ArchéOdyssée - 100_Orvieto_Necropoledu Crucifix-du-Tuf

La nécropole du Crucifix du Tuf

Exploré pour vous par Cécile - 18 mai 2021 - 2 mn de lecture

Où ? Orvieto, Italie.

Cette étrange nécropole étrusque, située au pied de la falaise d’Orvieto, ressemble à une ville ou une caserne, aux bâtiments bas et cubiques, tous identiques, bien alignés le long de rues droites et parallèles. On comprend facilement pourquoi elle est aussi appelée la « ville des Morts » !

Project Tuscia

Elle s’est développée du VIIe au IIIe s. av. J.-C., pour les défunts de la puissante agglomération de Velzna (Orvieto), qui fut, au IIIe s. av. J.-C., la toute dernière cité d’Étrurie à résister à Rome.

Project Tuscia

Son plan en damier et son architecture régulière étonnants résultent des mutations qu’ont connu les sociétés étrusques dans la seconde moitié du VI s. av. J.-C.

Cette évolution est notamment marquée par un processus de « démocratisation » de l’espace funéraire : la nécropole du Crucifix du Tuf n’est pas celle d’élites richissimes à l’affichage ostentatoire, mais celle d’une population où les individus semblent (dans la mort du moins) moins riches, mais beaucoup plus nombreux à pouvoir profiter de ces tombes encore monumentales.

Comme les cimetières actuels, l’organisation de ce lotissement de tombes devait être régulée par les autorités de la Cité. Plus de 300 tombes ont été identifiées.

Project Tuscia

Ces tombes toutes identiques sont dites « a dado », c'est-à-dire en forme de dé, de cube. Ce sont en fait plutôt des plans rectangulaires, en moyenne de 6 m² (3 x 2 m).

Umbriacultura.it

Chaque bâtiment est construit en blocs de grand module et recouvert de terre battue.

Sailko / CC BY

Vous remarquerez que la visite virtuelle ne permet pas de rentrer dans les tombes, ce qui peut paraître un peu décevant. Nous vous proposons cependant quelques vues de ces intérieurs très simples et tout aussi standardisés que les extérieurs.

Deux banquettes de pierre, destinées à recevoir le corps ou les cendres des défunts, sont installées le long des parois, et le sol est en terre battue. Chaque tombe ne recevait qu’un très petit nombre de corps ou d’urnes cinéraires : un pour chaque banquette et parfois un ou deux sur le sol.

Le mobilier usuel de l'intérieur d'une tombe, en cours de fouille - Necropoli etrusca dei Crocifisso del Tufo / Musei Umbria

Le mobilier funéraire d’accompagnement, plus ou moins abondant et diversifié, comprenait des vases en céramique fine et divers objets en bronze, os ou terre cuite.

Sailko / CC BY

Necropoli etrusca dei Crocifisso del Tufo / Musei Umbria

Ces tombes présentent enfin une autre particularité qui les rapproche de nos cimetières actuels : elles portent presque toutes, gravée au dessus de la porte, le nom de la famille propriétaire de la tombe, inscrit en langue étrusque.

Project Tuscia

Le sexe du défunt principal était matérialisé par une sculpture placée devant l’entrée : en forme de ciste pour une femme (grand coffret cylindrique, en bronze, où les femmes rangeaient leurs accessoires de toilette) et une boule ou une sorte d’oignon ou d’œuf pour un homme.

Pour découvrir la richesse et la diversité du contenu des tombeaux, profitez de la visite virtuelle du musée archéologique d’Orvieto, où sont exposées les découvertes faites lors des explorations de la nécropole aux XIXe et XXe s.

Cliquez sur l’icône animée « 360° » pour entrer dans la visite virtuelle puis choisissez la vue à explorer depuis la série de photos vignette en bas de l'écran.