des éléments de terre cuite (parois de fours), des charbons de bois et des cendres provenant des foyers pour faire fondre le minerai. Plusieurs bas-fourneaux (fours pour réduire le minerai et en extraire le fer) ont également été observés. Il s'agit de grandes fosses creusées dans le sol (pour mieux conserver la chaleur), surmontées de parois en briques ou en tuiles. Bien que ces vestiges n'aient été vus que partiellement, et que l’atelier soit plus important et s’étende au delà, ce site amène des informations sur l'utilisation de minerais locaux pour la production de fer, à une époque où ces activités sont très mal connues.
Chichery (89) - Sur les Pâtureaux
Une nécropole du Néolithique
L'apparition de vestiges lors de travaux agricoles a conduit à plusieurs fouilles mettant au jour une nécropole du Néolithique (Ve millénaire av. J.-C.). Bien que ses limites n'aient pas été observées, ce sont 13 sépultures qui ont été fouillées. Les tombes correspondent à des fosses dans lesquelles les défunts ont été déposés. Quelques fragments de céramique et de silex ont été déposés dans les sépultures. Les sépultures ne présentent pas d'orientation similaire qui permettrait de comprendre son organisation.
Saint-Pé-d'Ardet (31) - Chemin des Évêchés
Un autel dédié au dieu Ilurber
Lors de travaux, un autel gallo-romain a été retrouvé dans les déblais. Même si le texte n'est pas complet, il permet d'attester qu'il s'agit d'une dédicace à un dieu local, Ilurber, connu par d'autres inscriptions de la région.
Si la provenance précise de cet autel n'est pas connue, d'autres inscriptions romaines trouvées dans le village et remployées dans l'église évoquent la présence d'une importante occupation romaine (peut-être une agglomération). Une chose est certaine : les habitants venaient y prier diverses divinités locales et leur dédier des autels .
Hondeghem (59) - La Bréarde
Une ferme gauloise
Le site comprend deux grands enclos délimités par des fossés, de forme carrée (30 m et 60 m de côté). Ils sont associés à des fossés (limites de parcelles) et d'autres vestiges. Des fosses et des poteaux sont les seuls restes d'habitations sur poteaux et en matériaux périssables. La présence de céramique, d'ossements animaux ou encore de charbons de bois, rejetés dans les fossés, sont d'autres traces laisses par les groupes humains qui ont vécu ici. Quelques petits enclos pourraient correspondre à des tombes. L'ensemble correspond à une grande ferme gauloise (dernier siècle av. J.-C.), dans la périphérie de laquelle des petites zones funéraires ont pu être aménagées. Ce site révèle les modes de vie et les activités agricoles et pastorales pratiquées quelques décennies avant la conquête de la Gaule.
Puissalicon (34) - La Condamine du Moulin
Une grande villa gallo-romaine
Cette vaste villa de la cité de Béziers a été découverte lors de travaux agricoles, qui ont fait remonter une petite tête de statue en marbre blanc. L'arrachage des vignes a conduit à un suivi des travaux et à l'observation de tous les indices remontant des travaux agricoles. Une photographie aérienne prise en même temps a montré des étendues de pierres correspondant aux murs défoncés. L'ensemble des vestiges observés s'étend sur 6000 m² et associe divers bâtiment et un grand bassin allongé (44 m) doté d'un excroissance circulaire.
La fouille de certains bâtiment a conduit à mieux connaître la villa et la fonction des différents espaces : bassin d'agrément servant de réserve d'eau, thermes domestiques privés liés à un habitat confortable, égouts. Plusieurs fresques ont également été observées, rappelant qu'il s'agit du centre d'un grand domaine, propriété de notables de la cité désireux de retrouvez à la campagne le luxe des maisons urbaines.
Vayres (33) - Le Château
Centre de potiers gallo-romains de Varatedo
Ce grand centre de fabrication de céramique d'époque romaine s’étendait sur au moins 2 hectares (20 000 m²). Quelques fouilles ponctuelles montrent qu'il associe de nombreux ateliers qui ont produit de la céramique entre la fin du Ier s. av. J.-C. et le IVe s. apr. J.-C. Ce centre est associé à une petite agglomération qui portait le nom de Varatedo. Sa prospérité devait sans doute en grande partie au commerce de la céramique, consommée dans la grande ville voisine de Bordeaux/Burdigala, mais aussi bien au-delà.
