Exploré pour vous par Cécile - 22 avril 2021 - 1,30 mn de lecture
Où ? Lac Nasser, barrage d'Assouan, Égypte.
Fidèle à l’état d’esprit des grands monarques bâtisseurs, rien n’était trop démesuré pour le pharaon Ramsès II (1279 à 1212 av. J.-C.) !
Soucieux de matérialiser son pouvoir dans les coins les plus reculés de l’Égypte et de les imprégner de sa majesté, il fit construire au-delà de la Première Cataracte du Nil, en Nubie, dans le site isolé d’Abou Simbel, un ensemble de deux temples rupestres extraordinaires : le Grand temple, dédié à son culte personnel et aux 3 dieux principaux de son règne, et le Petit temple, dédié à la grande épouse royale Néfertari, également déifiée.
Le sanctuaire a été construit dans le désert et taillé dans une haute falaise.
Les proportions sont grandioses : la façade du grand temple mesure 33 m de haut sur 38 de large. Quatre colosses d'une vingtaine de mètres de haut, représentant Ramsès II assis, sont adossés à la façade, encadrant la porte d’entrée, sobre et étroite, qui paraît minuscule avec ses 10 m de hauteur.
La visite virtuelle qui est proposée est celle du temple de Ramsès II.
Elle permet d’explorer l’intégralité des salles souterraines, qui s’étirent sur 55 m en profondeur.
Appréciez la finesse des décors gravés et sculptés en gardant à l’esprit que tout est taillé d’une seule pièce dans le rocher !
Le couloir d’entrée, en extérieur, est décoré de files de captifs, donnant le ton de la puissance de Pharaon et du sort subi par les peuples qui lui résistaient.
La porte donne accès à deux grandes salles hypostyles (soutenues par des piliers) en enfilades, qui distribuent elles-mêmes 2 antichambres et six longues pièces, probables salles des trésors, c'est-à-dire des magasins pour le mobilier liturgique et les objets du culte.
Tout au fond de cette immense caverne artificielle se trouve le cœur du sanctuaire : la chapelle où trônent, majestueuses, assises contre la paroi du fond de la pièce, les quatre statues des dieux : Ptah, créateur du monde et garant de la permanence de la fonction royale ; Amon-Rê, le Soleil, roi des dieux, source de toute vie ; Ramsès II, qui se déifia lui-même (en toute modestie) ; Râ-Horakhty, émanation de Rê, personnification du soleil de midi, représenté avec une tête de faucon surmontée du disque solaire.
Lors de cette visite, prêtez une attention particulière à la paroi de droite (en entrant) de la première salle hypostyle : c’est là qu’est représentée la bataille de Qadesh (voir nos 2 articles !), sous la forme d’une sorte d’immense bande dessinée, à la composition un peu brouillonne il faut l’admettre, où alternent des figurations des grands moments de la bataille et les textes explicatifs.
Enfin, n’oubliez pas que vous visitez un ouvrage contemporain ! Entre 1964 et 1968, pour éviter leur disparition sous les eaux du lac Nasser, formé par la construction du barrage d’Assouan, les deux temples d’Abou Simbel ont été découpés et remontés dans leur intégralité une soixantaine de mètres plus haut que leur emplacement d’origine.