Turaida est une forteresse construite en 1214, mais remaniée aux XIVe et XVe s., pour s’adapter aux modifications de l’armement et des techniques de guerre, comme l’ont été un grand nombre de châteaux au cours du Moyen Âge dans toute l’Europe.

Sa particularité est d’avoir été édifiée par l’archevêque de Riga pour l’Ordre des Chevaliers Porte Glaive, qu’il venait de fonder. Armés par l’Église catholique, ces moines combattants avaient pour mission de vaincre et convertir les barbares païens finnois et baltes, qui occupaient les actuels pays de Lituanie, Lettonie et Estonie. L’ordre a été dissout à la suite d’une défaite cinglante en 1236, mais les rescapés des Chevaliers Porte Glaive ont rejoint les rangs du plus célèbre et très puissant Ordre des Chevaliers Teutoniques, qui ont protégé les États de cette Europe baltique et les villes de la Ligue Hanséatique durant tout le Moyen Âge. Tous ces ordres œuvraient, comme les Templiers en France, à la lutte contre les païens, dans des entreprises de croisades, qui, comme l’exemple de Turaida le montre, n’a pas concerné que l’Est méditerranéen.

Émergeant des arbres, la forteresse est entièrement construite en brique rouge. Les éléments dominants, récemment restaurés (et même partiellement reconstruits), sont les tours massives jalonnant le rempart, mais surtout que l’impressionnant donjon circulaire, qui domine le site au centre du château.