Bien que très peu connu par la fouille, le site a livré un bordereau d'enregistrement, pièce comptable qui inventorie le nombre de pièces à cuire confiées à un responsable et destinées à la cuisson.
Preux-au-Sart (59) - Bois-Saint-Pierre
Une maison forte du Moyen Âge
Il reste de la maison forte le fossé qui la délimitait (environ 50-60 m de côté). Les conditions difficiles d'observation ont uniquement permis d'observer de nombreuses briques et blocs appartenant à un ou plusieurs édifices ruinés. Les restes d'un pont d'époque moderne ont également été observées. L'ensemble correspond, à une résidence, sorte de petit château souvent implanté en limite de seigneurie, et occupé par la famille ou des dépendants du seigneur.
Vic-le-Fesq (30) - L'Arriasse
Un habitat du 7e s. av. J.-C.
Les vestiges de cet habitat protohistorique (7e s. av. J.-C.) sont apparus lors de travaux de défonçage de vignes. Ils s'étendent sur environ 2 700 m² : des fosses et empreintes de poteaux, un amas de pierres, deux fosses-silos pour le stockage du grain, des couches liées à l'occupation ainsi que du mobilier lié à l'occupation (céramique) ont été découverts. Les deux silos ont une capacité de stockage de 660 et 730 litres.
Ces vestiges, quoique lacunaires, matérialisent l'emplacement d'un habitat composé de plusieurs bâtiments et espaces liés à la vie domestique et aux activités agricoles d'un ou de plusieurs groupes familiaux.
Sandillon (45) - Les Brosseilles
Des indices d'occupation du début du 1er millénaire av. J.-C.
Lors d'un diagnostic, trois fosses de la fin de l'âge du Bronze ont été découvertes (début du Ier millénaire av. J.-C.). L'une d'entre elles était riche en mobilier archéologique et végétal : céramique, pierres chauffées, silex taillés, os brûlés, graines, charbon de bois. Cette fosse s'apparente à des grandes fosses destinées à extraire du limon, pour la fabrication de torchis utilisé pour la construction de bâtiments. Son comblement évoque l'utilisation comme dépotoir. Les graines étudiées révèlent la présence de céréales (orge, millet, blé), de légumineuses (lentille, pois, fève) et de noisettes, qui sont de bonnes indications sur l'alimentation de cette période.
Si les vestiges d'habitat sont certainement peu éloignés, ces fosses ayant servi de dépotoirs amènent de nouveaux éléments sur les habitudes alimentaires et les activités agricoles pratiquées dans le Val d'Orléans au début du Ier millénaire av. J.-C.
Le Pont-Chrétien-Chebenet (36) - Rue du Parc
Une ferme gallo-romaine
Seule une partie de la ferme gallo-romaine a été observée. Elle s'organise autour d'un chemin bordé par des fossés. Des tronçons de murs et des poteaux évoquent des bâtiments en dur et en matériaux périssables, qui correspondent aux parties dédiées à l'habitation et aux activités agricoles.
Une des caractéristiques de ce site est d'avoir fourni une grande fosse de 120 m², destinée à la fabrication de fumier. Cette fonction est attestée par la forme caractéristique de la fosse (déjà observée par ailleurs dans d'autres fermes gallo-romaines), et par les analyses chimiques. Comme le suggèrent les sources écrites antiques, ces fosses pouvaient recevoir toutes sortes de déchets : excréments animaux et humains, cendres, restes divers, végétaux, etc.
Saint-Waast-la-Vallée (59) - Chemin du Criaulleux
Une motte castrale du Moyen Âge
La motte castrale n'a connu aucune fouille. Elle a un diamètre d'environ 35 m et 5 m de haut, délimitée par un fossé. Ce type de butte artificielle est typique des mottes castrales, éminence de terre sur lesquelles était construit un château un bois. C'est en quelque sorte l'ancêtre des grandes forteresse du Moyen Âge (les châteaux-forts).
Port d'Envaux (17) - Les Nougerées
Monument funéraire et cimetière du 1er âge du Fer (550-450 av. J.-C.)
Le monument funéraire se compose de deux enclos accolés et délimités par des fossés : l'un quadrangulaire (8,50 m sur 5,40 m) et un en fer à cheval. La fonction funéraire, si elle n'est pas attestée par la présence d'ossements et de tombes, est très vraisemblable. Une fonction cultuelle peut également être supposée. Des tombes ont été retrouvées à proximité, associées à des objets en céramique et en bronze (bracelets).
