La villa de Brachaud,
Limoges (Haute-Vienne)
Exploré pour vous par Cécile, le 22 septembre 2023 - temps de lecture : 5 mn
Temps de visite : entre 15 mn et 30mn. Entrée libre et gratuite. Visites guidées possibles (voir à l'office de tourisme de Limoges).
Niveau de difficulté : facile
Voir quoi ?
Un site archéologique très complet, dans un environnement plutôt inattendu : la villa gallo-romaine de Brachaud, dans la banlieue nord de Limoges, se trouve à la sortie de l’une de ces grandes zones commerciales périurbaines dont la France a le secret, entre l’aire de jeu du lac artificiel d’Uzurat et un camping. On est très loin du paysage dans lequel cette riche demeure rurale a été construite ! La visite de cette jolie villa prend cependant, grâce à cela, une petite touche d’insolite qui épice la visite. Et puis, ne soyons pas de mauvaise foi : les berges du lac sont agréables et le couvert forestier cache bien la proximité du supermarché géant d’à-côté.
Qu'est-ce que c'est ?
Les ruines sont protégées et régulièrement nettoyées, ce qui rend leur compréhension très facile. On ne peut pas circuler directement sur le site, sauf à l’occasion de visites guidées. Le fait d’être cantonné à des vues périphériques ne pose cependant pas de problème, car on peut faire intégralement le tour des vestiges et les panneaux explicatifs sont très clairs.
Ce que l’on voit, c’est l’aile thermale d’une gigantesque villa construite vers 60-80 de notre ère et abandonnée vers 350.
La succession des pièces est habituelle : vestiaire, gymnase, salle froide, salle tiède aux sols et murs chauffé par hypocauste et belle piscine circulaire, salle chaude avec bassin chauffé, sauna.
Une dernière piscine froide a été rajoutée au IIIe siècle, après l'effondrement de la piscine circulaire, vers 150.
Les thermes, de 570 m², sont la seule partie visible, le reste des bâtiments disparaissant sous l’épais couvert forestier. Les fouilles menées dans les années 1970-1980 ont cependant révélé que la maison prenait la forme d’un grand rectangle de 150 m de long, à galerie de façade, suivant un plan commun en Gaule.
L’ensemble de la maison, avec l’aile thermale, devait s’étendre sur plus de 5 000 m². Pour donner une vague idée de ce que cela peut représenter, il s’agit de dimensions (approximativement) similaires à quelques-unes des grandes villas clinquantes des stars hollywoodiennes.
A défaut d’aller à Los Angeles, vous pouvez aussi mesurer l’emprise que pouvait prendre un tel palais rural, en faisant 25 mn de voiture vers le sud de Limoges, pour vous rendre sur la commune de Pierre-Buffière.
Vous y visiterez les ruines très bucoliques de l’immense villa d’Antone. Les deux sites sont bien complémentaires.
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Pourquoi y aller ?
Pour l’association entre la visite culturelle et la promenade autour du lac, par exemple, mais aussi en complément de la visite des vestiges antiques de Limoges… car il en reste quelques-uns ! Discrètes mais bien présentes, vous pouvez commencer par les ruines de l’amphithéâtre de l’antique Augustoritum, dans le parc des Arènes.
A la BFM (bibliothèque francophone multimédia), admirez la beauté de la grande mosaïque de 65 m² installée dans le hall, provenant du triclinium (la salle à manger) d’une maison des Ier-IIe siècles. Elle a été mise au jour lors des fouilles préalables à la construction de la médiathèque, qui ont révélé un riche quartier d’habitation du centre de la ville antique.
Enfin, comprenez tout du plan et de l’évolution de la capitale des Lémovices au musée des Beaux-Arts, qui possède une remarquable collection d’antiquités gallo-romaines (entre autres), dont de très beaux enduits peints et une série de grandes maquettes, très didactiques.
Un dernier site conservé dans un endroit bien incongru ?
Les sous-sols du lycée Auguste Renoir abritent les vestiges des thermes d’une grande maison romaine, la villa Sainte-Claire.
Le site n’est pas accessible au grand public, mais, parfois, aux élèves (accompagnés) de l’établissement scolaire et, pour tout le monde, aux Journées du Patrimoine.