L'ensemble correspond à un cimetière associé à un monument funéraire ou cultuel, daté de la fin du 1er âge du Fer , autour de 550-+450 av. J.-C.
Guéthary (64) - Behereta
Des bassins gallo-romains de salaison du poisson
8 bassins maçonnés retrouvés au XIXe s. puis fouillés dans les années 1980 ont conduit à révéler un établissement dont la fonction principale était la salaison de poissons. Une inscription funéraire retrouvée dans l'un des bassins évoque 3 affranchis (esclaves libérés) et leur patron, Caius Iulius Leo.
Ce type de séries de bassins est bien connu sur le littoral atlantique, depuis la Bretagne jusqu'à la Mauritanie. Il s'agit de bassin qui étaient destinés à traiter le poisson. Sans doute y fabriquait-on le garum, sauce à base de poisson, ou des salaisons plus faciles à transporter.
L'épitaphe laisse penser que ces bassins appartiennent à un site plus large, sans doute aux mains de notables locaux qui en tiraient une partie de leurs ressources et, peut-être, qui en laissaient la gestion à leurs affranchis.
Saint-Jean-le-Vieux (01) - Les Collombières
Monuments funéraires et habitat du Néolithique
La fouille menée avant l'exploitation d'une carrière a livré les vestiges d'une nécropole du Néolithique moyen (5e millénaire av. J.-C.). Quatre monuments ont été observés, mais d'autres ont pu être détruits par l'érosion. Ces monuments importants, dits de type Passy, sont très mal conservés mais ont livré un certain nombre de céramiques et d'outils ou d'objets en pierre. Ils étaient accompagnés, à leurs abords, par trois sépultures (inhumation) : deux femmes et un homme enterrés en pleine terre et sans aucun objet déposé à leurs côtés.
A la fin du Néolithique, le lieu ne sert plus de nécropole, mais est occupé par un possible habitat (un bâtiment sur poteaux).
Couleuvre (03) - La Corne de Rollay
Un gisement de plein-air magdalénien (15 000-10 000 av. J.-C.)
Ce site de plateau, à égale distance des vallées du Cher et de l'Allier, a livré de nombreux indices d'une occupation magdalénienne (il y a environ 12 000-17 000 ans).
Les très nombreux outils ou éclats retrouvés indiquent la pratique d'activités de taille importantes. Les matières premières utilisées sont principalement régionales, mais 35% proviennent du Bassin parisien, du Cher et même de la région du Grand Pressigny. Il semble que cette activité était principalement orientée vers la fabrication de lames.
Bavilliers (90) - Rue François Mitterand
Un sanctuaire gallo-romain
La présence de vestiges en de nombreux emplacements suggère que Bavilliers était, à l'époque romaine, une petite agglomération dont le développement était dû en partie à des cultes liés à des eaux guérisseuses.
Lors de cette fouille, un grand enclos carré a été observé (32 m de côté). Cet enclos bordé par deux voies était matérialisé par des murs en pierre. La partie centrale de l'enclos était occupé par le monument cultuel lui-même. Même s'il a été démonté et les matériaux récupérés, les vestiges permettent de restituer ce monument : dans une vaste excavation (5 m de côté environ), 64 pieux en chêne ont été plantés dans le terrain naturel afin de stabiliser le futur édifice, dans un milieu caractérisé par la présence d'humidité constante. Une couche de cailloux a été déposée sur ces pieux, puis une couche de mortier, l'ensemble supportant l'édifice maçonné disparu. Compte tenu de l'importance des fondations, on peut deviner le caractère massif du socle maçonné qu'elles supportaient. Si rien n'en subsiste, les auteurs de la fouille évoquent l'hypothèse d'un édifice dédié à une divinité majeure du panthéon romain, peut-être Jupiter. Cette hypothèse s'accorderait avec un type particulier de monument dédié à cette divinité : un socle massif, peut-être en gros blocs, supportant une colonne portant elle-même une statue de Jupiter.
Construit au début du IIe s. apr. J.-C. et détruit au IVe s., ce monument démontre en tout cas la présence de cultes importants, qui devaient impliquer populations locales, régionales, mais également pèlerins et éventuels curistes qui venaient à Bavilliers pour des séjours.